La France en retard sur la question des troubles musculo-squelettiques

21 décembre 20203 min

L’Eu-Osha a fait de la prévention des troubles musculo-squelettiques en milieu professionnel l’objet de sa campagne 2020-2022. L’agence européenne pour la sécurité et la santé au travail a présenté un rapport à l’occasion d’un point presse le lundi 14 décembre 2020.

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La France pays de l’UE le plus touché par les troubles musculo-squelettiques au travail

20 %… C’est approximativement la différence représentant la part des travailleurs touchés par des troubles musculo-squelettiques en France entre 2010 et 2015.

D’un peu plus de 60 % en 2010, cette part atteint les 80 % en 2015. La France est, avec la Finlande, le seul pays de l’Union européenne a atteindre un tel pourcentage sur les résultats de 2015.

Une augmentation sur la question des TMS n’est pourtant pas une fatalité selon ce rapport EWCS[1]. Preuve en est le Portugal, l’Allemagne, l’Italie ou encore la Hongrie ont réussi à réduire cette part durant ces cinq années. Les Hongrois sont d’ailleurs les bons élèves de cette étude avec seulement 30 % de travailleurs touchés par des TMS en 2015.

À noter en outre que les pays de l’UE sont globalement en légère amélioration sur cette problématique. De 60 % en 2010, la moyenne européenne descend à 58 % en 2015.

Léger mieux pour les entreprises françaises concernant les retours après un long arrêt maladie

Le bilan de la France s’améliore lorsqu’il est question des mesures prises par les entreprises pour leurs employés après un long arrêt maladie consécutif à des troubles musculo-squelettiques.

Selon les études comparatives de l’Eu-Osha basées sur les chiffres Esener[2] de 2014 et 2019 (et non 2010 et 2014 comme indiqué sur le visuel), la France est en très légère amélioration avec une moyenne comprise entre 60 et 65 %. Globalement, la moyenne européenne perd un point entre 2014 (73 %) et 2019 (72 %).

Il est par ailleurs notable que sur cette problématique ce sont les pays du nord de l’Europe qui apportent les meilleures réponses. L’Allemagne, la Finlande, la Suède, les Pays-Bas, le Royaume-Uni ou encore la Hongrie ont ainsi un taux flirtant avec les 100 %.

Les autres tendances fortes

Deux tendances fortes sont enfin à retenir concernant ces rapports chiffrés présentés par l’Eu-Osha.

Premièrement : plus le nombre de mesures mises en place par les entreprises pour régler les problèmes liés aux troubles musculo-squelettiques est élevé… Plus le pourcentage des plaintes de travailleurs sur les TMS se réduit selon les rapports EWCS et Esener.

Deuxièmement : les troubles musculo-squelettiques ne se limitent pas à la zone originelle de la douleur. D’après le rapport EWCS pour l’Eu-Osha, les TMS s’accompagnent ainsi très souvent d’effets collatéraux tels que :

  • des maux de tête persistants ;
  • de l’anxiété ;
  • des troubles du sommeil ;
  • des troubles de l’audition ;
  • une fatigue généralisée ;
  • des problèmes de peau ;
  • ou encore une fatigue oculaire.

Le rapport chiffré complet « Les troubles musculo-squelettiques d’origine professionnelle en statistiques » est à retrouver sur le site « Pour un travail sain : allégez la charge », du nom de la campagne 2020-2022 de l’Eu-Osha. Ce site est disponible en français et dans 25 langues au total.

[1] EWCS : European working condition survey
[2] Esener : European survey of enterprises on new and emerging risks

Eitel Mabouong – Journaliste

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