Les identifiants mobiles gagnent du terrain dans le contrôle d’accès
En quelques années, le smartphone est devenu un incontournable. En France, 17% des plus de 12 ans en possédaient un en 2011, ils sont désormais 73%. Ces téléphones mobiles multifonction prennent une place de plus en plus prépondérante dans nos vies quotidiennes, servant à bien plus qu’à téléphoner ou à envoyer des messages.
Naviguer sur internet, consulter ses emails, échanger sur les réseaux sociaux, faire du shopping en ligne et même désormais payer en magasin : les usages se multiplient. Les smartphones peuvent servir à une multitude de fins, y compris fournir des identifiants à un système de contrôle d’accès.
Après tout, c’est assez logique d’associer téléphone mobile et identifiants d’accès. Car s’il y a bien une chose qui ne quitte que très rarement nos poches aujourd’hui, c’est bien notre smartphone.
Les identifiants mobiles, comment ça marche ?
Le concept des identifiants mobiles est assez simple. À l’instar d’un badge d’accès sous forme de carte ou de token distribué à un collaborateur, ces identifiants sont distribués dans la zone sécurisée de son smartphone.
La communication entre le lecteur de contrôle d’accès et le smartphone se fait ensuite à distance, via les technologies Bluetooth ou NFC (Near Field Communication). Le collaborateur n’a qu’à activer le lecteur d’un geste de la main, ou à présenter son téléphone à la manière d’un badge : s’il dispose des bonnes autorisations, la porte s’ouvre.
Une adoption progressive dans les entreprises
Nous constatons une forte progression de la demande de contrôle d’accès par identifiants mobiles dans les entreprises. Là où le secteur global du contrôle d’accès affiche une hausse de près de 8%, la croissance du marché spécifique des identifiants mobiles s’élève à environ 120%.
Toutefois, tous les collaborateurs ne sont pas encore concernés par cette tendance. L’adoption des identifiants mobiles ne touche encore que certaines fonctions de l’entreprise, principalement les postes de direction, et n’est appliquée que sur certaines parties des bâtiments, comme les zones hautement sécurisées ou à accès restreint.
D’autres usages se dessinent, comme l’accès au parking de l’entreprise, la portée du Bluetooth permettant d’ouvrir les barrières sans avoir besoin de baisser la vitre de sa voiture ; ou dans des métiers où l’accès main libre apporte une réelle valeur ajoutée, comme pour les brancardiers.
Nous sommes aujourd’hui dans une phase hybride, où les entreprises qui ont fait le choix des identifiants mobiles continuent également à utiliser des badges physiques. Mais la tendance devrait continuer de s’installer dans les années à venir.
Des freins sécuritaires et technologiques
Le marché des identifiants mobiles rencontre encore différents freins à l’adoption, qui limitent sa croissance. Certains sont directement liés au niveau de sécurité mis en œuvre au sein de l’entreprise, d’autres sont purement technologiques.
Ainsi, pour des raisons de sécurité, certaines entreprises demandent à leurs salariés et à leurs visiteurs de porter leur badge bien en évidence, afin de pouvoir faciliter leur identification. Cela dépend même parfois de dispositions légales, comme le port obligatoire d’un badge aéroportuaire dans les zones sécurisées à accès réglementé des aéroports (“côté piste”). Dans ces cas- là, un badge virtuel dans un smartphone au fond d’une poche ne répond pas au besoin.
Un autre frein vient du manque d’ouverture technologique de certains constructeurs de smartphones, notamment Apple. Son système d’exploitation mobile dispose du NFC depuis l’iPhone 6, mais cette fonctionnalité est principalement réservée à son application de paiement sans contact. Si la rumeur d’une ouverture plus franche avec le prochain iOS12 circule, le contrôle d’accès par iPhone n’est actuellement possible que via Bluetooth, avec un impact sur les batteries même avec les technologies basse consommation.
Un niveau de confiance de plus en plus élevé
Les smartphones peuvent d’ores et déjà être équipés de technologies qui assurent un haut niveau de confiance pour garantir l’identité de son propriétaire, comme la reconnaissance faciale ou les empreintes digitales.
Demain, d’autres technologies pourront venir compléter ce niveau de confiance. On sait par exemple que les battements du cœur sont, telles les empreintes digitales, uniques à chaque individu. On peut dès lors imaginer que votre smartphone, connecté à votre smartwatch, puisse certifier votre identité auprès d’un système de contrôle d’accès via schéma cardiaque.
La disparition des badges physiques n’est pas encore pour demain. Mais les identifiants mobiles viendront indéniablement les remplacer peu à peu dans les entreprises. Gartner prédit d’ailleurs que d’ici à 2020, 20% déjà des entreprises remplaceront les cartes d’accès physiques par des identifiants sur smartphone.
Hervé Ledebt
Responsable Commercial Genetec de la région Île-de-France
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