Il y a 10 ans… le crash de la Germanwings

20 mars 20253 min

Il est 10 h 41, le mardi 24 mars 2015, lorsqu’un Airbus A320 de la compagnie aérienne Germanwings, reliant Barcelone (Espagne) à Düsseldorf (Allemagne), s’écrase en France dans le massif des Trois-Évêchés (Alpes-de-Haute-Provence). Les 150 personnes présentes à bord de l’avion, 144 passagers et six membres d’équipage, décèdent dans le crash.

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À 10h32 (heure française), l’avion A320 de la Germanwings, parti à 10h00 de Barcelone à destination de Düsseldorf, entame une descente progressive inexpliquée.

Moins de dix minutes plus tard, à 10h41, l’appareil s’écrase dans le massif des Trois-Évêchés à 2 961 mètres d’altitude. Le crash est volontaire.

Crash de la Germanwings : que s’est-il passé à bord du vol 4U9525 ?

Copilote sur ce vol 4U9525, Andreas Lubitz – âgé de 27 ans – souffre de problèmes psychiques. Depuis décembre 2014, l’intéressé a développé « des symptômes pouvant relever d’un épisode dépressif psychotique », explique le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) dans son rapport post-accident.

En février puis mars 2015, un psychiatre avait prescrit au copilote des antidépresseurs et des somnifères. Le 10 mars 2015, un médecin privé lui diagnostique « une psychose possible » et recommande « un traitement en hôpital psychiatrique ». Au nom du secret médical, aucun de ces praticiens n’en informeront les autorités de l’aviation ou l’employeur.

À l’occasion de cette liaison aérienne du 24 mars 2015, Andreas Lubitz décide de mettre fin à ses jours. À 10 h 30, il profite d’une absence du commandant de bord, parti effectuer une pause aux toilettes, pour s’enfermer seul dans le cockpit. Durant les 10 minutes et 13 secondes suivantes, le commandant tentera de rejoindre le cockpit… sans succès.

Quelles conséquences à la suite du crash de la Germanwings ?

Dans son rapport final post-accident de mars 2016, le BEA dressait une liste de onze recommandations sur six aspects :

  • l’évaluation médicale des pilotes présentant des problèmes de santé mentale ;
  • l’analyse régulière des incapacités en vol ;
  • l’atténuation des conséquences de la perte de licence ;
  • les médicaments antidépresseurs et l’aptitude au vol ;
  • l’équilibre entre secret médical et sécurité publique ;
  • la promotion de programmes de soutien aux pilotes.

De son côté, l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a officiellement recommandé dans un rapport que des contrôles inopinés de consommation d’alcool, de drogues et de médicaments soient effectués dès la visite d’embauche des pilotes de ligne.

L’AESA a également adopté une mesure instaurant la présence permanente d’au moins deux personnes dans le cockpit… avant d’opérer un demi-tour quelques mois plus tard, laissant la possibilité à chaque compagnie d’opter pour ses propres mesures de sécurité.

S’agissant de la levée du secret médical pour les pilotes, cette piste n’a pas fait l’unanimité au sein de l’aviation civile. Dix ans après le crash de la Germanwings, et en dépit de nombreux débats, les législations propres à chaque pays continuent donc de s’appliquer.

En savoir plus

Consultez le rapport complet du BEA sur le crash de la Germanwings du 24 mars 2015.

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Article extrait du n° 606 de Face au Risque : « Batteries au lithium : l’emballement thermique » (mars-avril 2025).

Eitel Mabouong – Journaliste

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