Fin de la 2G / 3G : industriels et prestataires de service mis au pied du mur par les opérateurs télécoms
Communiqué commun de l’Afrata (Association française de téléassistance), de la FAS (Fédération des ascenseurs), du GPMSE (Groupement des Métiers de la Sécurité Electronique) et de l’Ignes (Alliance des industriels des solutions électriques et numériques du bâtiment) sur les disparitions programmées de la 2G et de la 3G en France.
N’en déplaise aux opérateurs, il n’y a pas que les téléphones mobiles qui fonctionnent sur la 2G et 3G !
Un grand nombre d’équipements qui assurent des services essentiels pour la sécurité et l’intégrité de nos concitoyens – alarmes connectées, systèmes de téléassistance, téléalarmes des ascenseurs, système d’appels d’urgence des véhicules, équipements médicaux – utilisent également ces réseaux.
Sur ces services essentiels, au moins 7,8 M de dispositifs fonctionneraient encore en 2G et 3G, dont 4 M en 2G. D’autres secteurs sont impactés : réseaux d’eau, systèmes de télérelève…
Nos secteurs sont pleinement mobilisés pour mener à bien cette transition qui s’inscrit dans le sens de l’histoire.
Toutefois, les opérateurs télécoms ont fixé un calendrier[1] de manière unilatérale et en dépit du défi opérationnel que représente la mise en œuvre de cette transition technologique pour les entreprises et associations commercialisant ou opérant des solutions communicantes.
Dans les secteurs représentés par nos fédérations professionnelles, cette migration requiert autant d’interventions sur le terrain qu’il y a d’équipements, avec des opérations parfois complexes qui peuvent demander jusqu’à une journée par installation. Il s’agit ainsi de millions de remplacements à réaliser d’ici à ces échéances, dans des secteurs qui subissent d’importantes tensions en matière de recrutement.
En amont de ces opérations de déploiement, d’importants développements ont été nécessaires pour mettre au point des solutions industrielles alternatives, adapter les lignes de production et former l’ensemble des acteurs.
Il a été donné moins de 4 ans à nos filières pour relever ce défi quand, dans les autres pays européens, ce délai est en moyenne de 7 ans pour l’extinction de la 2G qui concentre le plus d’équipements communicants.
Outre ces délais intrinsèquement insuffisants, les signaux contradictoires et le manque de visibilité de la part des opérateurs sur les technologies de remplacement ont fortement retardé cette migration.
Nos secteurs alertent en vain depuis plusieurs mois les opérateurs sur l’impossibilité opérationnelle de respecter ces échéances. Ces inquiétudes sont partagées par les gestionnaires de parcs comme les bailleurs sociaux et les syndicats de copropriétaires. Et demain, les particuliers pourraient subir les conséquences de l’arrêt de certains équipements et services.
Au moins deux années supplémentaires seraient nécessaires pour permettre une transition sans casse. Malgré ces alertes, les opérateurs sont dans le déni des réalités de nos secteurs et les acteurs économiques sont mis au pied du mur pour un service pourtant essentiel et d’intérêt général.
À 15 mois de la première échéance de fermeture, nous demandons au nouveau Gouvernement de se saisir à bras le corps de ce sujet et de faire revenir les opérateurs à la raison.
[1] 2G : fin 2025 pour Orange et fin 2026 pour Bouygues et SFR ; 3G fin 2028 pour Orange et SFR, fin 2029 pour Bouygues.
Afrata
Association française de téléassistance
FAS
Fédération des ascenseurs
GPMSE
Groupement des métiers de la sécurité électronique
Ignes
Alliance des industriels des solutions électriques et numériques du bâtiment
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