Incendie. Bolloré Logistics et Blue Solutions sommés d’éliminer la pollution au lithium

15 octobre 20243 min

La Dreal Normandie (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) a adressé deux mises en demeure le lundi 7 octobre 2024 à l’encontre de Bolloré Logistics et de Blue Solutions, en raison de leur rôle joué dans l’incendie survenu le 16 janvier 2023.

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Que reproche la Dreal Normandie à Bolloré Logisctics et Blue Solutions ?

À travers deux mises en demeure de huit pages chacune, l’une adressée à Bolloré Logistics et l’autre à Blue Solutions, la Dreal Normandie reproche à ces deux entreprises leur implication dans l’incendie survenu le 16 janvier 2023 dans un entrepôt, survenu à Grand-Couronne (Seine-Maritime), loué à Bolloré Logistics par la société Highway France Logistics.

Si l’on en croit la première mise en demeure du 7 octobre 2024, l’entreprise Bolloré Logistics est responsable d’avoir stocké “892 tonnes de batteries au lithium usagées (…) et 935 740 pièces automobiles diverses”.

Dans la deuxième mise en demeure datée du 7 octobre 2024, l’entreprise Blue Solutions (qui appartient également au groupe Bolloré comme le confie 76Actu) est pour sa part responsable d’être la propriétaire de ces 892 tonnes de batteries au lithium usagées et entreposées dans l’entrepôt loué par Bolloré Logistics.

Comme le précisait 76Actu le mercredi 9 octobre 2024 sur son site internet, l’entreprise Bolloré Logistics “n’avait pas l’autorisation pour stocker ces batteries usagées”. Ainsi aux yeux de la Dreal Normandie, “la société Bolloré Logistics est solidairement responsable, avec la société Blue solutions, des dommages causés par les déchets de batteries usagées au lithium entreposés sur le site de Grand-Couronne”.

En savoir plus

Que demande la Dreal Normandie à Bolloré Logistics et Blue Solutions ?

La Dreal précise dans les deux mises en demeure que sur les dix-huit analyses réalisées sur trois piézomètres entourant la cellule dans laquelle étaient stockées les batteries au lithium usagées, onze de ces analyses présentent des valeurs supérieures à 10000µg/litre au lithium… quand “les eaux situées à une courte distance du site ont des teneurs de 20 à 50 µg/litre au lithium”.

Constatant “qu’un impact au lithium est existant autour de la zone de stockage des batteries incendiées” et des possibles “effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique”, la Dreal fait savoir que Bolloré Logistics et Blue Solutions doivent en coresponsabilité “procéder au retrait des déchets issus de l’incendie des batteries usagées”.

Les deux entreprises doivent en outre conjointement prendre à leur charge les frais liés à l’installation de la barrière hydraulique mise en place par la société Highway France Logistics “jusqu’à atteinte du seuil de 840µgde lithium par litre dans les eaux souterraines”… ou mettre en oeuvre “un nouveau dispositif validé par un hydrogéologue agréé visant à réduire à terme la concentration en lithium dans les eaux de la nappe alluviale au droit du site sous le seuil de 840 µg/litre”.

Une deadline fixée par la Dreal Normandie

Concernant le retrait des issus de l’incendie de batteries usagées, Bolloré Logistics et Blue Solutions devront avoir conclu cette opération avant le 31 décembre 2024.

Par ailleurs, s’agissant de la dépollution des eaux, dans le cas où les deux entreprises auraient décidé d’installer “un nouveau dispositif validé par un hydrogéologue agréé visant à réduire à terme la concentration en lithium dans les eaux de la nappe alluviale au droit du site sous le seuil de 840 µg/litre” elles devront là encore avoir finalisé l’installation de ce dispositif avant le 31 décembre 2024.

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Eitel Mabouong – Journaliste

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