A2P, quarante ans d’une certification singulière

A2P (Assurance Prévention Protection) est une marque de certification créée en 1984 à l’initiative des compagnies d’assurances pour certifier les produits destinés au marché français de la sûreté et de l’incendie. La certification A2P est délivrée par CNPP Cert lorsque la sécurité mécanique et électronique d’un produit obtient des résultats concluants à la suite de tests et d’essais. Cette certification couvre plusieurs domaines :

• les serrures de bâtiment ;

• les coffres-forts, chambres fortes, portes fortes, serrures de coffres-forts, coffres pour automates bancaires, armoires et mobiliers de sécurité, systèmes de neutralisation des billets ou équipements d’enceintes techniques de sécurité ;

• les fermetures de bâtiment (fenêtres, portes-fenêtres, volets, devantures de magasins et portes de garage) ;

• les blocs-portes d’habitation et les blocs-portes locaux techniques ;

• les armoires sprinkleurs ;

• les systèmes d’extinction automatique à gaz.

Afin d’obtenir cette certification, la marque A2P impose :

• la réalisation d’essais sur le produit ;

• la réalisation d’audits sur le site du fabricant ;

• un marquage obligatoire du produit ;

• et un renouvellement de la certification.

Cette dernière est délivrée pour une durée déterminée, à l’issue de laquelle le produit certifié devra de nouveau être validé techniquement par le laboratoire CNPP afin de renouveler sa certification.

À noter que les matériels de détection d’intrusion sont également certifiés, par le biais de la certification NF&A2P. Cette dernière est une certification conjointe des marques « NF » et « A2P ». Elle est issue de l’étroite collaboration entre Afnor Certification (marque « NF ») et CNPP Cert (marque « A2P »).

La certification NF&A2P couvre plus particulièrement :

• les centrales d’alarme et transmetteurs ;

• les dispositifs d’avertisseurs sonores (sirènes…) ;

• les différents types de détecteurs ;

• les générateurs de brouillard et accessoires.

La certification de la marque A2P est pilotée par des comités de certification. « Il y a trois collèges au niveau de la marque A2P, résume Hervé Lecoq, chef de service Laboratoire malveillance mécanique chez CNPP :

• les entreprises titulaires du droit d’usage de la marque (notamment les fabricants) ;

• les utilisateurs de produits certifiés et/ou prescripteurs de ceux-ci (notamment les assureurs) ;

• les organismes techniques et pouvoirs publics non-prescripteurs (notamment ministère de l’Intérieur, Gendarmerie, laboratoires…). »

Le nombre de représentants est équilibré entre chacun de ces comités, afin de garantir l’indépendance de la marque. Outre cette garantie d’indépendance, ces trois collèges contribuent également à adapter la certification aux nouvelles formes de malveillance qui apparaissent au fil du temps.

Cela permet de faire évoluer les référentiels techniques de la certification. « Nous mettons à jour les référentiels et les règles techniques en fonction des différentes évolutions sur le terrain. C’est une constante évolution », ajoute notre interlocuteur.

En quarante ans, la marque A2P a su se diversifier pour s’adapter au marché. Si cette certification reste en premier lieu destinée au marché français de la sécurité, elle a cependant réussi à s’ouvrir à l’international.

Elle est désormais l’objet de convoitise de la part de fabricants internationaux qui cherchent à obtenir ce sésame indispensable pour placer leurs produits sur le marché français.

«La certification A2P évolue et le nombre de certifiés aussi avec des fabricants qui viennent du monde entier. Il y a toujours de nouveaux postulants. En 40 ans, la marque a toujours évolué, confirme Hervé Lecoq. Au début en 1984, et globalement dans les années 1980-1990, nous testions uniquement des produits provenant de fabricants français. Nous testons maintenant pour A2P des produits qui viennent du monde entier : États-Unis, Espagne, Allemagne, Pologne, Italie, Corée du Sud… À travers les fabricants, nous sommes connus mondialement. La marque A2P a bonne réputation».

Article extrait du n° 602 de Face au Risque : « Les Pfas dans les rejets acqueux » (juillet-août 2024).