Le site Saipol de Sète, classé Seveso, touché par un incendie

16 avril 20245 min

Le site industriel Saipol, situé près du port de Sète (Hérault) et classé Seveso seuil bas, a été touché par un incendie le mercredi 10 avril 2024. L’incident a fait un blessé sérieux et provoqué l’évacuation du site.

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Le mercredi 10 avril 2024, un incendie consécutif à une explosion s’est produit à 16h40 sur le site classé Seveso seuil bas de Saipol à Sète, selon un communiqué de l’entreprise.

Saipol, un site Seveso en maintenance

Cet incident a précisément lieu sur “l’unité d’estérification” du site industriel. La préfecture de l’Hérault précise, également à travers un communiqué, que cette unité est un entrepôt servant à la fabrication de carburant à partir de graines. 300m3 de diester (un biocarburant) étaient entreposés au sein de cet atelier.

Toujours d’après ce communiqué, le site Saipol de Sète était à l’arrêt au moment des faits en raison d’une maintenance annuelle.

L’entreprise a immédiatement déclenché son plan d’opération interne (POI).

Les moyens déployés sur le site Saipol de Sète, classé Seveso seuil bas

Dans un autre communiqué de la préfecture, également daté du mercredi 10 avril, il est précisé que le préfet a “activé le centre opérationnel départemental (COD) à la préfecture depuis 17h20 et pris la direction des opérations de secours”.

Le feu a été maîtrisé vers 18h10 selon les informations précisées par Saipol. Seul l’atelier d’estérification a été touché par les flammes. “Deux cuves de 10 000 litres et de 3 000 litres ont pu être protégées par l’action des secours” complète ActuOccitanie.

Dans une déclaration relayée au sein de ce même média, le colonel Eric Vial a expliqué que : “le premier engin de la caserne de Sète est arrivé dix minutes après l’appel et le déclenchement de la sirène d’alerte couplé au système de mousse internes au site”. Des casernes de tout le département de l’Hérault ont été mobilisées.

Par la suite, un poste de commandement opérationnel (PCO) était actif sur place à partir de 18h15. Parmi les moyens humains (100 sapeurs-pompiers) et matériels (45 véhicules) déployés lors de cette opération d’extinction, figuraient notamment :

  • deux groupes de lutte contre les incendies ;
  • un robot mécanique équipé d’un canon à eau ;
  • un véhicule de détection d’identification et de prélèvement (VDIP) ;
  • un bateau pompe ;
  • la cellule mobile d’intervention chimique (CMIC) et de sécurité (moyens de la police nationale).
Vue aérienne du site Saipol de Sète, dans l'Hérault.

L’explosion sur le site Saipol a fait un blessé grave

Cet incident survenu sur le site industriel classé Seveso seuil bas a fait un blessé grave. Il s’agit d’un collaborateur de l’entreprise Saipol. Dans un premier temps évacué en urgence absolue puis placé en soins intensifs, son pronostic vital n’a pas été engagé.

A noter que 20 personnes de l’entreprise ont été impliquées et  200 personnes ont été évacuées au moment de l’incident, à titre préventif.

Les services de secours sont pour leur part restés sur le site durant la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 avril “afin de surveiller l’installation”.

Si des déviations pour la circulation routière ont été mises en place, ni l’activité portuaire ni la circulation ferroviaire n’ont cependant été impactées.

Aucune pollution dans l’air et dans l’eau

Selon les résultats des prélèvements effectués à la suite de cet incendie, aucune pollution n’a été constatée dans l’air ou dans l’eau.

Concernant les prélèvements de l’air, la préfecture de l’Hérault assure que “l’ensemble des résultats permet de lever le doute sur la présence de tout produit toxique au-delà des seuils de danger. Une présence de méthanol est relevée dans des concentrations de l’ordre de 10 ppm, sachant que le seuil de toxicité du méthanol est à 300 ppm (parties par million) en chronique (8h/j).”

S’agissant des eaux d’extinction, une pollution a bel et bien été constatée. Celle-ci est toutefois limitée car Saipol disposait d’un bac de rétention, au sein duquel ont ainsi été stockées les eaux d’extinction.

La préfecture de l’Hérault confie ainsi, à propos des eaux d’extinction, qu’il y a “une pollution en masse du bac de rétention par des acides gras à longue chaine (taux de 2 g par litre estimé), produits ne présentant pas de risque de toxicité pour l’homme. Cette pollution est cohérente au regard de la nature des produits incriminés. Toutes ces eaux sont contenues dans un bassin de rétention et seront traitées durant plusieurs jours.”

Le flou demeure concernant l’origine de l’accident…

Dans un article en ligne, le quotidien Midi-Libre précisait que l’origine de cet incident restait inconnue au dimanche 14 avril 2024. Quelques jours plus tard, fin avril 2024, le BEA-RI annonçait sur son site internet avoir ouvert une enquête technique. Le but de cette dernière sera d’apporter des réponses concernant les faits survenus le 10 avril.

Précisons que ces dernières années, l’entreprise Saipol avait déjà été impliquée dans deux précédentes explosions en Seine-Maritime :

Le site industriel de l’entreprise Saipol de Sète (Hérault), classé Seveso seuil bas situé près du port, est l’un des cinq sites industriels de l’entreprise en France. Les quatre autres se situent à Grand-Couronne (Seine-Maritime), Le Mériot (Aube), Bassens (Gironde) et Lezoux (Puy-de-Dôme). Sur son site internet, l’entreprise – filiale du groupe Avril – confie être spécialisée dans la “transformation des graines oléagineuses”.

Saipol précise que depuis 2020, le site de Dieppe – sur lequel a eu lieu l’explosion mortelle – “est en cours de transformation à travers un projet porté par le groupe Avril et le partenaire Royal DSM”.

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Eitel Mabouong – Journaliste

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