Cybersécurité, un domaine à maîtriser pour le directeur sécurité de demain
L’Agora des directeurs de la sécurité tenait deux conférences sur le salon Expoprotection 2022 durant la journée du mercredi 16 novembre. L’occasion d’évoquer l’avenir du métier de directeur sécurité, qui semble inéluctablement lié à la cybersécurité.
L’avenir du directeur sécurité – sûreté passera inéluctablement par la maîtrise des compétences en cybersécurité. Telle est la grande indication dévoilée lors des conférences de l’Agora des directeurs de la sécurité le mercredi 16 novembre sur le salon Expoprotection 2022.
Ces conférences ont été présentées sous la forme de deux enquêtes. La première consistait à connaître les évolutions nécessaires pour la formation du directeur sécurité – sûreté. La seconde, savoir sur quelles technologies s’appuyer pour faire face aux nouvelles menaces qui incombent à cette fonction.
Les cybermenaces devant le terrorisme ou le risque pandémique
S’agissant de ce deuxième sondage, le résultat est sans appel : les cyberattaques constituent la principale menaces de demain pour le directeur sécurité – sûreté. Ce risque est arrivé en tête du suffrage ayant réuni 108 répondants, qui figurent tous parmi les 600 membres regroupés au sein de l’Agora des directeurs de la sécurité.
La préoccupation cyber se place ainsi devant :
- les menaces liées aux dérives sectaires ;
- le terrorisme ;
- la malveillance (sabotage) ;
- les conflits géopolitiques ;
- les risques naturels ;
- ou encore les menaces entourant le risque pandémique.
“On voit une évolution. Avant, la sûreté c’était des murs. Aujourd’hui, on voit de la cybersécurité” note l’un des intervenants à cette conférence. “On est en mode “gestion de crise” permanente. En réalité, les crises se suivent et se succèdent (…) On a pris une bonne leçon ces dernières années avec une pandémie mondiale de Sras (syndrome respiratoire aigu sévère, NDLR) qu’on croyait pourtant réservé à l’Asie”, relève plus globalement un autre participant sur cette nouvelle hiérarchie des risques.
La cybersécurité, une préoccupation du présent pour le directeur sécurité – sûreté
Si l’on se fie à ce sondage, les enjeux liés à la cybersécurité ne concernent pas seulement l’avenir du directeur sécurité – sûreté… Ils constituent d’ores et déjà le quotidien pour cette fonction.
Pour 72% des sondés, les cybermenaces font actuellement menaces des principales menaces du directeur sécurité – sûreté. Elles se détachent d’ailleurs très fortement du reste du classement :
- les actes malveillants arrivent en 2e position (avec 32 %) ;
- les menaces liées aux dérives sectaires se placent en 3e position (avec 27 %) ;
Les risques industriels arrivent en dernière position du top 10 des préoccupations actuelles du directeur sécurité – sûreté. Ces risques n’ont généralement été cités qu’en 5e ou 6e position. Alors que la préoccupation cybersécurité se place, pour près de 3 votants sur 4, en 1re ou 2e place de ce top 10.
Une formation nécessaire pour un métier en évolution
La cybersécurité constitue donc un enjeu d’aujourd’hui et de demain pour les directeurs sécurité – sûreté… A tel point que désormais “un directeur sûreté doit être intéressé par le risque cyber et doit pouvoir se former” conclut ainsi l’un des intervenants de la 2e conférence, axée sur les nouvelles technologies et les nouvelles menaces.
Le constat d’une formation nécessaire sur ces nouveaux enjeux était d’ailleurs partagé dès la 1re conférence donnée par l’Agora des directeurs de la sécurité. 138 membres sur les 600 regroupés au sein de cette organisation ont pris part au sondage entourant la formation du directeur sécurité – sûreté.
La nécessité de se former pour être en capacité de répondre aux nouveaux risques est mise en lumière. 90 % des sondés ont ainsi reconnu que le métier avait évolué sur la dernière décennie (extension du domaine de responsabilités, professionnalisation du métier…).
“Le métier se professionnalise depuis dix ans. Il devient transversal. On peut avoir une attaque à main armée le matin et traiter de cybersécurité l’après-midi” confirme l’un des invités à cette table-ronde.
Ils sont également 90 % à considérer que cette évolution du poste est inéluctablement accolée à l’évolution de la nature des menaces (cyber, sanitaire, géopolitique…).
Une mise à niveau réclamée par les premiers concernés
Pour aller plus loin dans ce sondage, 75 % des répondants ont déclaré qu’ils ne considèrent pas avoir toutes les compétences pour faire face à cette évolution. Ils sont au passage autant à souhaiter une mise à niveau dans les mois à venir, par le biais d’une formation.
“Tout le monde est prêt à se former. Il faut aussi que les entreprises donnent les moyens financiers pour les formations” conclut un intervenant.
Reste à présent à savoir si ces formations suffiront aux entreprises pour mieux répondre aux enjeux de cybersécurité dans les années à venir.
Eitel Mabouong – Journaliste
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