Milestone Systems a « vu le potentiel de Wintics » sur la vidéoprotection algorithmique

Milestone Systems a débuté ce deuxième trimestre 2025 par plusieurs annonces. Fin mars, l’entreprise danoise annonçait la mise en service de la plateforme «Projet Hafnia» – conçue en collaboration avec l’entreprise américaine Nvidia – dont l’objectif est d’entraîner des modèles d’IA à travers des données provenant d’images et de flux vidéo.

Le lundi 7 avril 2025, elle officialisait l’acquisition de l’entreprise allemande Brighter AI, spécialisée dans des solutions d’anonymisation des données vidéo visant à protéger l’identité des personnes en public.

Entre temps, le mardi 1^er avril 2025, Milestone Systems officialisait un partenariat avec la start-up tricolore Wintics, dont le logiciel est connu pour servir dans le cadre de l’expérimentation de la vidéoprotection algorithmique en France depuis mars 2024, récemment prolongée jusqu’au 1^er mars 2027.

PDG de l’entreprise danoise, Thomas Jensen explique pour Face au Risque les enjeux autour de ce partenariat technologique avec Wintics.

Thomas Jensen. Milestone Systems est une entreprise informatique danoise créée en 1998 et qui compte 1500 employés dans le monde aujourd’hui. Nous avons une solution logicielle de gestion de vidéosurveillance qui peut être utilisée sur les serveurs locaux, sur le cloud ou en hybride.

C’est également une solution au sein de laquelle on peut ajouter des logiciels d’analyse avancée de vidéo comme la reconnaissance faciale ou d’autres systèmes pour analyser les flux vidéo qui passent par Milestone.

T. J. Il s’agit d’une collaboration. Nous allons travailler de manière assez proche pour qu’ils aient accès à une intégration directe, afin qu’ils puissent utiliser notre plateforme ouverte en ayant accès à notre VMS, notre logiciel de gestion vidéo «XProtect».

C’est également l’occasion pour Wintics d’être les premiers utilisateurs de notre nouvelle plateforme «Projet Hafnia», qui est issue de notre collaboration avec Nvidia. Cela permettra d’entraîner et de développer des modèles d’intelligence artificielle sur des données qui sont approvisionnées de manière éthique et anonymisées.

T. J. La collaboration était faite pour pallier les problèmes sur les grands événements auxquels les autorités et les organisateurs sont confrontés, surtout pour assurer la sûreté et la sécurité des spectateurs et des citoyens Français, des touristes, des athlètes et de tous les participants à ces Jeux olympiques. C’était basé sur notre logiciel VMS de gestion vidéo, avec la gestion d’analyse avancée de Wintics.

T. J. Pas nécessairement. Nous sommes assez proches de nos partenaires et à travers notre collaboration précédente avec Wintics, nous avons vraiment vu leur potentiel. Nous continuons simplement sur notre lancée afin de les accompagner et pouvoir combiner leur technologie avec la nôtre.

T. J. Tout d’abord, le partenariat ne pose pas de limite sur une capacité d’expansion. La France est la 7^e économie mondiale. C’est un grand marché pour nous et une opportunité importante. Il y a un potentiel pour aller dans d’autres géographies au Danemark, en Europe et même dans le monde.

Après cette expérience avec Wintics aux JOP 2024, nous avons vraiment pu voir leurs capacités d’analyse surtout leur expertise dans l’espace public avec d’excellents résultats. Pour nous, c’est une start-up française qui a énormément de potentiel et nous pensons qu’ils sont vraiment les meilleurs dans ce domaine.

Comme évoqué précédemment, ce partenariat nous permet de les avoir en première mondiale sur notre plateforme «Projet Hafnia», avec des données qui sont conformes au RGPD. Cette plateforme permettra de créer des IA qui seront conformes à la législation «IA Act» qui s’installe en Europe, en utilisant des technologies d’anonymisation qui sont les meilleures sur le marché pour renforcer les capacités de Wintics dans leur domaine d’analyse vidéo par intelligence artificielle.

T. J. La police danoise a une phase de test sur la reconnaissance faciale, mais seulement pour des faits très sévères ou graves comme un meurtre ou un kidnapping par exemple, en alignement avec les termes de la nouvelle conformité pour l’intelligence artificielle («IA Act»).

Au-delà de cela, il y a également une autorisation qui a été donnée par Datatilsynet – l’équivalent de la Cnil au Danemark – pour effectuer un test et assister les forces de l’ordre dans les stades de football avant, pendant et après les matchs, pour reconnaître les hooligans et les récidivistes qui sont susceptibles de semer le trouble.

T. J. Nous allons bien sûr commencer par utiliser la technologie autour de «Projet Hafnia» sur le trafic et la gestion de transport.

J’ai eu le plaisir d’être à Paris récemment (à l’occasion de la visite du roi Frederik X de Danemark en France) et j’ai pu expérimenter les bons et les mauvais côtés du trafic routier parisien. Je pense que cela pourrait vraiment changer notre approche afin de pouvoir livrer cette technologie aux acteurs du public comme les autorités et les municipalités, qui en auront surtout besoin pour la gestion du trafic dans un premier temps. Cependant, les utilisateurs finaux ne sont pas seulement les acteurs du public mais également des acteurs privés.