Macédoine : 59 morts dans l’incendie d’une discothèque, la sécurité des lieux en question

18 mars 20253 min

L’incendie d’une discothèque a causé la mort de 59 personnes en Macédoine du Nord. Selon les premiers éléments de l’enquête, des engins pyrotechniques seraient à l’origine du feu. D’après les autorités, les règles de sécurité incendie n’ont pas été respectées. Une enquête a été ouverte pour corruption, et une vingtaine de personnes ont déjà été arrêtées.

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Au moins 59 personnes ont perdu la vie et 155 autres ont été blessées en Macédoine du nord dans l’incendie d’une discothèque, survenu dans la nuit du samedi 15 au dimanche 16 mars 2025. L’établissement, situé dans la ville de Kočani, accueillait le groupe de hip-hop DNK, très populaire dans le pays et dont tous les membres sauf un sont décédés dans l’incendie. Le feu semble avoir pris autour de 2h30 du matin dans le plafond en raison de l’usage d’engins pyrotechniques dans le cadre du spectacle donné par le groupe. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux et montrant le moment où l’incendie s’est déclenché vont dans le sens de cette hypothèse. On y voit le feu se propager rapidement, et une personne essayant d’éteindre les flammes avec un extincteur, en vain.

Une partie des spectateurs a réussi à quitter les lieux rapidement, mais de nombreux autres se sont retrouvés pris au piège à l’intérieur de la discothèque. Selon les témoignages de survivants, de nombreuses personnes se sont retrouvées prises dans un mouvement de foule en essayant de fuir par la seule issue ouverte.

Soupçons de corruption

Très vite après le drame, de premiers éléments attestant de manquements importants aux règles de sécurité sont apparus. La discothèque n’avait pas de licence lui permettant d’exercer légalement et se trouvait dans un lieu déclaré aux autorités comme étant un site d’industrie légère, a déclaré Pance Toskovski, le ministre de l’intérieur du pays, faisant un lien avec une possible corruption. Une enquête a été ouverte pour ce motif, et plus de vingt personnes ont été arrêtées ou interrogées. Parmi elles, se trouvent le propriétaire des lieux, ainsi que d’anciens officiels gouvernementaux, dont l’ancien ministre de l’économie du pays. Le maire de la ville de Kočani a quant à lui démissionné.

L’hypothèse de la corruption est une explication possible au fait que la discothèque ne bénéficiait d’aucun dispositif de sécurité incendie convenable. En effet, le nombre d’extincteurs présents sur les lieux était insuffisant, le plafond de la discothèque était dans une matière hautement inflammable, une seule sortie était accessible au moment du drame, l’établissement n’était pas équipé de détecteurs de fumée et aucune autorisation d’usage d’engins pyrotechniques ne lui avait été délivrée. Des circonstances qui rappellent l’incendie du Cinq-Sept, en 1970, près de Grenoble.

D’autres éléments illustrent le manque de respect des règles en vigueur : on trouve parmi les victimes des mineurs, dont les plus jeunes sont âgés d’à peine 14 ans, et le groupe de hip-hop n’avait signé aucun accord écrit avec les organisateurs de l’événement.

Colère et tristesse

Deux jours après le drame, la tristesse a laissé place à la colère. Les soupçons de corruption ont déclenché des manifestations dans plusieurs villes du pays, dont Skopje, la capitale, où de nombreux étudiants se sont rassemblés pour rendre hommage aux victimes, et demander des réformes anticorruption. Ces rassemblements interviennent alors que la Serbie, pays voisin, est secouée depuis plusieurs mois par un vaste mouvement anticorruption, né à la suite de l’effondrement du toit d’une gare ayant causé la mort de 14 personnes.

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Camille Hostin – Journaliste

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