Collision entre un cargo et un pétrolier en mer du nord : un disparu et des inquiétudes pour l’environnement
Une collision entre un cargo et un pétrolier en mer du nord, survenue le 10 mars au large des côtes anglaises, a fait au moins 32 blessés et un disparu, présumé mort. Un des réservoirs du pétrolier a été percé, faisant craindre une catastrophe environnementale. Les autorités britanniques affirment cependant que le risque de pollution est limité.
Le pétrolier Stena Immaculate, affrété par l’armée des États-Unis et battant pavillon américain transportait du carburant pour avions. Il mesure 183 mètres de long et contenait, au moment du choc, l’équivalent de 220 000 barils de kérosène répartis dans 16 conteneurs. Selon les premiers éléments, il a été percuté par le Solong, un porte-conteneurs de 140 mètres de long battant pavillon portugais.
La collision a brisé un des réservoirs du pétrolier, et provoqué l’incendie des deux navires. Celui affectant le pétrolier avait fortement diminué au 12 mars, plus aucune flamme n’étant visible, tandis que des petites flammes persistaient encore sur le Solong au 13 mars. L’incident a fait 32 blessés, et entraîné l’évacuation des membres d’équipage des deux navires. Un marin du porte-conteneur est également porté disparu, présumé mort.
Des craintes pour l’environnement
L’incendie, couplé aux dommages causés à un des réservoirs de kérosène, fait craindre une importante pollution, dans une zone essentielle pour la protection de plusieurs espèces animales. C’est notamment un territoire d’hivernage de plusieurs espèces d’oiseaux. À proximité se trouve également un estuaire abritant la plus grande colonie de phoques gris d’Angleterre, selon l’association de défense de l’environnement Robin des bois.
À ce stade, les autorités britanniques indiquent qu’aucun signe de pollution en provenance des deux navires n’a été détecté. De premières informations, indiquant que le cargo était chargé de cyanure de sodium, une substance dangereuse pour l’environnement, ont été démenties par le propriétaire du navire. Quatre conteneurs avaient bien été chargés de cette substance lors d’un précédent voyage, mais ils n’en contenaient plus au moment de l’incident.
L’association Robin des Bois est beaucoup moins optimiste que les autorités britanniques. Elle indique dans un communiqué publié le 11 mars : “Les épandages en mer de carburants y compris éventuellement des fiouls lourds de propulsion du Stena Immaculate et du Solong vont créer un choc environnemental et une intoxication lente de la production planctonique, des organismes benthiques, de la faune aviaire, des mammifères marins et des laminaires. Après la phase aiguë de la marée toxique viendra la phase de restructuration des écosystèmes. Un suivi des effets de la catastrophe sur les ressources naturelles et halieutiques devrait à notre sens être mis en œuvre par les autorités britanniques en collaboration avec les autorités des pays riverains comme les Pays-Bas, l’Allemagne et la France.”
Un porte-conteneur non conforme aux normes de sécurité en vigueur
Selon le quotidien britannique le Telegraph, le Solong a échoué à des contrôles de sécurité de routine en Irlande l’an dernier. Sa boussole de direction d’urgence était défectueuse, selon le journal qui cite les autorités irlandaises. D’autres problèmes ont été signalés, notamment des défaillances au niveau des portes coupe-feu. Onze déficiences concernant les contrats d’engagement des membres de l’équipage ont également été recensées, précise l’association Robin des bois. Cette dernière ajoute que le sort du navire est en suspens, et qu’il faudra “lui trouver un port refuge une fois que la situation sera stabilisée”.
Le capitaine du porte-conteneur a été arrêté par les autorités britanniques. Il s’agit d’un homme de 59 ans, de nationalité russe. Il est soupçonné d’homicide involontaire par négligence grave.

Camille Hostin – Journaliste
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