La prévention des incendies d’origine électrique

12 mars 20255 min

Selon l’ONSE (Observatoire national pour la sécurité électrique), environ 1 incendie sur 4 serait un incendie d’origine électrique. Cette fiche pratique rappelle les principaux phénomènes pouvant entraîner un départ de feu et fait le point sur les contrôles possibles pour une meilleure prévention.

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Les feux d’origine électrique surviennent souvent :

  • dans la phase de jeunesse de l’installation, résultant souvent d’erreurs de conception ou d’erreurs d’installation.
  • dans la phase de vieillesse, souvent en raison d’une mauvaise maintenance de l’installation. Les isolants des câbles vieillissent et perdent leurs propriétés diélectriques ce qui peut conduire à des courts-circuits et arcs électriques. L’environnement du câble, température ou produits chimiques par exemple, est susceptible d’accélérer ce vieillissement, et de générer des défauts prématurément.

Les principaux phénomènes électriques susceptibles de mener à un départ de feu sont :

  • la surcharge ;
  • le court-circuit ;
  • l’arc électrique ;
  • la résistance de contact (les mauvais contacts) ;
  • les courants de fuite ;
  • la surtension ;
  • la rupture de neutre ;
  • les courants harmoniques ;
  • les composantes.

La génération de courants harmoniques entraîne la circulation du courant dans le conducteur neutre qui peut alors s’échauffer. Certains composants électriques tels que les variateurs de vitesse produisent une composante continue pulsée rendant inefficace certains disjoncteurs.

Les solutions pour prévenir un incendie d’origine électrique

Pour éviter un incendie d’origine électrique, les matériels doivent être conformes aux normes et installés dans les règles de l’art.
Pour un matériel électrique correctement installé, protégé et contrôlé, il est essentiel de porter une attention particulière :

  • à la conformité de l’installation avec la norme NF C 15-100 ;
  • à l’adaptation de la section des câbles aux courants transportés ;
  • à l’adaptation des protections ;
  • aux règles de l’art ;
  • à la maintenance ;
  • aux contrôles réglementaires.

Le contrôle d’installations électriques selon le référentiel APSAD D18

Le référentiel APSAD D18 relatif à la vérification des installations électriques définit des recommandations pour la prévention des risques d’incendie, en particulier la réalisation d’une vérification annuelle par un organisme titulaire de la certification APSAD de service de vérification des installations électriques, en complément des vérifications réglementaires prévues pour certains types d’établissements (articles R. 4226-14 et R. 4226-16 du Code du travail).

risques incendie électrique en entreprise

Des vérifications initiales et périodiques sont également prévues par le code du travail (articles R. 4226-14 et R. 4226-16) © Guigui4485/AdobeStock.

Le compte rendu de vérification Q18 atteste de cette vérification périodique et signale la présence ou l’absence de dangers d’incendie et d’explosion ; il peut être requis par un contrat d’assurance.

Dans le cadre du Q18, toute installation qui présente au moins un des critères ci-dessous est considérée comme présentant des dangers d’incendie ou d’explosion :

  • présence de traces d’échauffement anormal d’une canalisation et/ou d’un matériel électrique ;
  • présence de moyens de protection des transformateurs (HT/BT, BT/HT, HT/HT) ;
  • absence ou inadaptation des dispositifs de protection contre les surintensités ;
  • dysfonctionnement des dispositifs différentiels à courant résiduel ;
  • présence de poussière déposée ou de substances de nature à provoquer un danger dans les armoires électriques ;
  • inadéquation des matériels ou des canalisations électriques dans les locaux à risques d’incendie et/ou zones à risque d’explosion ;
  • défaut de continuité du conducteur de protection dans les locaux à risque d’incendie et/ou zones à risque d’explosion ;
  • existence de locaux à risques d’incendie et/ou zones à risque d’explosion pour lesquels l’installation ne répond à aucune des deux conditions suivantes :
    • présence, bonne adaptation, bon fonctionnement du ou des dispositifs assurant la signalisation ou la coupure au premier défaut d’isolement,
    • protection des circuits alimentant ces locaux ou zones par dispositifs à courant différentiel résiduel du seuil égal à 300 mA.

Le contrôle par thermographie infrarouge selon le référentiel APSAD D19

Le référentiel APSAD D19 relatif à la thermographie infrarouge définit la réalisation d’un contrôle d’installation électrique à l’aide d’une caméra de mesure thermographique, effectuée sans arrêt des installations.

Le contrôle par thermographie infrarouge permet de rechercher et déceler des températures anormales et/ou des variations excessives de celles-ci. L’objectif est aussi d’apporter les éléments de décision permettant une intervention corrective et/ou préventive adaptée sur l’installation électrique pour éviter, par exemple, une dégradation, un court-circuit, un début d’incendie, un déclenchement intempestif, un arrêt de production. Il est notamment utile pour les activités présentant des dangers particuliers d’incendie ou d’explosion ou lorsque le matériel électrique constitue un élément essentiel de l’outil de production.

L’analyse et l’interprétation des thermogrammes, obtenus après traitement des images enregistrées, font apparaître les températures anormales, indécelables ou difficilement décelables lors des vérifications périodiques résultant, par exemple, de connexions desserrées ou oxydées, de câbles sous-dimensionnés ou détériorés, de disjoncteurs mal calibrés ou défectueux, de porte-fusibles usés, etc.

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