Batteries : 10 conseils pour limiter les risques

3 mars 20254 min

Trottinettes et vélos électriques que vos collaborateurs utilisent, outillage électroportatif : comment limiter les principaux risques d’incendie et d’explosion liés à la recharge des batteries ? Florent Hillaire, consultant expert incendie et explosion à CNPP, nous indique les bons gestes à adopter.

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1 Respecter les bonnes conditions de charge

  • Utiliser le chargeur d’origine afin d’assurer la communication avec le BMS (battery management system) qui assure la mise en sécurité de la batterie.
  • Respecter les plages de température préconisées. « Il est en général préconisé de charger entre 0 et 30 °C, souligne Florent Hillaire. C’est normalement indiqué dans les notices. » Charger alors qu’il fait trop froid ou trop chaud abîmera la batterie.
  • Ne pas utiliser un chargeur dégradé, au niveau de la connectique notamment.

2 Éviter les surcharges et décharges profondes

Qui vont dégrader les batteries et les rendre plus sensibles à l’emballement thermique.

3
Définir une zone de charge dédiée avec deux enjeux principaux

  • Éviter la propagation. La zone doit donc être éloignée du combustible.

Dans l’idéal, cette zone est en extérieur, à l’image d’un garage à vélo. Cela limite notamment les risques avec les fumées qui peuvent être toxiques en cas de dégazage.

4 Ne pas charger sans surveillance

Sauf dans une zone extérieure dédiée.

5 Sensibiliser le personnel

À avoir un œil critique sur la batterie afin de détecter les prémices d’un emballement thermique : « si on voit un petit écoulement, un gonflement, si on entend un sifflement, c’est une batterie à risque, indique Florent Hillaire. Dans ce cas, il faut pouvoir l’isoler pour limiter les conséquences en cas de départ de feu lié à l’emballement thermique. »

« La sensibilisation du personnel est très importante avec l’outillage électroportatif car on est sur des outils qui vont tomber, qui vont être manipulés, branchés, débranchés et dont les batteries, souvent amovibles, vont être connectées et déconnectées, ce qui peut les abîmer, précise Florent Hillaire. Idem avec les trottinettes qui sont dans l’eau, dans le froid, qui viennent taper sur les trottoirs… »

6 Détecter précocement

« C’est intéressant, même si on est sur des cinétiques de développement qui peuvent être rapides. » Le choix de la technologie de détecteur conditionne la précocité de la détection et doit donc être réalisé en fonction des objectifs de mise en sécurité.

7 Limiter l’intervention du personnel

À cause des projections liées à la montée en pression des cellules et d’un possible dégagement toxique.

L’utilisation d’extincteurs est pertinente uniquement sur des batteries de dimension réduite, pour l’outillage électroportatif par exemple, même si l’efficacité sera limitée.

Pour les trottinettes et les vélos, s’il y a des RIA à proximité, cela peut être intéressant. « Cela permet d’attaquer à distance avec un débit important et donc un fort pouvoir de refroidissement. S’il n’y en a pas, la consigne est de laisser brûler, d’où l’importance d’une zone de charge éloignée de tout risque de propagation. »

8 Utiliser des casiers type armoires coupe-feu

Pour les batteries qu’on aurait enlevées des vélos par exemple, ou pour ranger l’outillage électroportatif. « Cela fonctionne bien, c’est le principe de ségrégation. On ne maîtrise pas le départ de feu de notre batterie, par contre on maîtrise la propagation. » Certains casiers sont équipés de systèmes de détection en interne, d’autre de systèmes d’extinction.

Pour une grosse zone de charge, on passe au local coupe-feu, pour des chariots électriques par exemple.

9 Isoler les batteries dégradées

Une batterie sur laquelle il y a un doute, parce qu’elle est tombée, parce qu’elle est gonflée… doit être isolée dans un bac en eau ou éloignée de tout combustible.

10 Stocker les batteries usées dans des conteneurs dédiés

« La bonne pratique est de travailler avec de la vermiculite en alternant couches de batteries ou de piles et couches de vermiculite. Cela permet aussi de capter les effluents de batterie, d’électrolyte liquide si les batteries sont vraiment dégradées. Ça ne marche pas à 100 % mais ça permet tout de même de limiter les risques liés à un départ de feu », remarque Florent Hillaire.

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Article extrait du n° 606 de Face au Risque : « Batteries au lithium : l’emballement thermique » (mars-avril 2025).

Gaëlle Carcaly – Journaliste

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