Le sas de sécurité

3 janvier 20255 min

Dispositif de contrôle d’accès souvent utilisé dans les milieux de haute sécurité, le sas de sécurité établit une zone de sécurité entre l’extérieur et le bâtiment à protéger, ou à l’intérieur même d’un bâtiment pour protéger l’accès à un local très sensible. L’article explique dans quels cas et selon quelle réglementation il peut être utilisé.

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Qu’est-ce qu’un sas de sécurité ?

Il s’agit d’un dispositif physique de contrôle d’accès permettant de temporiser le passage. Il peut être à commande mécanique, électrique ou les deux. Il ne faut pas le confondre avec le sas installé à l’entrée d’un bâtiment pour maintenir une température constante dans celui-ci.

L’objet du sas est de créer une zone de sécurité entre deux milieux pour éviter les passages directs. L’entrée et la sortie ne peuvent pas s’ouvrir conjointement. Le rôle est d’isoler l’usager (ou un groupe d’usagers). Une fois dans le sas, une procédure de contrôle, d’identification, voire dans certains cas d’authentification, permet d’autoriser le passage.

Quelles sont les caractéristiques d’un sas de sécurité ?

A minima, le sas de sécurité est composé de deux vantaux, d’un système d’ouverture et de fermeture et d’un dispositif de visualisation ou de contrôle. Ce peut être un tambour équipé de deux à quatre vantaux dont la rotation est manuelle ou motorisée.

Le sas peut être commandé par des dispositifs de contrôle d’accès « classiques » :

  • lecteur de carte;
  • clavier numérique pour code;
  • lecteurs de badge;
  • voire un système biométrique lorsqu’une authentification est nécessaire.

Certains sas sont équipés de dispositifs de détection de présence (caméra et/ou infrarouge) pour vérifier qu’une seule personne est présente.

Dans certains cas, l’utilisateur est contraint de se positionner dans le sas pour être authentifié. C’est le cas par exemple à certaines frontières où des sas automatiques permettent d’accélérer le passage de la douane après lecture des informations biométriques contenues dans le passeport.

Il existe également des sas pour véhicules, dans certains parkings ou pour le transport de fonds.

Quels sont les avantages du sas ?

Chaque analyse de risque comporte ses propres données qu’il faut pouvoir ajuster. Le sas n’est jamais rendu obligatoire. Il peut être recommandé, comme c’est le cas pour les véhicules de convoyage, ou permettre dans certains cas d’offrir une zone tampon entre deux espaces où les règles (de sécurité, d’hygiène, d’habilitation, etc.) sont très différentes.

À chaque fois qu’on veut s’assurer d’une unité de passage et temporiser un accès, la question du sas de sécurité peut se poser.

Beaucoup de fonctions peuvent être automatisées et traitées à distance, permettant de limiter la présence de personnel à certains accès.

Comment y accéder ?

On y accède en se présentant à la première porte. Généralement, il n’y a pas de contrôle spécifique à cette issue. Mais ce peut être le cas, par exemple dans les immeubles collectifs où l’on souhaite que le facteur, les employés des compagnies de gaz et d’électricité puissent accéder aux boîtes à lettres et aux compteurs mais ne puissent pas, sans une autre identification, accéder aux appartements.

Dans certains cas, le passage peut être associé à des mesures sanitaires (décontamination, enfilage de sur-chaussures, etc.).

Une fonction antiretour (généralement appelée anti pass back) est possible pour permettre, notamment un cheminement unidirectionnel. Mais l’antiretour peut aussi être configuré dans le temps (il interdit toute nouvelle entrée devant la même issue avant un temps programmé à l’avance) ou un mode géographique qui retient le sens du passage et interdit les doubles entrées ou sorties. Enfin, un troisième mode antiretour dit séquentiel, oblige à un cheminement prédéfini et le passage d’autres issues avant un nouveau franchissement du sas.

Quelles sont les obligations réglementaires ?

S’il s’agit d’un système de contrôle d’accès utilisant des données personnelles, alors il faudra s’assurer de sa bonne conformité avec la loi Informatique et Libertés, le règlement général sur la protection des données (RGPD) et le déclarer à la Cnil, voire demander l’autorisation de la Commission avant d’installer le système.

Ensuite, des règles de droit, qui sont à caractère général et non-spécifique au système, s’appliquent. Par exemple, il n’est pas possible de retenir une personne dans un sas ou de chercher à la piéger. Chez certaines personnes, les sas peuvent provoquer une sensation de malaise (réaction de claustrophobie notamment). Le système ne doit pas devenir dangereux. Sa conception doit être étudiée pour éviter de provoquer ces réactions. C’est pour cela qu’en général, les surfaces y sont vitrées.

Il faut également être très prudent et respecter les règles particulières liées à l’incendie et à la panique. Ce qui prime toujours est la sauvegarde des vies humaines. En général, il faudra qu’une fonction de déverrouillage, a minima manuelle et peut-être automatique, permette une sortie sans encombre en cas d’incendie, de coupure de courant…

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David Kapp, journaliste

David Kapp – Journaliste

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