Le BEA-RI a publié son rapport d’enquête sur l’incendie de la raffinerie Esso de Port-Jérôme

4 décembre 20243 min

Le 11 mars 2024, un incendie a touché le site de la raffinerie Esso de Port-Jérôme-Gravenchon. Trois jours plus tard, le bureau d’enquêtes et d’analyses sur les risques industriels (BEA-RI) a décidé d’ouvrir une enquête, dont le rapport a été publié le 28 novembre.

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Selon le rapport d’enquête, dont la synthèse est consultable ici, le feu a été détecté autour de la section Naphta peu après 15h. Dès 15h08, la fuite est repérée à distance. Les opérateurs réagissent rapidement en fermant des vannes et en arrêtant des pompes. Le plan d’opération interne (POI) est mis en place à 15h22.

Le feu se développant toujours, il est rapidement décidé d’arrêter l’intégralité de l’unité de distillation de brut et les hydrotraitements associés. À 15h43, la rupture d’une ligne d’essence exposée au feu déclenche un deuxième incendie. Grâce à l’intervention des pompiers et des secours internes de la raffinerie, le feu est contrôlé à 16h30, éteint à 0h45, et le POI est levé à 3h30.

Le bilan humain fait état de cinq blessés : trois soignés sur place, un hospitalisé pendant quelques heures, et un autre pendant plus de 24h. Pour ce qui est du bilan matériel et environnemental, le rapport précise que “la quantité de produits impliqués dans l’incendie est de l’ordre de 5 tonnes d’essence légère et de l’ordre de 70 tonnes d’hydrocarbures lourds (résidus sous vide ou résidus atmosphériques). Les eaux d’extinction contenant des émulseurs ont été isolées, et conservées pour être traitées. Leur volume a été évalué entre 10 000 et 20 000 m³. Les mesures dans l’air réalisées n’ont pas signalé d’éléments notables”.

Identification de la cause de l’incident

Au cours de leurs investigations, les enquêteurs du BEA-RI ont identifié deux fuites, une sur un circuit d’overflash de la distillation sous vide, et l’autre sur la ligne d’essence, résultant de son exposition au feu.

Parmi les causes de la fuite sur le circuit d’overflash, le BEA-RI a conclu que celle-ci est dûe à un “amincissement de paroi progressif en service dû à un phénomène de corrosion interne de type sulfuration à chaud par réaction des composés soufrés du fluide process avec le métal du tube”.

Une liste de recommandations

Afin d’éviter que d’autres événements de ce type surviennent à l’avenir, le BEA-RI a émis les recommandations suivantes :

  • Remplacement de l’acier à 5%Cr du circuit d’overflash par de l’acier inoxydable ;
  • Réalisation et mise en œuvre d’un plan de contrôle de tous les circuits de fond de tour sous vide en acier carbone ou 5%Cr et remplacement en cas de besoin ;
  • Revue des stratégies d’équipement de tous les équipements de l’usine potentiellement soumis à ce mode de dégradation ;
  • Étude de la possibilité d’abaisser la température des produits de fond de tour ;
  • Partage du retour d’expérience de l’événement avec les autres sites ExxonMobil.
En savoir plus

Pour lire le rapport d’enquête dans son intégralité, cliquez ici.

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Camille Hostin – Journaliste

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