Les incendies de batteries lithium-ion : un risque émergent pour les assureurs

14 novembre 20243 min

Le développement des mobilités électriques, notamment les vélos, trottinettes et voitures, fait peser un risque nouveau tant chez les particuliers que chez les professionnels. La hausse du nombre de batteries lithium-ion utilisées pour ces usages entraîne avec elle une hausse du nombre d’incendies de ces batteries. Un risque encore mal connu, que les assureurs veulent étudier afin de mieux le prendre en compte.

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Que se passe-t-il si une batterie lithium-ion de vélo électrique prend feu dans un carton qui en contient 40 et se situe dans un entrepôt de stockage ? Quelle est l’efficacité des systèmes d’extinction automatique (sprinkleurs) sur ce type d’incendie ?

Voilà les questions auxquelles tentent de répondre conjointement CNPP et France Assureurs, principal organisme de représentation des entreprises d’assurance en France.

Expérimentation grandeur nature

C’est pour sensibiliser le public à ce risque émergent, et afin de mieux le connaître, qu’un essai de feu sur batterie s’est déroulé le 12 novembre sur le site de CNPP à Vernon (Eure).

L’essai, organisé devant un groupe de journalistes et de représentants d’assurances, a été mené par trois salariés de CNPP : Jimmy Vaugon, responsable expérimentation comportement au feu, Arnaud Breton, responsable essais laboratoire, feu et environnement et Damien Roubineau, expert nouvelles énergies et mobilités.

Un entrepôt de stockage de batteries a été reconstitué au sein d’un hangar destiné à ce type d’expérimentations. Un carton contenant 40 batteries a été disposé au milieu, avec autour d’autres cartons vides situés à quelques mètres. Un dispositif visant à chauffer une des batteries a été placé dans le carton, de manière à créer un emballement thermique.

L’expérimentation a permis d’observer d’une part le comportement de l’incendie et le risque de propagation par projections, et d’autre part l’efficacité des sprinkleurs qui ont permis de contenir le feu.

« On constate qu’il y a des facteurs nouveaux, comme le développement des batteries, qui amplifient le risque incendie. Notre travail de gestion des risques est d’identifier ces risques émergents, d’alerter, et d’éclairer l’avenir en essayant de déterminer ce qui peut favoriser leur développement, et ce qui peut permettre de mieux les maîtriser. Nous avons donc souhaité financer des essais feu pour illustrer en grandeur réelle ce que peut donner la mise à feu de batteries, en l’occurrence de vélo électrique » détaille auprès de Face au Risque Florence Lustman, présidente de France Assureurs.

Sensibiliser

L’objectif est également de sensibiliser les assurés sur ces nouveaux risques, notamment en raison des conséquences importantes lors des incendies de batteries lithium-ion. Sur la seule ville de New York en 2023, ce sont en effet 268 incendies de ce type qui ont été recensés, causant la mort de 18 personnes.

« Globalement et collectivement, on n’est pas assez sensibilisés à ce type de risque. C’est la raison pour laquelle on a organisé ces essais, et invité un certain nombre de médias. C’est un risque important sur lequel on veut alerter, et le meilleur moyen pour ça est d’initier un processus pour bâtir une politique de prévention, qui commence par l’éducation au risque. Aujourd’hui, la connaissance de ce risque est faible, et nous voulons aller vers plus de recherche au sujet des incendies de batteries lithium-ion », conclut Florence Lustman.

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Camille Hostin – Journaliste

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