Sécurité des JO : un sans-faute pour la sécurité privée
Redoutées par tous, les défaillances de la sécurité privée ne se sont pas produites durant les Jeux olympiques. Bien au contraire, la profession a donné la preuve de ses compétences.
Autant les incertitudes ont été nombreuses avant les épreuves olympiques, autant les louanges ont été unanimes concernant les prestations de la sécurité privée après cet événement sportif mondial.
La grande inconnue résidait dans la capacité à mobiliser un nombre suffisant d’agents de sécurité sans pour autant dégarnir les effectifs sur les sites des clients habituels.
« Paris a été la première édition olympique où il n’y a pas eu de défaillance de la sécurité privée », s’est félicité Bruno Le Ray, directeur sécurité de Paris 2024, à l’issue des Jeux. Dans l’univers politique, les félicitations sont venues du sommet puisqu’Emmanuel Macron a déclaré : « La sécurité privée a joué un rôle essentiel. Vous avez été en ordre de marche, présents au rendez-vous, et la réussite est là. » C’est la première fois qu’un président de la République adresse en personne ses louanges à la profession.
Le pic d’agents mobilisés sur le terrain a été de 22 000 pour une journée avec un total de 28 000 agents différents employés pendant toute la durée des Jeux. Et pour les Jeux paralympiques, le nombre d’agents a été de 10 000 en moyenne pour un total de 12 000 agents différents.
Des performances qui ont permis au GES, le syndicat patronal de la surveillance humaine, de souligner que « le défi a été relevé, et très bien relevé, car tous les acteurs concernés, publics, privés, particuliers, se sont mobilisés comme jamais », donnant en exemple cette démonstration réussie du continuum de sécurité.
Peu de grands groupes au rendez-vous
À la différence des JO de Londres en 2012 où une seule entreprise avait été retenue – G4S qui n’avait d’ailleurs pas pu fournir le contingent d’agents souhaité -, le Cojo a choisi de faire appel à de nombreuses sociétés de sécurité. Plus d’une centaine ont été prestataires, la plupart étant des petites structures pour des contrats à une échelle locale.
Un bémol cependant, les ténors du marché ont été très en retrait. Une exception notable, le leader Seris qui était présent sur 25 sites répartis dans cinq villes olympiques, soit un volume d’affaires de 15 M€, ce qui en a fait le principal fournisseur en surveillance humaine.
Il n’empêche, Bruno Le Ray a admis que certaines décisions n’ont pas été prises avec assez d’anticipation et que la finalisation des dispositifs a pris du temps : « Nous étions en permanence sur le fil du rasoir », a-t-il reconnu.
Les sociétés de sécurité n’ont pas ménagé leurs efforts : le nombre de leurs agents a temporairement augmenté de 20% dans certaines sociétés et quelques-unes ont vu leurs effectifs multipliés par cinq ou six !
Plus d’une centaine de sociétés de sécurité privée ont été choisies par le Comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo).
Crédit : Martine Porez-Face au Risque.
Autre point positif : pas de fraude grave ou de pratique illégale n’ont été détectées dans les entreprises de sécurité par le Cnaps (Conseil national des activités privées de sécurité). L’autorité de régulation a en effet contrôlé 4 000 agents présents sur les sites et a constaté « très peu de manquements ».
Le Cnaps a délivré 7 200 cartes professionnelles à l’occasion des JO contre quelques centaines seulement pour l’Euro 2016. « Les Jeux de Paris ont attiré de nouvelles catégories de population puisque 73% des recrutés avaient entre 18 et 25 ans », a déclaré David Clavière, son directeur. « Sept personnes sur dix ayant travaillé pour les JO étaient des demandeurs d’emplois », a renchéri Nadine Crinier, directrice de France Travail Île-de-France. Soutenus par l’État qui a injecté 68 M€ pour l’occasion, les centres de formation en sécurité ont été à la hauteur de l’événement puisqu’ils ont formé 26 000 personnes.
Une image redorée de la profession
Les performances de la sécurité privée pendant les JO ont nettement amélioré son image auprès de l’État, mais aussi du grand public. Il est probable qu’une partie significative des agents recrutés temporairement vont rester dans la profession qui est en manque structurel de personnel. Les accords intervenus pour des revalorisations de salaires annuelles sont un argument à prendre en considération.
Cette réussite va également favoriser le projet d’élargissement des missions pouvant être confiées à la sécurité privée. Un sujet délicat regardé par l’État avec la plus grande attention depuis plusieurs années.
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