Cybersécurité, recrutement : le GPMSE sur tous les fronts
En juin dernier, le Groupement des métiers de la sécurité électronique (GPMSE) a organisé son congrès annuel et a procédé au lancement d’une plateforme spéciale de recrutement. Un indice de maturité en cybersécurité est aussi en projet. Nous avons interrogé son président, Patrick Lanzafame, pour faire un premier bilan de ces actions.
En termes d’affluence, quel bilan faites-vous du congrès annuel des 6 et 7 juin derniers ?
Patrick Lanzafame. Nous avons réuni plus de 240 participants, en comptant nos adhérents et les invités. C’est une réussite qui s’appuie sur deux fils conducteurs : les échanges entre professionnels et les rencontres avec les fournisseurs, dans un moment qui se veut convivial.
Sur cette édition 2024, nous avons réuni 29 partenaires sur les secteurs du contrôle d’accès, de la vidéoprotection, du logiciel, du financement… Nous avons également reçu des représentants de l’Etat, avec notamment le directeur du Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), la nouvelle directrice de la Direction des entreprises et partenariats de sécurité et des armes (Depsa), sans oublier des élus locaux acteurs de sécurité ainsi que le maire de La Grande-Motte…
Le congrès fut aussi l’occasion de présenter les travaux des commissions internes ainsi que quelques nouveautés en matière de recrutement et de cyber sécurité.
Sur quels thèmes ont porté les conférences ?
P. L. Les entreprises sont confrontées à de multiples problématiques, qui s’accélèrent : il faut être de plus en plus adaptatif et agile. Nous avons programmé des conférences sur les thèmes de l’agilité, de la cybersécurité, de la résilience, des nouvelles technologies comme l’IA, de la RSE, en essayant de les aborder de manière transversale, pour avoir un spectre assez large.
Comment le secteur de la sécurité électronique s’adapte-t-il à une réglementation cyber qui se durcit, avec l’entrée en vigueur de la directive NIS 2 ?
P. L. Bien qu’il existe une tendance à la globalisation de l’offre, les problématiques réglementaires ne sont pas toujours les mêmes selon que l’on est installateur de systèmes ou télésurveilleur. Pour accompagner la tendance, il faut que nous fassions évoluer nos certifications métiers.
En télésurveillance par exemple, nous sommes en train de réadapter les contraintes liées à la sécurité et l’hygiène informatique. Sur la cybersécurité, nous évoluons vers un indice de maturité cyber (IMC). Nous travaillons notamment avec le Club de la sécurité de l’information français (Clusif) sur ce projet d’IMC, car le GPMSE fait partie du Campus Cyber. Les adhérents de GPMSE pourront répondre à un questionnaire dont les réponses permettront d’établir un IMC. Les spécialistes cyber ont travaillé durant six mois sur ces questions simples, alignées sur des mesures d’hygiène qui proviennent majoritairement de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), assorties de recommandations selon les résultats obtenus. Ce sera une sorte d’autoévaluation automatique par rapport à une situation de référence, qui débouchera sur un label. L’idée est de faire monter nos adhérents en compétence sur cette première brique qu’est la cybersécurité. Cet IMC, c’est une première étape. Ensuite, nous pourrons dupliquer cette démarche pour avoir une brique RSE, une brique confiance…
Une seconde étape consistera à porter la promotion d’un label sur ces sujets de la part d’un tiers de confiance indépendant et crédible. L’objectif étant de pouvoir démontrer à nos clients la capacité des entreprises « GPMSE » à s’adapter et promouvoir ces démarches.
Quels sont les premiers retours après le lancement en juin dernier d’une plateforme spéciale de recrutement dédiée aux opérateurs de télésurveillance et de vidéoprotection ?
P. L. Sur les premiers tests, nous observons que les résultats des candidats susceptibles de postuler à nos postes sont supérieurs de 30 % par rapport à la filière de recrutement classique. Nous avons travaillé avec une start-up, People In, pour approcher la problématique du recrutement sous l’angle de la recherche de talents. La start-up effectue un gros travail de drainage sur les réseaux sociaux pour capter les gens qui sont intéressés par nos métiers. Le principe est de leur proposer de visualiser une description succincte de nos activités, sans exigence de diplôme. Nous leur proposons ensuite d’effectuer un test de profil mis au point par nos experts. Les résultats sont immédiats. Cela permet au candidat potentiel de se jauger et, lorsque le test est positif, de décider s’il donne suite à la démarche. Nous captons les talents de cette manière et nous les proposons aux entreprises, qui se chargent ensuite de poursuivre par de la formation.
L’idée est de pouvoir traiter ainsi tous les métiers de la filière, que ce soit l’opérateur de télésurveillance, de vidéoprotection, ou encore les métiers liés à la technique car cela devient une priorité.
Bernard Jaguenaud – Rédacteur en chef
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