Pfas, de quoi parle-t-on?

11 juillet 20243 min

Les Pfas, ou composés per- et polyfluoroalkylés, sont des substances chimiques de synthèse utilisées dans de nombreux domaines. Particulièrement stables et difficilement dégradables, ils sont considérés comme des polluants éternels.

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Définition

Les Pfas sont une large famille de plus de 4 000 composés chimiques de synthèse, caractérisés par une chaîne plus ou moins longue d’atomes de carbone sur lesquels sont fixés des atomes de fluor. Ce sont ces liaisons carbone-fluor, très stables et difficiles à casser, qui confèrent aux Pfas leurs propriétés recherchées dans l’industrie et les usages du quotidien, comme la résistance à la chaleur, à l’eau, à l’huile, à la dégradation…

Ils sont ainsi utilisés depuis les années 1950 dans de nombreuses applications industrielles et des produits de consommation comme :

  • des composants pour emballages alimentaires ;
  • les mousses anti-incendie ;
  • le fart sous les skis pour améliorer la glisse ;
  • des isolants pour fils électriques, câbles électroniques ;
  • l’industrie du textile, dont les équipements de protection individuelle ;
  • des ustensiles de cuisine anti-adhésion ;
  • des cosmétiques…

À noter qu’il n’existe, pas pour le moment, de consensus autour d’une définition ou classification universelle des Pfas. Certains ne prennent en compte que les Pfas non polymériques qui se composent de deux catégories : les perfluoroalkylés et les polyfluoroalkylés. D’autres considèrent que les polymères Pfas (qui regroupent les trois familles des polyéthers fluorés, des fluoropolymères et des polymères à chaînes latérales fluorées) doivent être traités au sein de la même famille. C’est pourquoi on peut lire qu’il existe entre 4 000 et 14 000 Pfas.

Ultra-résistance et pollution

Les liaisons chimiques entre les atomes de carbone et de fluor des Pfas étant très stables, ces substances se dégradent très lentement et s’accumulent dans les organismes vivants et les milieux, d’où leur nom de « polluants éternels ». Du fait de leur utilisation variée et via les rejets industriels et domestiques, on les retrouve dans l’eau, les sols, l’air et la chaîne alimentaire. Toute la population y est exposée à des niveaux variables, principalement via l’eau et les aliments.

Des effets sur la santé

Bien que les études scientifiques disponibles soient encore récentes, il est déjà établi pour certains Pfas des effets nocifs sur la santé, à savoir une augmentation du risque de cancer du rein et du taux de cholestérol, des perturbations du développement du fœtus ou encore une diminution de la réponse immunitaire à la vaccination. D’autres effets sont par ailleurs suspectés comme des maladies thyroïdiennes, des troubles de la fertilité… Ces informations sont limitées, car elles restent centrées sur quelques Pfas parmi les milliers existants.

Des valeurs de référence attendues

Faute de connaissances précises sur les profils toxicologiques et écotoxicologiques des différents Pfas, de normes et de teneurs maximales, la lutte contre la pollution liée aux Pfas n’est pas encore à la hauteur des enjeux. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a lancé une série de travaux à la demande de ses cinq ministères de tutelle. L’objectif est de réaliser un bilan de la contamination des milieux, hiérarchiser les substances à surveiller et proposer des valeurs toxicologiques de référence pour les expositions à long terme par voie orale. Ce sujet constitue l’une des priorités de son programme de travail depuis 2023.

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Article extrait du n° 602 de Face au Risque : « Les Pfas dans les rejets acqueux » (juillet-août 2024).

Gaëlle Carcaly – Journaliste

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