Securitas France : « Veiller à la sécurité de nos clients afin qu’ils aient une continuité d’activités »
La pénurie d’agents de sécurité privée constitue un enjeu important dans le contexte des JOP 2024. Frank Lambrigts, président de Securitas France, évoque les contraintes incontournables pour être au rendez-vous, et aborde l’héritage des Jeux pour la profession.
En France, les Jeux olympiques constituent le grand rendez-vous de cette année 2024 dans le monde de la sécurité. Pourtant les agents de sécurité manqueront sur le terrain. Quel est votre regard sur cette situation ?
Franck Lambrigts. L’organisation des Jeux olympiques demande un grand investissement. Securitas a une responsabilité sociétale. Nous voulons aider et être présents. Des clients nous demandent déjà du renfort comme dans les centres commerciaux, les lieux culturels ou les clients dont les locaux se trouvent à proximité d’un site olympique.
L’importance des Jeux olympiques fait que l’on trouve facilement des candidats pour travailler. Mais notre responsabilité fait que nous ne pouvons pas simplement recruter des personnes avec peu ou sans expérience et les envoyer sur un événement aussi important. Il ne s’agit pas simplement de former quelqu’un, lui donner un polo ou une chemise et l’envoyer sur un site… Ce n’est pas possible. Il faut être capable de garantir un niveau de service de façon continue. C’est notre mission de veiller à la sécurité de nos clients afin qu’ils aient une continuité d’activités.
Il faut donc un mix avec des personnes ayant un certain niveau d’expérience tout en ayant la possibilité d’inclure des personnes avec moins d’expériences. Mais il faut recruter, équiper et former des gens sur des sites différents de ceux qu’occupent actuellement nos agents. C’est une opération logistique qui n’est pas forcément facile.
Comment percevez-vous l’après Jeux olympiques de Paris, sur les plans humain et technologique ?
F. L. Nous sommes une société basée sur l’humain, et ce sera toujours le cas. Il y aura toujours l’humain derrière la technologie. Mais il faut de plus en plus investir sur la configuration et le paramétrage de la technologie. Donc nos centres de formation vont continuer à proposer les formations traditionnelles tout en ajoutant de nouveaux modules pour former nos collaborateurs à cela.
D’un point de vue technologique, les récents décrets vont permettre d’appliquer sur la voie publique des technologies et des systèmes qui sont bien connus dans le privé. Il sera appliqué à grande échelle des choses qui existent déjà dans nos centres. Avec l’intelligence artificielle, les algorithmes vont s’améliorer avec le temps.
En prenant un peu de recul, dans les métiers de la vidéosurveillance le nombre de raccordements va exploser car le nombre de capteurs et de détecteurs d’informations va évoluer. Aujourd’hui même une chaise peut devenir intelligente, un parquet peut détecter qu’une personne marche dessus… Toutes ces informations doivent être suivies pour éviter les erreurs du système. Bien que la machine prépare, il reste toujours une interprétation dans les centres de télésurveillance qui doit être faîte par l’humain. C’est pour cela que l’humain va rester important. Même si on prévoit une accélération et une augmentation du nombre de capteurs, il nous faut en réalité plus de personnels car il y aura une nette augmentation du nombre d’images et de données à analyser.
Eitel Mabouong – Journaliste
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