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L’accident nucléaire de Three Mile Island
Le réacteur n° 2 de la centrale nucléaire de Three Mile Island en Pennsylvanie (États-Unis) connaît une première défaillance technique le 28 mars 1979 qui sera suivie de plusieurs autres conduisant à l’accident nucléaire.

Le 28 mars 1979 à 4 h du matin, un premier dysfonctionnement se produit dans l’alimentation en eau des générateurs de vapeur du réacteur n° 2 de la centrale nucléaire de Three Mile Island aux États-Unis.
Une succession d’erreurs à la centrale de Three Mile Island provoque un accident nucléaire
Les pompes de secours se mettent alors en marche mais les vannes, situées entre les générateurs et les pompes, sont fermées. Après un essai réglementaire, l’opérateur ne les avait pas rouvertes. Huit minutes s’écoulent avant qu’elles ne le soient manuellement.
Entre-temps, la pression du circuit augmente, ce qui déclenche l’ouverture d’une soupape de sécurité permettant l’évacuation de la vapeur. Le refroidissement se rétablit et la pression du circuit baisse.
Cependant, la soupape reste coincée en position ouverte alors que les opérateurs, en salle de commande, sont informés du contraire. Le niveau d’eau augmente rapidement dans le pressuriseur formant une brèche en haut de celui-ci. Or pour faire face à cette brèche, « les opérateurs (…) n’avaient ni formation ni procédure », souligne l’IRSN.
C’est ainsi une succession de dysfonctionnements qui entraîne la diminution du refroidissement du cœur du réacteur et sa fusion partielle. Vers 7 h, les autorités sont prévenues. La situation finit par se stabiliser et, vers 20 h, l’accident est considéré comme terminé.
Après plusieurs messages contradictoires des autorités, ce n’est que le 30 mars qu’elles font évacuer les femmes enceintes et les très jeunes enfants habitant dans un rayon de 8 km. La population n’étant pas rassurée, plus de 200 000 personnes se réfugient dans des caves ou les États voisins.
In fine, si un important relâchement de radioactivité s’est produit dans l’enceinte de confinement, peu de rejets ont été observés à l’extérieur, l’enceinte ayant joué son rôle de barrière. L’accident nucléaire n’a pas fait de victimes.
Six années plus tard, les experts constateront que 45 % du combustible avait fondu et s’est écoulé dans le fond de la cuve sans la traverser.
Le retour d’expérience
Les États-Unis ont tiré les enseignements de l’accident de Three Mile Island, en particulier d’un point de vue organisationnel. En effet, il avait été précédé de plusieurs incidents dans une autre centrale américaine qui n’avaient été partagés ni aux autres installations nucléaires, ni à l’autorité de sûreté.
En France, dès le début des années 1980, des plans d’urgence ont été élaborés au niveau des installations nucléaires mais également au niveau des pouvoirs publics pour la protection des populations.
EDF a mis en place de nombreuses procédures pour prévenir le développement d’accidents et limiter, en cas de fusion du cœur, les relâchements de produits radioactifs à l’extérieur de l’enceinte de confinement.
L’IRSN a, quant à elle, développé plusieurs programmes de Recherche & Développement concernant les dispositions à prendre en cas de contamination extérieure et l’amélioration de la compréhension des phénomènes survenant lors d’un accident de fusion du cœur.
26 avril 1986 : Tchernobyl
Sept années après l’accident de Three Mile Island, le réacteur de la centrale de Tchernobyl explosait. D’importants programmes d’études et de recherches se sont alors poursuivis, mettant encore en exergue l’importance des événements précurseurs et l’étude des accidents graves.
Une échelle internationale de gravité des événements nucléaires (Ines) a été créée, comportant huit niveaux (de 0 à 7). L’accident de Three Mile Island fut classé au niveau 5, celui de Tchernobyl au 7, tout comme le sera celui de Fukushima après la catastrophe du 11 mars 2011.
Article extrait du n° 600 de Face au Risque : « Ingénierie de sécurité incendie » (mars-avril 2024).
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Martine Porez – Journaliste
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