Incendie de Bolloré Logistics : les résultats des analyses atmosphériques
Le 22 février 2024, Atmo Normandie a publié la synthèse des résultats des mesures effectuées dans l’air après l’incendie de Bolloré Logistics de Grand-Couronne (Seine-Maritime) survenu le 16 janvier 2023.
Ainsi que nous l’avons développé dans nos colonnes, un incendie est survenu le 16 janvier 2023 dans l’une des cellules d’un entrepôt de Bolloré Logistics à Grand-Couronne (Seine-Maritime). Cette cellule de 6 000 m² stockait près de 12 500 composants de batteries automobiles. Une dizaine d’heures plus tard, ce sont deux autres cellules contiguës qui étaient en flammes. Elles contenaient des pneus, divers tissus et des radars routiers. Tout ceci a produit un important panache de fumées très dense et visible à plusieurs kilomètres.
Les premières mesures atmosphériques
La cellule mobile d’intervention chimique (CMIC) des sapeurs-pompiers a réalisé pendant l’incendie des premières mesures atmosphériques. Les résultats n’étaient pas significatifs et n’ont pas entraîné de mesures de confinement particulières.
Les analyses d’Atmo Normandie
Dès le lendemain de l’incendie, la préfecture a mis en place une cellule post-accident pour analyser les impacts sanitaires et environnementaux de l’incendie. Atmo Normandie, l’association de surveillance de la qualité de l’air en Normandie, en faisait partie. Elle a publié sur son site les premiers résultats des analyses effectuées lors de l’incendie et des jours qui ont suivi :
Et le 22 février 2024, un peu plus d’un an après l’incendie, l’association a établi un bilan complet et une interprétation des différents résultats obtenus dans l’air et dans les retombées atmosphériques.
Des gênes olfactives chez les riverains
Ce rapport met bien sûr en lumière les résultats des différentes mesures de qualité de l’air qui ont été effectuées, mais aussi ceux concernant les odeurs.
En effet, au fur et à mesure du déplacement du panache de fumées, 27 personnes ont signalé, sur la plateforme déclarative dédiée Signal’Air, avoir ressenti une gêne olfactive : odeurs de brûlé et odeurs chimiques. Le plus souvent, cette gêne était accompagnée d’au moins un symptôme santé.
Particules fines, lithium et métaux lourds
Si une augmentation des particules fines PM10 a été observée dès les premières heures de l’incendie, il n’y a pas eu de dépassement du seuil d’information et de recommandation de 50 µg/m³ en moyenne sur 24 heures.
Concernant le lithium, il a été détecté dans plusieurs stations de surveillance et dans les dépôts atmosphériques. Cependant, sans données historiques permettant une comparaison avec les valeurs habituelles, Atmo Normandie ne peut pas se prononcer sur la part du lithium dû à l’incendie. L’association précise qu’elle va pérenniser la surveillance du lithium dans les retombées atmosphérique en dehors des épisodes accidentels impliquant des ICPE.
Sur le site de l’hôpital de Petit-Quevilly, certains métaux (le stibium, le cadmium, le chrome) ont présenté des valeurs supérieures aux valeurs repères régionales et aux données historiques acquises sur ce site.
En savoir plus
Pour accéder à tous les résultats de la synthèse d’Atmo Normandie, c’est ici.
Martine Porez – Journaliste
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