Incendie de la rue Erlanger, il y a 5 ans

En fin de soirée le lundi 4 février 2019, une querelle de voisinage se déclare au 2^e étage du 17^bis rue Erlanger dans le XVI^e arrondissement de Paris et la police est alertée pour insultes et menaces de mort. Après le départ des forces de l’ordre, la personne incriminée, qui présente des troubles psychologiques, tente de défoncer la porte de son voisin et, finalement, met le feu au paillasson. Il est 0 h 30. Le premier détachement de pompiers arrive sur les lieux 10 minutes plus tard.

L’immeuble datant des années 1970 est situé au fond d’une cour et pour l’atteindre, les pompiers doivent traverser le couloir étroit d’un autre immeuble. C’est seulement une fois dans la cour intérieure qu’ils découvrent le bâtiment de 8 étages en feu et enfumé et qu’ils perçoivent les cris désespérés de ses habitants appelant à l’aide. Des renforts sont demandés.

Au péril de leur vie, les sapeurs-pompiers de la BSPP commencent les opérations de sauvetage au moyen d’échelles à main et d’échelles à crochets qu’ils posent sur les rebords des fenêtres – qui n’ont pas de garde-corps – puisqu’il leur est impossible de déployer les échelles automotrices. Des sauvetages se font également en rappel avec des cordes. Plusieurs dizaines de résidents sont réfugiés sur les toits.

Parallèlement, d’autres soldats du feu luttent contre les flammes.

Jusqu’à 7 h du matin, ces opérations extrêmement dangereuses se poursuivent. Plus de 300 sapeurs-pompiers sont sur place pour sauver les 64 habitants présents dans l’immeuble.

Malgré leur engagement sans faille, 10 personnes perdent la vie et 96 autres sont blessées, dont 8 sapeurs-pompiers.

L’incendiaire présumée est arrêtée par la police durant l’intervention des pompiers alors qu’elle tente de mettre le feu à une voiture. Alcoolisée, cette femme de 44 ans souffre également de troubles mentaux. Elle a effectué jusqu’à 13 séjours en hôpital psychiatrique entre 2009 et 2019. Après sa garde à vue, elle est de nouveau transférée en unité psychiatrique. Elle est finalement déclarée pénalement responsable de l’incendie de la rue Erlanger à la suite de plusieurs expertises.

Le 23 février 2023, soit quatre années après le drame, devant l’extrême gravité des faits, la cour d’assise de Paris la condamne à 25 ans de réclusion criminelle, assortie d’une sûreté des deux tiers et d’un suivi socio-judiciaire pendant 15 ans avec une injonction de soins.

Quelques jours après le verdict, elle fait appel de sa condamnation.