Un site Lafarge de nouveau victime d’une intrusion et de dégradations
Le site Lafarge de Val-de-Reuil (Eure) a été victime d’une intrusion et de dégradations le dimanche 10 décembre 2023. Cette action revendiquée est tout sauf une surprise puisqu’une annonce publique avait été faite en amont. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le cimentier est la cible de ce type d’actions.
Le site Lafarge de Val-de-Reuil (Eure) a été la cible d’une intrusion le dimanche 10 décembre 2023, aux alentours de 12h30.
Selon Actu.fr, “près de cent militants écologistes ont effectué une action coup de poing sur le site de la centrale à béton de Lafarge”. Les forces de l’ordre sont rapidement arrivées sur place, provoquant la fuite de ces militants.
Séquestration et tags
Par le biais de déclarations relayées par Actu.fr, Rémi Coutin – le procureur de la République d’Evreux – a apporté des précisions concernant cette intrusion.
Il est ainsi notamment question d’une séquestration du gardien dans son bureau. Ce dernier n’a toutefois pas été violenté.
Des dégradations ont par ailleurs été constatées, en particulier “sur du matériel d’exploitation, notamment le compteur d’eau qui est un matériel très important pour l’entreprise compte tenu de son activité de fabrication de ciment”. Ont par ailleurs été recensés “une vingtaine de tags sur des bâtiments et des véhicules”.
Concernant ces tags, certains faisaient référence au fait que “Lafarge a été mise en examen (…) pour des activités que l’entreprise avait maintenues en Syrie lorsque l’État islamique était présent” a confié le procureur face à la presse.
Toujours à travers des propos repris par Actu.fr, l’intéressé a ajouté que “des tags faisaient référence à la Palestine, d’autres étaient injurieux envers le ministre de l’Intérieur, et surtout des tags faisaient référence au fait que Lafarge participerait largement à la bétonnisation de la planète et donc aurait des activités nocives pour l’environnement“.
Le site Lafarge d'Incarville vient d’être l’objet d’une violente attaque de militants écologistes destinée à détruire l’outil industriel.
— Préfet de l'Eure (@Prefet27) December 10, 2023
La @PoliceNat27 est rapidement intervenue. L’exploitant a déposé plainte.
Simon Babre, préfet de l’Eure, condamne fermement ces agissements. pic.twitter.com/mBxNbmZnk9
Une quarantaine d’actions revendiquées
Cette action menée au sein du site Lafarge de Val-de-Reuil a rapidement été revendiquée par Les Soulèvements de la Terre (collectif écologiste regroupant plusieurs associations).
Ce collectif a fait l’objet d’une dissolution de la part du Gouvernement fin juin 2023, avant que le Conseil d’Etat ne l’annule début novembre.
Entre le samedi 9 décembre et le mardi 12 décembre, une quarantaine d’actions ont été préparées et menées par le collectif contre des entreprises spécialisées dans le béton. L’ensemble de celles-ci faisait l’objet d’une campagne du collectif dans le cadre de ses “Journées d’action contre le béton”.
Environ 150 associations avaient répondu présent à l’appel des Soulèvements de la Terre pour mener ces actions.
Une vidéo concernant l’intrusion et les dégradations du site Lafarge de Val-de-Reuil a par ailleurs été postée par Les Soulèvements de la Terre sur les réseaux sociaux (voir ci-dessous).
Sur son site internet, le collectif a par ailleurs publié un compte rendu afin de donner sa version des faits sur son action menée à Val-de-Reuil. Précisant que cette action a au total duré une dizaine de minutes, il “récuse” le terme “séquestration”.
Pas une première pour Lafarge
A noter que ce n’est pas la première fois qu’un site de l’entreprise Lafarge est pris pour cible par Les Soulèvements de la Terre.
Le 10 décembre 2022, soit un an jour pour jour avant cette intrusion de Val-de-Reuil, c’est le site Lafarge de Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône) qui avait fait l’objet de dégradations. 200 personnes avaient alors pénétré sur les lieux.
Entre les samedi 9 et mardi 12 décembre 2023, plusieurs sites de l’entreprise Lafarge ont été ciblés. Sans que cela ne se concrétise par des dégradations comparables à celles de Val-de-Reuil. Des locaux du cimentier situés en Auvergne, en Loire-Atlantique, dans l’Isère, à Paris, en Belgique ou même en Suisse ont ainsi été visés ou touchés.
Cela ne doit rien au hasard puisque plusieurs jours avant ces actions contre le cimentier, un papier intitulé “1001 raisons de détester Lafarge-Holcim” avait été publié sur le site du collectif Les Soulèvements de la Terre.
Environ 150 associations avaient d’ores et déjà signé cette tribune, officialisant de fait leur participation à ces futures actions.
Des actions similaires en décembre 2024 ?
Si le collectif n’a encore rien officialisé concernant ses futures actions, l’idée d’un plan similaire en décembre 2024 ne semble logiquement pas à exclure.
Reste à savoir quelles mesures le groupe Lafarge aura mis en place d’ici là sur l’ensemble de ses sites pour empêcher toute intrusion.
Concernant celle du 10 décembre 2023 à Val-de-Reuil, le procureur de la République d’Evreux a reconnu qu’il serait sans doute “très difficile de savoir qui a fait quoi dans la mesure où ils étaient tous gantés et masqués et qu’il n’y a pas eu d’interpellation sur place”.
Une plainte a néanmoins été déposée par Lafarge, dont le site dans l’Eure est resté fermé le lundi 11 décembre 2023 en raison des dégradations subies la veille.
Eitel Mabouong – Journaliste
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