International SOS livre ses perspectives de risques pour 2024
International SOS, spécialisé dans la gestion des risques sanitaires et sécuritaires à l’international, a publié le 14 décembre 2023 son rapport annuel sur les perspectives des risques pour l’année à venir.
L’étude 2023 “Risk Outlook” est basée sur une enquête en ligne menée par Ipsos auprès de 675 professionnels du risque de 82 pays et sur des entretiens avec 30 experts internes en médecine et en sécurité. Voici les cinq principales perspectives de risques pour 2024 d’après l’étude.
Le changement climatique
Alors que près d’une organisation sur deux a déclaré avoir déjà vu ses activités affectées par des événements attribués au changement climatique, cette même proportion déclare ne pas prendre en compte le changement climatique dans ses plans de santé et de sécurité, ce qui souligne à quel point de nombreuses organisations pourraient être vulnérables. 72 % des sondés déclarent pourtant voir les événements climatiques extrêmes comme un défi direct à leurs opérations et à la santé et sécurité de leurs collaborateurs sur les douze prochains mois.
Par ailleurs, International SOS a émis en 2023 un plus grand nombre d’alertes liées au climat : +28% d’alertes sécuritaires et +80% d’alertes médicales par rapport à 2022.
“Les phénomènes météorologiques extrêmes observés en 2023 pourraient devenir monnaie courante, à l’instar de la première vague de chaleur baptisée “Cerberus” qui a frappé l’Europe. Outre les conséquences physiques de ces fortes chaleurs et le risque accru de propagation des maladies, elles peuvent avoir des effets négatifs importants sur la santé mentale“, souligne le docteur Philippe Guibert, directeur médical pour International SOS.
Les impacts des événements climatiques
sur la santé et la sécurité des collaborateurs
L’épuisement professionnel à l’ère de la « permacrise »
85 % des répondants à l’enquête estiment que l’épuisement psychologique face aux crises est le risque le plus important auquel ils sont confrontés. Et ils sont 80% à prévoir que cet épuisement professionnel aura un impact significatif sur les entreprises au cours de l’année à venir.
“Alors que les perturbations causées par le Covid commençaient à s’atténuer, le conflit entre l’Ukraine et la Russie a déclenché de nouvelles vagues d’interruptions de la chaîne d’approvisionnement et des services dans divers secteurs d’activité. Avec ces facteurs de stress qui s’accumulent sans répit ces dernières années, le risque d’épuisement des employés devient de plus en plus tangible, avec une augmentation sensible des absences liées au stress”, pointe le rapport.
Les personnes interrogées soulignent que le niveau de risque perçu pour les 12 prochains mois est le plus élevé jamais enregistré : 65 % d’entre elles pensent que les risques mondiaux continueront à augmenter en 2024, ce qui accentue leur fatigue en matière de gestion de crise au-delà des niveaux d’avant Covid.
L’instabilité mondiale
Les tensions géopolitiques arrivent en deuxième position des risques perçus pour la sécurité au cours des douze prochains mois, après les cyberattaques et avant les troubles civils et sociaux. Trois personnes sur quatre sont convaincues que leur organisation sera confrontée à des impacts significatifs de ces tensions géopolitiques au cours des mois à venir.
La crise actuelle en Israël et à Gaza, ainsi que le conflit persistant en Ukraine ou les tensions entre la Chine et les États-Unis contribuent notamment à cet environnement mondial instable.
Les risques et opportunités de l’IA
L’intelligence artificielle présentent de nombreuses opportunités concernant les diagnostics, dépistages ou encore les formations et simulations, mais elle est aussi source d’inquiétudes. Plus de deux personnes interrogées sur cinq dans le cadre de ce rapport ont déclaré s’inquiéter par rapport à l’intelligence artificielle, notamment des effets de la désinformation médicale sur leur personnel. Ce chiffre s’élève à trois sur cinq lorsqu’on les interroge sur des informations politiques inexactes.
Le nouveau périmètre de travail associé au devoir de protection
Les trois quarts des organisations interrogées font état d’attentes accrues de la part de leurs employés en ce qui concerne leur devoir de protection. Un nombre similaire d’entre elles assument désormais des tâches auparavant considérées comme des responsabilités gouvernementales, dont les deux tiers reconnaissent étendre leurs responsabilités pour soutenir les familles des collaborateurs en cas de besoin.
“Au fil des années, nous avons vu ce devoir de protection des collaborateurs s’étendre. C’était au départ un concept lié à la mobilité des collaborateurs en mission à l’international et à l’aide médicale et de fil en aiguille, il s’est élargi en termes de bénéficiaires – employés dans les bureaux, voyageurs, télétravailleurs – mais également en termes de santé. Il concerne aujourd’hui la santé physique, la santé mentale, psychique et émotionnelle des collaborateurs”, souligne le docteur Philippe Guibert, directeur médical pour International SOS.
Cartographie des risques
International SOS met également à disposition des entreprises et de leurs collaborateurs mobiles une carte interactive des risques, pour les aider à mieux comprendre la situation générale dans le monde et le niveau de risque de chaque région. Mise à jour annuellement, elle intègre pour la première fois les risques liés au changement climatique.
Gaëlle Carcaly – Journaliste
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