Un taux d’accidents technologiques assez stable en 2022
Le Barpi vient de publier son inventaire des incidents et accidents technologiques survenus en 2022.
L’inventaire 2022 du Bureau d’analyse des risques et pollutions industriels vient de paraître. Le Barpi, chargé, au sein de la DGPR (Direction générale de la prévention des risques), d’analyser et de diffuser les informations et le retour d’expérience en matière d’accidents industriels et technologiques, y fait le bilan des incidents et accidents technologiques enregistrés dans la base de données Aria.
Cédric Bourillet, directeur général de la prévention des risques à la DGPR, se félicite de la stabilité de l’accidentologie en 2022. Tout comme «d’une meilleure remontée d’information des incidents» et «d’une progression constante, ces dernières années, du taux de connaissances des perturbations et causes des événements».
En point d’amélioration, il pointe l’identification des causes profondes menant à l’événement, notamment dans les établissements Seveso où elle n’est atteinte que dans 40 % des cas. C’est pourquoi, en 2023, l’Inspection des installations classées s’est penchée sur le problème en étudiant l’organisation existante de collecte et d’analyse des événements. 2024, devrait voir le développement d’un outil de télédéclaration des événements et des rapports d’accidents par les exploitants.
L’accidentologie en 2022 est relativement stable, avec comme point notable d’évolution une meilleure remontée d’information des incidents.
Cédric Bourillet
Directeur général de la prévention des risques à la DGPR
Accidentologie dans les établissements Seveso
261
C’est le nombre d’événements répertoriés en 2022 dans les établissements Seveso. Ils se répartissent ainsi :
- 3 accidents majeurs (notifiés à la Commission européenne), contre 4 en 2021
- 73 accidents (événements qui ont porté atteinte aux intérêts protégés par le code de l’environnement), contre 92 en 2021
- 185 incidents (événements qui, dans d’autres circonstances, auraient pu porter atteinte aux intérêts protégés par le code de l’environnement) contre 169 en 2021
Accidentologie des ICPE hors Seveso
905
C’est le nombre d’événements répertoriés en 2022 dans les ICPE hors établissements Seveso. Ils se répartissent ainsi :
- 305 accidents contre 326 en 2021
- 600 incidents contre 570 en 2021
Les secteurs d’activités les plus impactés
Tout comme les années précédentes, le top 3 des activités les plus concernées par l’accidentologie est le suivant :
- Déchets et eaux usées
- Agroalimentaire
- Chimie et pharmacie
À noter cependant une réduction de l’accidentologie dans le secteur des déchets et eaux usées et dans celui de la chimie.
Rejets de matières dangereuses et incendies
72,5 %
Le phénomène dangereux le plus fréquent dans les accidents 2022 est sans conteste le rejet de matières dangereuses. Il est présent dans 72,5% des cas (contre 71% en 2021). Viennent ensuite les incendies dans 48% des accidents (47% en 2021).
Cependant, si on tient compte de l’ensemble des événements, c’est-à-dire des accidents et des incidents, alors, les incendies sont légèrement plus fréquents (55% des cas) que les rejets de matières dangereuses (52% des cas).
Conséquences économiques et environnementales
70 %
Dans un peu plus de 70% des accidents, des pertes financières ont été générées. Le plus souvent, elles sont dues à des dommages matériels internes et à des pertes d’exploitation. Dans certains cas, l’accident peut conduire à une cessation totale d’activité.
64 %
Les conséquences environnementales concernent 64 % des accidents en 2022. Il s’agit en priorité, dans environ 33% des accidents, d’impacts sur l’air et l’eau. 29 accidents ont eu des conséquences sur la faune et la flore.
Perturbations et causes profondes
74 %
Depuis 10 ans, le taux de connaissances des perturbations progresse. En 2022, il atteint 74% dans les accidents en ICPE (contre 52% en 2012). Les plus communément rencontrées sont :
- les écarts matériels (67 %) ;
- les interventions humaines (30 %) ;
- les pertes de contrôle des procédés (25 %).
39 %
En revanche, même s’il est en légère progression par rapport à 2021, le taux de connaissance des causes profondes n’est qu’à 39 % pour l’ensemble des ICPE.
2022, année la plus chaude en France
79
Les vagues de chaleur successives et le déficit de pluviométrie ont entraîné des conséquences sur les ICPE. La base Aria a recensé 73 événements liés aux fortes chaleurs et 6 liés aux feux de forêts (dont 4 en Gironde).
Les deux tiers de ces événements se sont produits sur des installations du secteur des déchets et eaux usées.
En savoir plus
L’inventaire du Barpi est à retrouver dans son intégralité ici.
Martine Porez – Journaliste
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