L’importance de la maintenance dans les systèmes d’extinction automatique sprinkleurs
La maintenance et le suivi des systèmes d’extinction automatique à eau de types sprinkleurs sont des opérations essentielles pour garantir un fonctionnement optimal de l’installation de sécurité. Reste à connaître les indispensables sur ces opérations.
Le référentiel Apsad R1
Ce référentiel est un incontournable lorsqu’il est question de maintenance des systèmes d’extinction automatique à eau de types sprinkleurs.
Il a pour objectif « d’accompagner les utilisateurs, prescripteurs et installateurs dans la conduite d’un projet de conception et d’installation de tels systèmes » est-il précisé en guise de présentation.
« Il définit l’ensemble des exigences minimales relatives à la conception, l’installation, la maintenance et la vérification périodique de ces systèmes. »
Quelle est l’utilité d’une opération de maintenance dans les systèmes d’extinction automatique sprinkleurs ?
« La maintenance sert à s’assurer de l’efficacité et de l’adéquation au risque du système qui est mis en place » confie Guillaume Janicaud, chef du service sprinkleurs à CNPP.
« Il faut s’assurer régulièrement que le système sprinkleur est suffisamment dimensionné pour couvrir le risque notamment en cas d’évolution d’activité. Les systèmes sprinkleurs sont des systèmes automatiques, il n’y a pas d’intervention humaine lorsqu’ils se déclenchent. Ils doivent ainsi être fiables et efficaces. Toutes les gammes de maintenance ont donc leur importance. Le bon respect de la périodicité et des opérations préconisées en termes de maintenance est primordial ».
« Tous les éléments doivent être maintenus régulièrement afin de garantir un système automatique efficace et fiable. »
Guillaume Janicaud, chef du service sprinkleurs chez CNPP.
Faute de cela, « le système qui était réputé automatique pourrait ne plus l’être. On se retrouverait alors avec une situation de mise en échec du système », avertit notre interlocuteur.
Maintenance et suivi des opérations : un rythme bien défini
Si l’on excepte la révision trentenaire (lire plus loin), sept périodicités différentes concernant les opérations sont inscrites dans le référentiel Apsad R1.
Selon les types d’opérations à réaliser, les suivis peuvent varier d’une vérification quotidienne à une vérification décennale.
Maintenance d’une chambre de compensation sur un poste de contrôle sprinkleur.
Vérification des postes de contrôle sprinkleurs lors d’une maintenance réglementaire.
La révision trentenaire, un cas spécifique
Comme il est précisé dans le référentiel Apsad R1 concernant cette révision, « l’objectif assigné est d’obtenir un niveau de sécurité comparable à celui procuré par l’application du référentiel Apsad R1 en vigueur. L’installateur doit, in fine, présenter un système conforme, les seules adaptations admises doivent avoir été présentées aux parties prenantes (assureurs, autorités, Dreal, etc.) et validées par CNPP préalablement aux travaux ».
Pour cette révision trentenaire, il est une fois encore recommandé de recourir aux services d’un installateur certifié.
Les phases préalables aux travaux de mise en conformité pour la révision trentenaire sont :
- phase 1 : la visite initiale et l’étude de faisabilité ;
- phase 2 : une investigation détaillée ;
- phase 3 : la rédaction du cahier des charges et liste des travaux de révision trentenaire.
« Le cycle de vie d’un système est la conception et la réalisation, la délivrance d’un certificat N1, le maintien en condition du système, la vérification avec délivrance d’un Q1, la révision trentenaire, la délivrance d’un nouveau N1. L’installateur certifié intervient dans toutes ces phases », résume Frédéric Proust, directeur technique, fire & security France chez Johnson Controls.
« La première chose à prendre en compte est que la maintenance est indispensable. Le second point est qu’une maintenance ne se fait pas à la carte. »
Frédéric Proust, directeur technique, fire & security France chez Johnson Controls.
« Il est considéré que les évolutions, notamment au niveau du risque (évolution des process, des matériaux, évolution de la rugosité dans les canalisations, etc.), imposent leur prise en compte pour maintenir au système son niveau de performance. Il s’agit d’effectuer un comparatif des capacités du système avec le référentiel actuel et entreprendre les travaux pour “upgrader” le système », conclut-il.
Les principaux formulaires relatifs au suivi des opérations de maintenance sprinkleurs (extraits du référentiel Apsad R1)
La question environnementale
Le cadre réglementaire entourant la maintenance des systèmes d’extinction automatique de type sprinkleur est compatible avec les avancées sur la question environnementale comme le fait savoir Bénédicte Bartholet, directrice commerciale chez Axima Sécurité Incendie, entité d’Equans France. Notre interlocutrice nous donne ainsi deux exemples d’innovation sur le domaine.
« Notre métier est très réglementaire. Nous avons néanmoins de plus en plus de solutions qui permettent de “verdir” notre maintenance. Il y a des kits de recyclage des eaux de refroidissement, qui permettent de recycler les eaux servant au refroidissement du moteur lors de l’opération de maintenance hebdomadaire du groupe motopompe diesel ».
Cette solution permet ainsi aux eaux utilisées pour cette maintenance de retourner dans la cuve après l’opération. Cela débouche sur une réduction en eau au sein de l’installation.
« Si on est dans un raisonnement laissant penser que tout va bien, c’est probablement là que quelque chose ne va pas bien se passer. »
Bénédicte Bartholet, directrice commerciale chez Axima Sécurité Incendie, entité d’Equans France.
« L’autre point relativement récent est le nettoyage des cuves d’eaux incendie, qui font entre 450 et 1 000 m³ d’eau. Autrefois pour les opérations de nettoyage, il fallait vider la cuve d’eaux, faire entrer les personnes pour qu’elles brossent la cuve et enfin de nouveau remplir la cuve. Aujourd’hui ce n’est plus nécessaire ! On fait à présent plonger les scaphandriers à l’intérieur des cuves. Ils interviennent avec un aspirateur et des caméras, pour s’assurer que la maintenance est effectuée correctement. Cela évite de vidanger l’eau », conclut-elle.
Un moyen notamment d’économiser jusqu’à 1 000 m³ pour les exploitants disposant d’un système d’extinction automatique à eau de type sprinkleur au sein de leur site.
Article extrait du n° 595 de Face au Risque : « Incivilités : quelles réponses ? » (septembre 2023).
Eitel Mabouong – Journaliste
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