7 facteurs à prendre en compte lors du choix des vêtements de protection
Les vêtements de protection jouent un rôle essentiel dans la protection des travailleurs contre les substances dangereuses. Pour ce faire, ils empêchent les matières dangereuses de pénétrer dans le vêtement et évitent tout contact avec le travailleur. Les vêtements de protection sont soumis à des exigences réglementaires précisant leurs caractéristiques en matière de sécurité et leurs propriétés dans différentes applications. Il existe toutefois des différences de performance entre des vêtements répondant aux mêmes exigences réglementaires.
Plusieurs facteurs différencient un vêtement de protection d’un autre, notamment le matériau utilisé, la conception du vêtement et la qualité de la fabrication.
Pour choisir le vêtement de protection le mieux adapté à chaque application, il convient d’évaluer les besoins en matière de sécurité et les caractéristiques du vêtement qui répondent à ces besoins.
Voici sept facteurs clés à prendre en compte lors du choix des vêtements de protection :
1 Le matériau
Trois types de matériaux sont couramment utilisés dans la conception des vêtements de protection :
- le SMS (filage-tissage/fusion-soufflage/filage-tissage), qui est un matériau non-tissé trilaminé ;
- le film microporeux (MPF), qui est également un matériau laminé non tissé ;
- le Tyvek, qui est un matériau non tissé composé de fibres de polyéthylène continues ultra-fines produites par filage-éclair.
Le Tyvek est un matériau qui offre un équilibre idéal entre protection, durabilité, confort et contrôle de la contamination par rapport aux matériaux SMS et MPF, et agit donc comme une barrière respirante contre les particules et les agents infectieux.
Par exemple, le taux de perméation est un facteur important lors de l’évaluation de l’efficacité des vêtements de protection contre les produits chimiques liquides et gazeux et constitue une mesure clé dans la comparaison des performances des vêtements. Un test de perméation générique ne présente qu’une valeur limitée, car différents produits chimiques liquides peuvent pénétrer dans un vêtement à des vitesses différentes.
Certains fabricants fournissent des tableaux contenant des informations plus détaillées sur les propriétés de perméation de différents produits chimiques. Ce tableau indique le temps de passage réel (BT réel – de l’anglais Actual Breakthrough time) lorsque la première molécule traverse le matériau pour chaque type de vêtement produit.
Le BT 1.0 (qui est le temps nécessaire pour parvenir à une perméation de 1 mg/cm2/min) est également indiqué, comme l’exigent les normes européennes. Les autres paramètres indiqués peuvent inclure le taux de perméation le plus élevé, appelé taux de perméation à l’équilibre (SSPR – Steady State Permeation Rate), ainsi que le taux de perméation minimum détectable (MDPR – Minimum Detectable Permeation Rate).
2 Propriétés de peluchage
L’une des difficultés associées aux vêtements de protection est la contamination des produits due au relargage particulaire.
Ces particules peuvent émaner des travailleurs ou des vêtements de protection à proprement parler. Différents matériaux présentent des caractéristiques de relargage particulaire différentes.
Le relargage particulaire est particulièrement important dans des secteurs tels que la fabrication de produits pharmaceutiques, où des particules étrangères peuvent contaminer un produit et entraîner des pertes substantielles pour le fabricant.
L’environnement des salles propres des entreprises pharmaceutiques est notamment soumis à des réglementations strictes en matière de relargage particulaire et doit être strictement contrôlé afin d’éviter toute contamination.
3 Traitement antistatique
Si de nombreux secteurs nécessitent l’utilisation de vêtements de protection, certains sont plus dangereux que d’autres.
Par exemple, certains vêtements de protection sont portés dans des environnements explosifs, qui présentent le double risque d’une exposition à des matières dangereuses et d’une possibilité d’explosion.
Dans tous les cas, les EPI – équipements de protection individuelle – doivent être dissipatifs et être portés en combinaison avec des chaussures conductrices ou antistatiques afin de fournir la mise à la terre nécessaire pour une bonne dissipation d’une éventuelle charge électrostatique.
Les normes européennes relatives à la classification des performances des vêtements de protection contre les produits chimiques sont couvertes par la norme EN 14325. Celle-ci n’impose cependant pas de propriétés électrostatiques.
La norme EN 1149-5 couvre cette exigence supplémentaire. Les entreprises qui achètent des vêtements de protection pour les zones ATEX doivent donc s’assurer que les vêtements qu’elles achètent répondent au minimum à ces deux normes européennes.
4 Conception de la fermeture à glissière
La fermeture à glissière est un point de vulnérabilité pour les vêtements de protection, car les liquides et les particules solides peuvent migrer à travers la fermeture à glissière et entrer en contact avec le travailleur.
Plusieurs caractéristiques peuvent cependant contribuer à prévenir cette éventualité :
- À la différence des fermetures à glissière textiles, les fermetures à glissière étanches aux liquides en Tyvek empêchent la migration de particules ou de liquides à travers la fermeture à glissière.
- Les fermetures à glissière à blocage automatique empêchent que la fermeture s’ouvre d’elle-même lorsque le vêtement est porté, prévenant toute ouverture accidentelle susceptible de laisser passer des matières dangereuses.
- Les rabats à fermeture à glissière cousus en diagonale éloignent les gouttes de liquide des coutures du vêtement.
5 Facilité de mouvement
Chaque fois que le porteur d’un vêtement de protection bouge, il peut exposer certaines faiblesses du vêtement en l’étirant au point de le déchirer ou en créant un espace entre le vêtement et le travailleur. Des mouvements simples comme s’accroupir ou bouger la tête en sont des exemples classiques.
Cette difficulté peut être surmontée grâce à des éléments de conception. Les vêtements conçus en 3D avec des soufflets offrent une plus grande liberté de mouvement que les vêtements conçus en 2D et évitent que des déchirures se produisent en s’accroupissant.
La conception de la cagoule en trois parties permet de minimiser le risque d’exposition en garantissant que la cagoule suit les mouvements de la tête. Cette conception est plus efficace qu’une cagoule en deux parties, qui ne suit pas les mouvements de tête du porteur.
6 Coutures et collage
Chaque couture d’un vêtement de protection crée un trou dans le vêtement, dans lequel de la poussière ou du liquide peut s’accumuler, en particulier au niveau de la couture de l’élastique à la taille.
Le type de couture influe dans une large mesure sur la capacité de protection du vêtement. Les coutures externes offrent un niveau de protection plus élevé contre la pénétration de matières étrangères que les coutures internes. D’autres options sont possibles, notamment l’application d’un ruban adhésif.
En recouvrant une couture d’un ruban adhésif, celle-ci gagne en étanchéité et peut même offrir une protection contre la perméation de produits chimiques. Mais seule une couture étanche permet de préserver l’intégrité du vêtement et de protéger les travailleurs contre les matières dangereuses.
Si les coutures ne sont pas recouvertes, il est recommandé de réduire le nombre de coutures cousues. L’utilisation d’un élastique à la taille collé plutôt que d’un élastique à la taille cousu présente l’avantage d’un meilleur ajustement tout en éliminant la nécessité d’une très longue couture cousue dans le dos.
7 Contrôle de la qualité
Les fabricants de vêtements de protection doivent appliquer des mesures strictes de contrôle de la qualité afin de garantir que chaque vêtement sortant de la chaîne de production est conforme aux spécifications et protégera les travailleurs contre les risques conformément à sa classification.
Les meilleurs fabricants disposent de systèmes de qualité relatifs à plusieurs niveaux de protection :
- le premier niveau d’assurance qualité est atteint grâce aux contrôles effectués par l’installation de production elle-même.
- le deuxième niveau d’assurance qualité est atteint grâce à des contrôles effectués par des ressources de la même entreprise, mais extérieures à l’installation de production.
- Enfin, le dernier niveau d’assurance qualité est atteint en invitant des tiers extérieurs à l’entreprise à contrôler la qualité des vêtements de protection. Ces tests sont généralement réalisés sans préavis afin d’en accroître l’efficacité.
La réglementation européenne sur les EPI et le marquage CE des vêtements de protection chimique exigent que les fabricants mettent en œuvre des contrôles de la qualité stricts et constituent donc une garantie de protection et de performance pour le porteur de ces vêtements, contrairement aux combinaisons blanches non certifiées CE.
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