Détection périphérique, chaînon incontournable de la détection d’intrusion
En matière de détection d’intrusion, il est aussi important de pouvoir gérer l’extérieur que l’intérieur d’un bâtiment. Focus sur la détection d’intrusion périphérique, premier maillon du système de détection d’intrusion d’un site.
Détection d’intrusion, définition
Selon CNPP, le rôle d’un dispositif de détection d’intrusion est “la surveillance des éléments de valeur par la mise en œuvre de moyens destinés à signaler l’approche, la pénétration ou le déplacement d’un intrus dans les zones à surveiller”.
La détection d’intrusion se divise en trois composants, que l’on pourrait résumer comme étant les différents espaces de surveillance prédéfinie. On retrouve ainsi :
- La détection d’intrusion périphérique
Elle consiste à protéger les risques d’intrusion aux limites du site, en extérieur. Cela peut par exemple concerner un parking extérieur, une zone de stockage extérieure… « Elle se veut également dissuasive, donc un peu plus visible, car elle est la “première ligne” à franchir pour un intrus avant de pénétrer sur le site », résume Léo Stenay, chef de produits chez Securitas, groupe spécialisé dans la sécurité privée.
- La détection périmétrique (ou surfacique)
Elle a pour objectif de protéger la structure du bâtiment. Cela concerne notamment les murs, les portes, les fenêtres… Globalement, la structure externe du bâtiment.
- La détection volumétrique (ou protection intérieure)
Elle consiste à protéger l’intérieur du bâtiment. « Ces trois composants viennent créer ce qu’on appelle la “détection d’intrusion”, à ne pas confondre avec l’anti-intrusion qui sert à retarder l’intrusion. On détecte l’intrusion, on crée une chaîne d’alerte pour intervenir par la suite. La détection intrusion a une vocation de détecter mais pas de freiner ou d’empêcher l’intrusion », explique Léo Stenay.
La détection périphérique, premier maillon de protection
Avant de pouvoir accéder à un site, la première étape est de franchir la protection périphérique. Si les dispositifs de détection d’intrusion périphérique peuvent varier, leur présence peut aussi participer à la protection du site. En effet, l’un des meilleurs moyens pour dissuader l’intrusion est de rendre visible le dispositif de détection.
« En détection périphérique, il faut être visible et dissuasif. Il n’y a que dans certaines industries où la sécurité est “discrète” comme dans le luxe, parce qu’il y a une image. Alors que sur un site industriel, l’objectif est d’avoir une sécurité déterministe, dissuasive et sans faille. Donc cette sécurité est visible, avec de la signalétique ou des clôtures.
La détection périphérique est véritablement le premier maillon de la protection d’un site. Une fois qu’un individu a franchi la périphérie, il y a une intrusion. Même s’il n’est pas encore à l’intérieur du bâtiment, il peut représenter un risque pour la sécurité des biens ou des personnes sur le site », confie notre interlocuteur.
Les principales technologies
Il existe plusieurs technologies servant à détecter les intrusions. Elles varient selon le type de détection (périphérique, périmétrique ou volumétrique), le budget alloué à la sécurité du site mais aussi le secteur d’activité du site.
« Les clients ne demandent pas de technologies spécifiques. Ils demandent une réponse à un besoin. Dans notre métier, un besoin c’est un risque. Nous devons donc répondre à un risque. Le client est dans l’interrogation et nous sommes dans le conseil. Ensemble nous essayons de trouver une solution adéquate.
Nous commençons par faire une analyse des risques et de l’environnement du site, pour bien comprendre les caractéristiques et les spécificités du client. Ensuite nos architectes conçoivent la solution la plus optimale (avec plusieurs options), en faisant matcher les risques du client et son budget », détaille l’intéressé.
S’agissant de la détection périphérique, les principales technologies sont :
- Les caméras thermiques (ou capteurs thermiques)
« En détection périphérique, il y a des distances à protéger qui peuvent aller de 20 à 500 mètres, voire quelques fois jusqu’à un ou deux kilomètres. Les caméras thermiques ont une capacité à détecter un individu, un véhicule ou un animal sur une longue portée et à transmettre une information via un flux vidéo… à l’inverse d’un détecteur qui va transmettre une information qu’il faudra compléter avec de la télésurveillance, en prenant la main sur les caméras (levée de doute à distance) ou avec une levée de doute physique (en allant sur site) », argumente le spécialiste de Securitas.
Il existe en outre des caméras thermiques à capteur refroidi à l’hydrogène permettant une détection sur une plus longue distance (plusieurs kilomètres) que les caméras thermiques « classiques ».
À noter néanmoins que si une caméra thermique permet de détecter une présence (véhicule, animal, humain) via le rayonnement infrarouge, elle ne permet pas d’identifier ou d’authentifier un individu, ni ses caractéristiques (style vestimentaire ou caractéristiques physiques…), au contraire d’une caméra optique.
« Les caméras thermiques ont une capacité à détecter un individu, un véhicule ou un animal sur une longue portée et à transmettre une information via un flux vidéo. »
Léo Stenay, chef de produits chez Securitas.
- Les barrières infrarouges
« Elles se composent d’une colonne émettrice et d’une autre réceptrice qui calculent la distance de passation de l’infrarouge. Quand une personne traverse le champ d’infrarouge, cela déclenche une alarme. Mais elle est limitée à cette passation entre les deux colonnes ».
Sur le même mode de fonctionnement, il existe des détecteurs lasers (qui émettent sur une plus longue portée).
- Les câbles de détection sur clôtures
« Il s’agit d’un câble de détection de choc que l’on met sur une clôture. Une alarme se déclenche lorsqu’un individu tente d’escalader, de découper ou de contourner cette clôture (ou barrière) ».
- Les barrières à hyperfréquence
Un champ magnétique à haute fréquence est généré entre un émetteur et un récepteur. « Quand la fréquence est traversée, cela envoie une alarme. Le désavantage, c’est que cela traverse un mur », explique Léo Stenay.
Cela peut donc amener à détecter des choses dans des endroits non désirés. « C’est une technologie difficile à paramétrer et à canaliser qui entraîne beaucoup de fausses alarmes. Elle est beaucoup moins utilisée aujourd’hui qu’à une certaine époque », poursuit-il.
- Le LiDar (Light Detection and Ranging ou télédétection par impulsions laser)
« Cette technologie vient de l’industrie de la géothermie. Ce n’est pas de l’infrarouge, c’est de la lumière pulsée. On utilise le LiDar à la fois pour détecter une intrusion (si quelqu’un arrive sur le site) mais surtout pour orienter l’optique des caméras sur l’événement (ou la personne) et pouvoir suivre les déplacements en temps réel. »
Caméra mobile disposant d’un LiDar (télédétection par impulsions laser), d’une caméra optique et d’une caméra bi-spectrum (mêlant thermique et optique).
Securitas a lancé sur le marché en septembre 2021 sa « MobileCam 3D » pour assurer les missions de détection en périphérie.
Cette solution intègre à la fois un LiDar et deux caméras mobiles (une caméra optique et une caméra bi-spectrum : combinant une vue thermique et une vue optique). Le LiDar détecte ainsi l’individu et continue de le tracer grâce aux deux caméras mobiles qui lui sont rattachées.
Les textes de référence relatifs aux alarmes contre l’intrusion
Article extrait du n° 594 de Face au Risque : « Éviter les chutes » (juillet-août 2023).
Eitel Mabouong – Journaliste
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