Cas pratique : mise en sécurité des personnes en cas d’attaque
A l’hôpital H, en cas d’attaque, les personnels ont pour consignes de se cacher avec les patients et les visiteurs.
Conduite à tenir pour le personnel en cas d’attaque dans l’hôpital
Les consignes Vigipirate et les deux guides pratiques à destination des équipes de direction et des personnels des établissements de santé sont les supports sur lesquels peuvent s’appuyer les hôpitaux pour mettre au point leur organisation en cas d’attaque. Ces deux guides détaillent les bonnes pratiques pour préparer les établissements, les personnels et les usagers à l’éventualité d’une attaque et réagir au mieux avant même l’arrivée des forces de sécurité intérieure et durant leur intervention. Si l’attaque a lieu à l’intérieur du site, le guide recommande de respecter les consignes de sécurité « s’échapper, se cacher, alerter ».
- S’échapper : si la localisation exacte du danger est identifiée et s’il est possible de s’échapper sans risque avec les patients ou résidents vers un lieu sécurisé, rapidement et silencieusement.
- Se cacher : si les patients peuvent se déplacer, se mettre à l’abri dans un lieu sûr. S’ils ne peuvent pas, les enfermer et/ou les cacher.
- Alerter, une fois en sécurité : prévenir les forces de sécurité, et ne surtout pas déclencher l’alarme incendie.
L’avis de Dominique Cotelle
Quid d’un schéma d’organisation en cas d’attaque ?
Il est essentiel qu’un schéma d’organisation de la réponse à une attaque dans l’enceinte de l’hôpital existe, au sens document cadre et procédures. Maintenant, l’élaboration d’un schéma logigramme identique à celui qui définit les conduites à tenir lors d’un départ de feu semble difficilement envisageable, en raison du caractère protéiforme de la menace, mais également des différents scénarios possibles, liés à la dimension de l’établissement, aux multiples cheminements possibles, au nombre d’assaillant(s), au mode opératoire, à la réaction des usagers, etc. Seules la connaissance du site et la maîtrise des installations de sécurité seront les alliées de l’équipe de sécurité le jour où une telle situation surviendrait. Les chefs d’équipe et les adjoints se préparent régulièrement, mais rien ne peut prédire quel serait le scénario et quelle en serait l’évolution.
Dominique Cotelle
Responsable sécurité incendie et sûreté et officier de sécurité du Centre hospitalier régional d’Orléans
En cas d’attaque, les personnels de l’hôpital H ont pour consigne de se cacher avec les patients et les visiteurs. Les lits peuvent servir à bloquer les portes.
À l’hôpital H, en cas d’attaque, les personnels recevront sur leurs téléphones un message d’alerte. Ils ont pour consignes de se cacher, avec les patients et les visiteurs. De nombreux patients ne pouvant se déplacer ou être déplacés, une évacuation massive étant trop risquée – les personnes dehors seraient vulnérables – et la menace étant multiple et mouvante, la direction de l’établissement et le responsable sécurité ont choisi la mise à l’abri à l’intérieur du bâtiment. Attention, il est bien évident que si l’on sait que l’assaillant est proche et qu’on est à proximité d’une issue de secours, on évacue.
À ce jour, en concertation avec la direction générale, aucun équipement « d’alarme menace » n’est raccordé sur les SSI, comme l’autorise la nouvelle norme NF S 61-942. Les unités sensibles sont protégées par contrôle d’accès, les portes des circulations peuvent être fermées par commande manuelle à distance et un maillage de caméras permet par ailleurs de tracer le malveillant. L’équipe de sécurité a déjà effectué plusieurs exercices et monte en puissance sur ce volet.
Le personnel est sensibilisé à ces consignes via un film pédagogique qui met en scène, au sein même de l’hôpital, l’intrusion d’un tireur isolé.
Dominique Cotelle
Responsable sécurité incendie et sûreté et officier de sécurité du Centre hospitalier régional d’Orléans
Le conseil de Dominique Cotelle
En matière de menace, deux modes opératoires sont à craindre principalement. Dans le premier cas, un assaillant qui n’aura pas préparé son attaque ou qui voudra faire le plus grand nombre de victimes se présentera à l’entrée principale. Dans le second, une personne ayant minutieusement préparé une action malveillante sur un point névralgique ou sensible fera tout pour ne pas se faire remarquer. Il paraît évident qu’un grand nombre d’issues de secours augmente la vulnérabilité du dispositif de sécurité. En effet, il n’est pas rare de retrouver des portes donnant sur l’extérieur calées, voire dégradées pour des facilités de déplacement ou pour toute autre raison. La probabilité de survenance d’une action préparée implique de se concentrer sur les portes situées en dehors des zones de passage, le plus souvent à l’abri des regards, contrairement à ce que l’on pourrait penser en première intention.
Article extrait du n° 593 de Face au Risque : « Évacuation et mise à l’abri » (juin 2023).
Gaëlle Carcaly – Journaliste
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