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Risques industriels : le BEA-RI dresse le bilan de 2022
Le Bureau d’enquêtes et d’analyses sur les risques industriels (BEA-RI), chargé de mener des enquêtes techniques à la suite des principaux accidents industriels, a publié fin mars 2023 son rapport d’activité pour l’année 2022.
Le Bureau d’enquêtes et d’analyses sur les risques industriels (BEA-RI) a été mis en place fin 2020 pour réaliser des enquêtes techniques sur les accidents industriels les plus importants pour en déterminer les causes et faire progresser la sécurité.
Les enquêtes ouvertes par le BEA-RI en 2022
Le BEA-RI a ouvert, au cours de l’année 2022, 10 enquêtes techniques sur l’ensemble du territoire national, réparties comme suit :
10
- 3 sites appartenant à l’industrie chimique ;
- 2 au secteur de l’énergie ;
- 2 à l’industrie pétrolière ;
- 1 à la production de gaz industriels ;
- 1 au secteur de traitement des déchets ;
- 1 au traitement de surface.
La moitié des sites enquêtés sont des installations classées Seveso seuil haut.
Source : Rapport d’activité 2022 du BEA-RI.
Les rapports publiés en 2022
11
Au cours de l’année 2022, le BEA-RI a publié 11 rapports qui portent sur des enquêtes ouvertes en 2021 et en 2022. Dans ces rapports, le BEA-RI formule des recommandations qui concernent les exploitants gestionnaires des sites industriels, l’administration en charge de l’élaboration de la réglementation et du contrôle, et pour l’une des enquêtes, le sous-traitant impliqué dans l’accident.
Enseignements de sécurité et recommandations
Les enseignements de sécurité et les recommandations peuvent être classés en cinq grandes catégories :
- mesures techniques ;
- mesures organisationnelles et humaines ;
- études ;
- renforcement des contrôles ;
- réglementation.
Ci-contre, la répartition des recommandations par thématique, issue du rapport d’activité 2022.
Mesures techniques
À plusieurs occasions, le BEA-RI a rappelé en 2022 l’intérêt des murs et des planchers coupe-feu qui permettent d’éviter la propagation d’un incendie. Le Bureau a également insisté, dans ses rapports, sur l’importance de disposer de moyens en eaux d’extinction suffisants par rapport au scénario d’incendie majeur et de disposer des capacités de confinement de ces eaux pour limiter les impacts à l’extérieur du site.
Le BEA-RI a également pu constater dans plusieurs de ses enquêtes que des défaillances ou des insuffisances pouvaient concerner la transmission de l’alerte.
Mesures organisationnelles et humaines
Cette année encore, la thématique du facteur humain et organisationnel dans les causes d’accident est largement apparue dans les rapports d’enquêtes. Le Bureau a notamment recommandé:
- la formation des opérateurs, le rôle du tutorat, la sensibilisation aux risques lors des phases sensibles d’exploitation… ;
- l’amélioration des conditions d’intervention des secours : meilleure connaissance des lieux, mise en sécurité plus rapide des installations, mise à disposition de moyens d’intervention, organisation d’exercices… ;
- la clarification des modes opératoires : évolution des procédures pour mieux décrire les opérations et les actions à mener par les opérateurs ou encore amélioration des procédures dans le domaine de l’entretien ou de l’exploitation des installations.
Études
Certains accidents ont conduit le BEA-RI à recommander à l’industriel la révision de l’étude de dangers pour évaluer les besoins en eau en cas d’incendie, l’amélioration de la géolocalisation de ses réseaux pour prévenir le risque d’endommagement en cas de travaux ou encore une étude sur les défaillances susceptibles d’affecter le réseau électrique.
Renforcement des contrôles
Dans les rapports publiés cette année, le BEA-RI est revenu sur “le contrôle régulier qu’il convient de faire des chaînes instrumentées de sécurité et des détecteurs qui sont utilisés“.
Réglementation
Le Bureau a adressé au pouvoir réglementaire des recommandations en matière d’évolution ou de clarification de la réglementation essentiellement dans deux domaines :
- les installations de stockage d’énergie et techniques de stockage d’électricité qui relèvent de la rubrique 2925 (charge de batterie), avec une clarification nécessaire sur le périmètre de l’atelier de charge;
- l’activité de traitement de surface, qui a fait l’objet de plusieurs enquêtes, notamment en ce qui concerne la détection incendie, le désenfumage et le contrôle des installations électriques. Des travaux sont d’ores et déjà engagés à la DGPR, peut-on lire dans le rapport.
Focus sur les angles morts de la gestion des risques
Le retour d’expérience issu des différentes enquêtes menées par le BEA-RI montre que “l’accident se produit régulièrement au sein de lieux, sur des équipements ou lors d’opérations qui n’ont pas été identifiés comme susceptibles de conduire à des accidents notables“. A travers un focus en fin de rapport, le BEA-RI invite ainsi le lecteur à réinterroger certaines certitudes et à mettre en lumière sur ce qui peut être qualifié d’angle mort de la sécurité.
Gaëlle Carcaly – Journaliste
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