La santé mentale des salariés français en 5 chiffres

14 mars 20234 min

Alors que la réforme des retraites remet au centre du débat la question de la pénibilité et la qualité de vie au travail, le cabinet Empreinte Humaine a présenté, le 9 mars 2023, les résultats de son 11e baromètre sur la santé psychologique des salariés français. Le point en 5 chiffres.

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La 11e vague du baromètre « État psychologique des salariés français » a été réalisée en ligne du 7 au 17 février 2023 auprès d’un panel représentatif de 2000 salariés, par OpinionWay pour le cabinet Empreinte Humaine, spécialisé en prévention des risques psychosociaux et qualité de vie au travail.


La santé psychologique des salariés toujours mauvaise

44 %

C’est le pourcentage de salariés en situation de détresse psychologique (+ 3 points par rapport à juin 2022), dont 14% en détresse psychologique élevée.

La détresse psychologique comprend à la fois des symptômes de dépression et d’épuisement. Lorsqu’elle n’est pas traitée, elle risque d’entrainer des problèmes de santé plus graves comme des maladies psychosomatiques, l’hypertension artérielle, différents troubles anxieux, la dépression sévère et des troubles addictifs.
Sa mesure se base sur un indicateur validé scientifiquement traduit en 25 langues dans des centaines de publications scientifiques.

Les catégories les plus touchées par la détresse psychologique restent les mêmes au fil des baromètres : les femmes, les moins de 29 ans et les managers.


Le taux de burn-out diminue mais reste élevé

28 %

C’est la part des sondés en situation de burn-out. Le taux diminue en 2023 (-6 points par rapport à juin 2022) mais reste deux fois plus élevé qu’avant 2020. 10% présente un risque de burn-out sévère.

Les conséquences économiques sont importantes sur le collectif, pointe le baromètre, puisque 39% des personnes en situation de burn-out déclarent avoir reçu une prescription médicale, 50% déclarent avoir été en arrêt de travail et 9% avoir été hospitalisées.


La retraite et la santé mentale au travail

60 %

des salariés sondés pensent que leur état de santé psychologique ne leur permettra pas de travailler plus longtemps. Idem pour la santé physique.

9 sondés sur 10 estiment que les conditions de travail devraient être améliorées pour être plus soutenables.

« Au sein des débats actuels autour des retraites, la question de la qualité de vie et des conditions d’un travail durable n’a pas la place qu’elle devrait. On doit arrêter de ne regarder que les aspects quantitatifs du travail pour aborder les aspects qualitatifs. Sous peine de laisser dans l’angle mort ces dimensions et continuer à en « gérer les conséquences », analyse Christophe Nguyen, psychologue du travail et co-fondateur du cabinet Empreinte Humaine.


Un nouveau rapport au travail

70 %

C’est la part des salariés sondés qui recherchent plus de sens au travail. 54 % d’entre eux se disent par ailleurs moins tolérants au stress professionnel et la moitié des salariés interrogés déclarent qu’avoir vu des burn-out autour d’eux les a amenés à remettre en question leur rapport au travail.

“Il existe une forte corrélation entre un mauvais état de santé psychologique et le rapport au travail des salariés. Plus l’état de santé mentale est affecté, plus le rapport au travail en subit les conséquences”, souligne Christophe Nguyen.


Le travail est bon pour la santé mais…

90 %

Il s’agit de la part des répondants qui pensent qu’avoir un travail est bon pour la santé mentale. Toutefois, les mauvaises conditions de travail nuisent à la santé :

  • pour 4 répondants sur 10, les exigences de leur travail ont un impact négatif sur leur santé mentale;
  • la moitié des répondants font de moins en moins ce qu’ils aiment faire à cause des process, du reporting, des réunions…

“Contrairement à une idée reçue, les salariés aiment leur travail et s’y épanouissent, mais des exigences les éloignent de plus en plus ce qu’ils aiment faire, du sens qu’ils recherchent. Par ailleurs, on entend beaucoup de salariés exprimer n’être que des outils pour atteindre des objectifs fixés d’en haut”, commente Christophe Nguyen.


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Ce baromètre est téléchargeable sur le site internet d’Empreinte humaine.

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Gaëlle Carcaly – Journaliste

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