4 conseils contre le harcèlement des femmes au travail
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars prochain, le cabinet Qualisocial, spécialisé dans la santé mentale au travail, fait un focus sur le harcèlement des femmes au travail, avec des chiffres issus du baromètre réalisé avec Ipsos en septembre 2022. L’occasion pour le cabinet de rappeler quelques conseils pour réagir face à ce genre de situation.
Le baromètre « Les salariés français et le harcèlement au travail » a été réalisé en ligne par Ipsos pour Qualisocial, du 15 au 19 septembre 2022, auprès d’un échantillon représentatif de 2 000 actifs travaillant dans une structure privée ou publique d’au moins cinq personnes.
Le harcèlement au travail en chiffres : focus sur les femmes
38 %
C’est la part des femmes salariées interrogées qui ont le sentiment d’avoir déjà été victimes de harcèlement au travail, contre 31 % des hommes.
43 %
des femmes salariées interrogées ont le sentiment d’avoir déjà été témoins de situations de harcèlement au travail au cours de leur vie professionnelle, contre 38 % des hommes.
64 %
C’est la part des femmes salariées interrogées qui considèrent que la législation sur le harcèlement professionnel ne va pas assez loin, contre 54 % des hommes.
79 %
Quatre femmes sur cinq considèrent que le harcèlement au travail est un phénomène répandu.
Harcèlement au travail : enseignements généraux
D’après le baromètre, le harcèlement moral est de loin la situation la plus fréquemment rencontrée sur le lieu de travail, devant les comportements ou propos discriminatoires et le harcèlement sexuel.
Il ressort également un défaut d’information qui se traduit, chez la plupart des salariés, par un sentiment de difficulté à identifier avec précision les situations de harcèlement au travail. C’est le cas pour 73% des salariés interrogés.
Par ailleurs, dans les trois quarts des cas, les situations de harcèlement se déroulent devant témoins, alors même que seule une victime sur cinq s’est sentie soutenue sur le moment.
Les 4 conseils du cabinet Qualisocial
Conseil n°1 : S’informer sur les solutions disponibles
Les victimes peuvent s’adresser à des ressources internes ou externes, qui ont le devoir de les écouter, de les accompagner et de protéger leur santé. En interne, il peut s’agir d’un supérieur hiérarchique, d’un membre des ressources humaines, du référent harcèlement ou qualité de vie au travail, d’un membre du CSE…
Si la situation ne peut être réglée avec l’employeur, la victime peut se tourner vers les CPRI (Commissions paritaires régionales professionnelles), les services de santé au travail, l’Inspection du travail, les Aract, les associations spécialisées ou le 39 19…
Conseil n°2 : Être un témoin actif
« Il est important de ne pas laisser passer la situation en restant passif et de devenir acteur de la prévention des risques psychosociaux au sein de votre organisation », souligne le cabinet.
Le témoin peut s’adresser aux RH, au référent harcèlement ou lancer l’alerte. Il est également important d’être présent pour la victime, prendre le temps de l’écouter exprimer ce qu’elle ressent. «Vous pouvez également lui proposer votre aide, par exemple en l’accompagnant dans une démarche de signalement. Quelques principes de l’écoute active : ne pas interrompre la personne, reformuler ses propos, rester neutre et ne pas porter de jugement.»
Conseil n°3 : Utiliser une communication assertive (efficace)
Quel que soit l’interlocuteur, il est parfois difficile d’affirmer son point de vue. L’assertivité consiste à faire valoir ses droits, ses opinions et ses demandes de manière constructive, sans passivité ni agressivité. «Il est important de se former sur le harcèlement au travail et la communication assertive pour déceler et se prémunir plus facilement de situations de harcèlement», conseille le cabinet.
Conseil n°4 : Faire attention à ses propos
Au quotidien, à la machine à café, dans les couloirs ou même en réunion, on entend encore trop de propos qui sont à bannir du langage en entreprise (et ailleurs) pour le respect et le bien-être de toutes et tous.
«Exit les surnoms comme “ma jolie“, “ma mignonne“…, les compliments déplacés ou le sexisme ordinaire : “L’idéal ce serait que tu viennes avec nous voir ce client et si tu peux mettre une jupe c’est encore mieux…“ ; “Ohhh ça va, si on ne peut plus rire. Tu as tes règles ou quoi ?“», illustre le cabinet.
Gaëlle Carcaly – Journaliste
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