Prévenir le risque professionnel grâce à une approche collaborative

26 janvier 20233 min

Traiter l’accidentologie vise à réduire les risques et accidents au travail. Chaque industrie a ses particularités, mais tous les secteurs reconnaissent deux indicateurs : le taux de fréquence et le taux de gravité. Impliquer les collaborateurs dans la politique de prévention des risques est un facteur de réussite.

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Qu’est-ce qui fait une bonne politique de prévention des risques ? Cette question taraude tous les responsables de la sécurité et de la santé au travail. Elle concerne chaque employé, dans des conditions très diverses allant d’un poste stationnaire au bureau à de la manutention d’objets lourds ou de produits chimiques. Elle dépend de variables comme l’âge et l’état de santé des collaborateurs, leurs conditions de travail, les outils qu’ils utilisent… autant d’aspects à quantifier précisément pour prendre de bonnes décisions.

C’est pourquoi la mesure et l’analyse des risques et des accidents est le préalable à toute politique efficace. Elle permet de mettre en œuvre une stratégie qui réponde aux besoins du terrain, d’offrir de la visibilité nécessaire aux décisionnaires et de faciliter le suivi de l’efficacité des actions mises en place. En s’appuyant sur les données récoltées, la première étape est de mettre en place un plan de formation ciblé à tous les niveaux fonctionnels de l’entreprise. Les principaux bénéficiaires de ces formations sont les managers et leurs collaborateurs qui doivent d’une part être bien formés à leur utilisation, et d’autre part sensibilisés aux risques associés pour eux-mêmes et pour leurs collègues de travail. Avec un enjeu de taille : les salariés doivent se sentir impliqués par les enjeux de sécurité.

De la gamification pour l’appropriation des bons gestes

Pour une entreprise qui possède des sites sensibles, il s’agit d’édicter des règles d’or sur la sécurité et la prévention des risques. Mais comment faire en sorte que les équipes se les approprient ? Les managers doivent faire le pari d’ériger les collaborateurs en co-créateurs des campagnes de sensibilisation aux enjeux de sécurité. Par exemple, une idée qui a fait ses preuves concerne la création d’un challenge qui permet aux salariés d’être acteurs de leur sécurité. La première étape consiste, dans chaque unité participant au challenge, à identifier une des règles d’or et l’illustrer graphiquement sur le site. Les gagnants, choisis pour la pertinence, l’originalité et la qualité de leurs productions, sont ensuite accompagnés dans la mise en image de leur travail. Ici, l’idée est claire : parler de sécurité sur un mode collaboratif, sans que cela vienne « d’en haut ».

Suite à ce travail, une illustration visuelle des principes de la sécurité est placée sur les différents sites : nous pouvons utiliser des kakémonos par exemple pour que l’illustration soit visible partout. Ce challenge en deux temps permet d’impliquer les collaborateurs dans la construction de la campagne de sensibilisation et d’acquérir en même temps un réflexe dans l’application des différentes règles.

La sécurité est une préoccupation constante pour les entreprises et la réduction des taux de fréquence et de gravité des accidents est une priorité. La priorité pour améliorer la sécurité des équipes est de bien mesurer et analyser la situation et de former les salariés pour qu’ils aient connaissance des bonnes pratiques. Enfin, il est nécessaire de les sensibiliser à ces bonnes pratiques pour qu’ils les mettent en œuvre. Les impliquer dans la création même d’une campagne de prévention est une technique efficace pour les sensibiliser.

Simon Gauvry, directeur QHSE chez Kuehne+Nagel France

Simon Gauvry

Directeur QHSE chez Kuehne+Nagel France

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