Lecture de plaques, dôme motorisé et Covid-19
Du côté des fabricants de caméra, les avancées peuvent se diviser en deux sphères : technologique, ce qu’il est possible de réaliser, et contextuelle, représentant la demande des utilisateurs sur le marché.
Une progression technologique à travers le temps
Ces dernières années, de nombreuses applications ont vu le jour concernant les caméras. Responsable d’équipe grands comptes et projets chez Hikvision, Laurent Scetbon propose un récapitulatif historique de ces avancées, en prenant exemple sur les caméras permettant l’identification des véhicules. « Au début on a sorti une caméra. Puis une caméra plaque. Puis cette caméra plaque pouvait détecter s’il s’agissait d’une voiture ou d’un camion. Maintenant, elle vous signale quelle est sa couleur et commence même à vous dire sa marque. » Une technologie qui s’est, dans le même laps de temps, développée pour les individus. « Pareil pour les caméras qui détectaient les personnes et qui les comptaient. À part compter, elle va vous dire si c’est un homme ou une femme, sa tranche d’âge, son style vestimentaire… En fait, chaque année on ajoute des petites choses en plus. Une petite information complémentaire qui est générée en métadonnées et qui peut être envoyée à tous les logiciels compatibles. »
Le cas des dômes motorisés
La dernière nouveauté chez Hikvision concerne le tracking, ou le pistage, via les caméras dômes motorisées. Il est ainsi possible de remonter la piste d’un individu ou d’un véhicule détecté dans un périmètre où il n’a pas sa place. « Le dôme motorisé peut pister des véhicules ou des personnes. Si des voitures se baladent sur un parking pour camions, on peut le savoir. On peut aussi savoir par où elles sont passées et les retrouver. Autre exemple, si le système ne connaît pas une plaque de véhicule, il va la suivre. Alors qu’un véhicule qu’il connaît, qui est sur liste blanche, il ne la suivra pas. C’est une nouveauté. » Une innovation qui permet « d’éviter de chercher des éléments pendant des heures et d’être alerté quand il y a des attributs de physionomie générale d’humains ou de véhicules correspondant à ce que l’on recherche ou qui nous interpellent ».
« Maintenant, ce n’est plus du “comptage” mais davantage de la “limitation”. Une interface vous dit s’il y a trop de personnes ou si on s’en approche. »
Laurent Scetbon, responsable d’équipe grands comptes et projets chez Hikvision.
Des applications remises au goût du jour avec le Covid-19
Concernant l’état du marché actuel, le Covid- 19 modifie quelque peu la demande. Des applications qui existent depuis plusieurs années ont ainsi été remises au goût du jour. Notamment pour le comptage de personnes dans les établissements recevant du public. « Maintenant, ce n’est plus du “comptage” mais davantage de la “limitation”. La caméra signale les entrées et les sorties pour savoir en temps réel combien il y a de personnes dans un magasin, un lieu public ou, à leur réouverture, un musée ou une salle de réception. Une interface vous dit s’il y a trop de personnes ou si on s’en approche ».
Notre interlocuteur précise par ailleurs que les ventes pour cette application sont en pleine expansion « depuis début novembre 2020 et le deuxième confinement, aussi bien pour des établissements ouverts que fermés, qui anticipent leur réouverture avec ces demandes ». Des applications permettant la détection du port du masque (autrefois utilisées pour la reconnaissance de visage), du respect de la distanciation physique ou la prise de température ont aussi fortement été demandées durant l’automne. Sans que cela ne se traduise par un achat. S’agissant du port du masque ou de la distanciation, cela s’explique par la responsabilité individuelle selon Laurent Scetbon. « C’est un peu comme les bagages abandonnés à une époque. C’était la grande mode, tout le monde en voulait… Finalement, quand vous êtes dans une gare et qu’il y a une valise sans propriétaire à côté, vous êtes un système d’alarme à vous tout seul. Vous allez tout de suite vous demander ce que fait cette valise ici et prévenir les autorités. »
Concernant la prise de température, les mesures de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) – qui ne l’interdit pas mais limite son champ d’utilisation – ont rapidement calmé les potentiels demandeurs, nous fait-on savoir.
Article extrait du n° 572 de Face au Risque : « Vidéosurveillance : les nouveaux usages » (mai 2021).
Eitel Mabouong – Journaliste
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