Le choix des caméras de vidéosurveillance
Caméras contextuelles pour prendre des plans larges, angles de vue réduits pour identifier un élément précis, la mission des caméras va dépendre du niveau de détails filmé.
Le choix des caméras est la mission du maître d’œuvre. Mais pour y voir plus clair, certaines caméras vont prendre des plans larges et permettre de comprendre ce qui se passe, de détecter un comportement anormal, une présence sur un parking, sans pour autant identifier précisément une personne. C’est ce qu’on appelle des caméras contextuelles. D’autres caméras vont avoir des angles de vue volontairement réduits pour concentrer les pixels de leur capteur sur une zone réduite et fournir plus de détails exploitables, par exemple par la police : un visage, une plaque d’immatriculation.
Les critères de choix
“La mission des caméras va donc dépendre du niveau de détails filmé. On raisonne en pixels par mètre (PPM) surveillé, en largeur de vue, détaille Marc Pichaud. Ce ratio ramène le nombre de pixels horizontaux du capteur de la caméra à la largeur filmée. Par exemple : une caméra de 2 millions de pixels (1 920 x 1 080 pixels) qui filmerait une entrée de 4 mètres de large aurait une performance optique de 1 920 divisée par 4 mètres, soit 480 PPM. Ce niveau de détails permet d’espérer identifier quelqu’un en très bonne qualité dans cette zone.”
“Quand on simule approximativement des angles de vision des caméras sur un plan en deux dimensions, on crée ce qu’on appelle un plan d’implantation vidéo, poursuit Marc Pichaud. Attention, en optique, les caméras possèdent une zone aveugle devant l’objectif et plus on va vouloir zoomer, plus cette zone sera importante. Il faudra faire des compromis : si je veux voir tout mon parking mais aussi précisément l’entrée du parking à 15 m, il me faudra probablement deux caméras. Une pour chaque mission. Il est également possible de simuler en trois dimensions les angles de vue des caméras en utilisant un logiciel dédié à cela.”
Connaître la chaîne informatique
Outre les modèles de caméras, les emplacements, les résolutions, c’est aussi le maître d’œuvre qui définira quel enregistreur, quel serveur, quel réseau et quelle alimentation peuvent répondre techniquement au cahier des charges.
Aujourd’hui les caméras IP représentent la grande majorité des ventes et tout est devenu très technique. « Il faut connaître les bases en optique (suffisamment de pixels sur la cible, les bons infrarouges…) mais il faut surtout être bon sur la chaîne informatique : dimensionnement des flux informatiques, réglages bascule jour/nuit, serveurs…, remarque Marc Pichaud. Le diable est plus que jamais dans les détails. La bonne caméra au bon endroit ne suffit pas, il faut aussi le bon réseau, le bon serveur, les bonnes cartes graphiques, les bons switches, et tout ça bien sécurisé. Il suffit d’un élément de la chaîne mal conçu ou mal réglé pour une mauvaise qualité d’image.»
Exemple d’implantation
Article extrait du n° 572 de Face au Risque : « Vidéosurveillance : les nouveaux usages » (mai 2021).
Gaëlle Carcaly – Journaliste
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