Comment améliorer la durabilité des EPI sans compromettre leurs capacités de protection ?
L’empreinte environnementale des équipements de protection individuelle (EPI) est désormais une préoccupation majeure des entreprises du monde entier. Près d’organisation sur deux exige que ses fournisseurs et partenaires se conforment à des critères de durabilité, et l’achat d’EPI ne déroge pas à cette règle. Cet article s’intéresse aux moyens de rendre les EPI plus durables, en réduisant les déchets de production et en limitant les émissions dans toute la chaîne d’approvisionnement, sans pour autant en compromettre les performances ou la protection.
L’impact environnemental des EPI
Aujourd’hui plus que jamais, les EPI jouent un rôle essentiel dans la protection des travailleurs contre les blessures et les maladies professionnelles. Pendant la pandémie de COVID-19, même les entreprises qui n’avaient jamais eu besoin d’EPI ont été obligées de fournir à leurs employés des équipements de sécurité appropriés.
L’augmentation de l’utilisation de masques, de vêtements et d’autres équipements de sécurité jetables à usage unique pendant la pandémie a également mis en évidence l’impact environnemental des EPI. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les EPI achetés entre mars 2020 et novembre 2021 ont généré 87 000 tonnes de déchets à l’échelle mondiale. En outre, un article publié dans Heliyon a révélé qu’environ 3,4 milliards de masques/écrans faciaux à usage unique étaient jetés chaque jour.
Selon une statistique inquiétante publiée dans une étude de l’université de Nanjing, 25 900 tonnes de déchets plastiques générées par les EPI à usage unique se sont déversées dans l’océan.
Les déchets ne sont pas le seul défi environnemental associé aux EPI. Les fournisseurs doivent expédier leurs produits depuis leurs sites de fabrication à leurs clients dans le monde entier. Une étude britannique s’est penchée sur les émissions de carbone de la chaîne d’approvisionnement des EPI.
Selon ses conclusions, la production et la distribution des trois milliards d’EPI utilisés par le National Health Service (NHS) britannique entre février et août 2020 ont entraîné l’émission de plus de 106 000 tonnes de dioxyde de carbone. L’étude a également démontré que ces émissions auraient pu être réduites de 12 % si ces EPI avaient été produits au Royaume-Uni au lieu d’être importés.
Heureusement, il existe aujourd’hui des moyens efficaces de réduire à la fois les déchets et les émissions.
Réduire les déchets associés aux EPI
Il est essentiel de recourir à des matériaux recyclables pour réduire les déchets générés par les EPI à usage unique. Alors que les EPI chimiquement ou biologiquement contaminés ne peuvent être aisément recyclés pour des raisons de sécurité, les EPI non contaminés le peuvent. Par conséquent, lors de la sélection d’EPI à usage unique, tels que vêtements de protection jetables, il est désormais possible de choisir des produits fabriqués à partir de matériaux recyclables.
Il est également important d’opter pour des EPI fabriqués à partir de matériaux non écotoxiques. Lorsque les EPI sont contaminés lors de leur utilisation, les réglementations en matière d’élimination imposent souvent l’incinération des déchets qui en résultent. Les EPI fabriqués à partir de matériaux non écotoxiques réduisent le risque de libération de toxines dans l’atmosphère au moment de leur incinération.
Les vêtements à usage multiple et à exposition unique sont un autre moyen efficace de réduire les déchets. En général, les fermetures à glissière et les rabats autour du menton sont scellés à l’aide de bandes auto-adhésives ou d’une fermeture Velcro. Si les vêtements dotés d’une bande adhésive doivent être jetés après chaque utilisation (même en l’absence de contamination), le Velcro permet de porter les vêtements plusieurs fois au cours d’un même quart de travail, sauf en cas de contamination.
La durabilité, autre critère de choix
La durabilité est un autre critère de sélection essentiel des EPI. Les vêtements jetables qui se déchirent doivent être immédiatement jetés. L’utilisation de matériaux résistants à l’abrasion et à la déchirure réduit le risque de dommages et donc le nombre de vêtements à éliminer.
Il est également important de garder à l’esprit que les matériaux plus lourds produisent davantage de déchets par vêtement que des matériaux plus légers à la fin de la vie d’un vêtement. Par conséquent, l’utilisation de matériaux plus légers peut être bénéfique, à condition que le niveau de protection de l’équipement ne soit pas compromis pour autant.
Enfin, le choix d’un emballage plus durable peut contribuer grandement à réduire les déchets. Certains des vêtements à usage unique les plus récents ne sont ainsi plus emballés individuellement, et le nombre de consignes d’utilisation a été réduit, passant d’une par vêtement à une par boîte.
Développer une chaîne d’approvisionnement des EPI plus durable
La fabrication d’EPI peut être un processus très énergivore, contribuant ainsi aux émissions mondiales de carbone. Tout gain d’efficacité réalisé durant la production a un impact direct sur la quantité totale d’énergie consommée, et donc sur le volume total d’émissions.
Certains producteurs d’EPI développent des moyens innovants pour améliorer l’efficacité énergétique et réduire les déchets. Une usine de fabrication de Tyvek au Luxembourg utilise ainsi désormais la chaleur produite par la vapeur générée lors de la production de polyester pour alimenter l’usine. Ce système de récupération de chaleur a contribué de manière substantielle à réduire les émissions de l’usine.
Un autre site de production en Espagne produit de l’acide hydrochlorique, un flux de liquide résiduel dérivé du processus de production de la fibre Nomex. Au lieu de neutraliser et d’éliminer l’acide hydrochlorique, le site le fournit désormais comme matière première à une entreprise métallurgique locale. Cette initiative permettra d’économiser suffisamment d’électricité pour approvisionner 1 500 foyers, tout en conservant suffisamment d’eau pour approvisionner 350 personnes.
Le raccourcissement des circuits d’approvisionnement est un autre élément clé de la réduction des émissions au cours du cycle de vie des EPI, tout comme l’allègement du poids des matériaux, qui contribue à réduire les impacts environnementaux pendant le transport. L’allègement du poids des matériaux transportés entraîne une diminution des déchets.
Des fournisseurs comme DuPont s’intéressent aux moyens d’accroître leur implantation industrielle dans des régions comme l’Europe et de réduire le recours aux longs itinéraires de transport. Une chaîne d’approvisionnement plus décentralisée et plus flexible présente également d’autres avantages, comme celui de pouvoir surmonter les perturbations observées pendant la pandémie.
Conclusion
L’impact environnemental des équipements de protection individuelle est une priorité croissante des entreprises, notamment de celles qui se sont dotées de politiques visant à réduire leurs émissions.
La fabrication, le transport, l’utilisation et l’élimination des EPI offrent tous des possibilités d’améliorer ses performances environnementales. Que ce soit en
s’associant à des industries locales qui utilisent les sous-produits de la production d’EPI ou en réduisant les emballages utilisés dans l’approvisionnement en vrac, les fabricants comme DuPont prennent des mesures pour réduire les déchets et les émissions associés aux EPI.
Néanmoins, les équipements de protection individuelle auront toujours comme objectif premier la protection des travailleurs. Les exigences en matière d’EPI évoluent en permanence, pour répondre par exemple à la demande de nouveaux EPI à usage unique que la pandémie a créée. DuPont développe constamment ses produits d’EPI de façon à satisfaire l’évolution des exigences de l’industrie tout en réduisant les émissions générées à chaque étape du cycle de vie des équipements de protection individuelle.
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