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Des enjeux considérables
Les Jeux olympiques et paralympiques 2024 sont le plus grand événement jamais organisé par la France ! La Coupe du monde de rugby de 2023 devrait servir de tremplin pour la mise en place d’un dispositif de sécurité exceptionnel, qui devra durer dans le temps. Un véritable marathon sécuritaire !
Deux événements hors normes
En moins d’un an, la France va enchaîner l’organisation de deux événements sportifs de grande ampleur : la Coupe du monde de Rugby à XV en 2023 et les Jeux olympiques en 2024. Si la compétition de rugby peut apparaître comme une répétition générale, les enjeux des JO 2024 sont sans commune mesure : avec 329 épreuves concentrées sur 19 jours, « c’est comme si on organisait 40 championnats du monde en parallèle », affirme Ziad Khoury, le préfet coordonnateur national pour la sécurité des Jeux.
La cérémonie d’ouverture sur la Seine à Paris et le parcours de la flamme olympique seront aussi deux temps forts. Le monde entier aura les yeux rivés sur la France durant ces deux grands rendez-vous. Afin que la fête soit réussie, il est crucial que la sûreté soit assurée.
Mon objectif, c’est de créer une équipe de France de la sécurité, avec des partenaires, publics et privés, des collectivités locales.
Ziad Khoury
Coordonnateur national pour la sécurité des JO 2024, sur le plateau de la Grande interview d’Anews sécurité, le 29 novembre 2021.
Un agenda tendu
Le contexte d’organisation de ces deux rendez-vous est loin d’être idéal. La pandémie de Covid-19 a pu retarder la préparation des différents acteurs, tandis que le contexte géopolitique avec la guerre en Ukraine peut faire craindre des menaces réelles pour le cyberespace et l’approvisionnement en énergie. La situation économique mondiale, avec des chaînes d’approvisionnement toujours au bord de la rupture et de violentes tensions inflationnistes, est aussi préoccupante.
Du côté sécuritaire, la France reste une cible, comme l’indiquent le niveau du plan Vigipirate et les tentatives d’attentat déjouées. Enfin, les récents débordements lors de la finale de la Ligue des champions au Stade de France, sur fond de violences récurrentes dans les stades de football, incitent à la prudence sur le plan de la gestion des flux et du contrôle des foules.
Notons que la Cour des comptes, dans un rapport qui a fuité au cours de l’été 2022, soulevait des manques encore à prendre en compte à J-2 ans dans les secteurs suivants : la capacité hospitalière, la sécurité publique, la sécurité sanitaire, les risques terroristes et le risque cyber. Et doit-on évoquer le problème d’acceptabilité des Jeux par la population ?
Le projet de loi sur les JO 2024 comportera la mise en place « d’algorithmes » qui permettront « d’identifier des comportements anormaux dans des foules nombreuses ».
Michel Cadot
Délégué interministériel aux JO 2024, lors de l’audition à l’Assemblée nationale sur le rapport d’activité 2021 de l’Agence nationale du sport (ANS), le 28 septembre 2022.
Mille-feuille organisationnel
Afin de mener à bien l’organisation des deux grands rendez-vous, une Délégation interministérielle à la gestion des grands événements sportifs (Diges) a été créée par l’État français. Elle est sous la responsabilité de Michel Cadot depuis 2020.
En janvier 2021, un protocole de sécurité a été signé avec le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 (Cojop 2024). Son objectif ? Rappeler les principes directeurs en matière de sécurité et définir notamment la répartition des rôles entre le Cojop 2024, le ministère de l’Intérieur, le ministère des Armées et la police municipale. Cette partie « coordination » est étroitement gérée par le pôle Sécurité et prévention de la Diges, qui a été transféré à la cellule de Coordination nationale pour la sécurité des JO 2024 et des grands événements sportifs internationaux (CNSJ).
Actuellement sous la direction du préfet Ziad Khoury, en charge de la sécurité de l’Euro 2016, l’état-major de la CNSJ est chargé de l’analyse des risques et de l’identification des menaces, ainsi que de la mobilisation des différentes parties prenantes : en un mot, mettre en ordre de bataille le continuum de sécurité intérieure le jour J.
Article extrait du n° 587 de Face au Risque : « Sûreté des JO 2024 : le grand saut » (novembre 2022).
Bernard Jaguenaud – Rédacteur en chef
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