Logistique : préserver l’humain est un levier de performance
En France, chaque année, le secteur logistique dénombre au moins 3 500 accidents de travail. Avec la croissance du e-commerce, accélérée par la pandémie, les besoins logistiques vont d’autant plus augmenter. Pour tenir le choc, se rapprocher du risque 0 est crucial.
Le risque 0 n’existe pas !
Sur les plateformes logistiques, les manutentions manuelles et le port de charges sont les premières causes d’accidents de travail (lumbagos, sciatiques, heurts, coupures…) devant les accidents de plain-pied et l’utilisation d’engins mécaniques.
Les entrepôts logistiques sont également soumis à des dispositions particulières, plus particulièrement dans le cas de stockage de produits dangereux. Il s’agit notamment des sites classés pour la protection de l’environnement dits « Seveso » où un défaut de sécurité peut entrainer de graves conséquences sur les collaborateurs, l’environnement et les populations aux alentours.
De fait, de par la nature du travail ou des produits stockés, la sécurité est un élément fondamental de la vie d’une entreprise dans la logistique, peut-être plus qu’ailleurs. Et si être protégé dans l’entreprise est un droit élémentaire reconnu par la Loi qui engage la responsabilité pénale du chef d’entreprise, les moyens et les équipements qu’il doit mettre en place afin de limiter les accidents ne sont pas précisés.
C’est donc aux managers, avec le concours des fonctions HSE, d’œuvrer afin d’ approcher au maximum du risque 0. S’approcher seulement parce que le facteur humain reste le facteur essentiel du risque : la sécurité ne sera donc jamais une science infaillible.
Créer une culture sécurité et ne pas banaliser
Une erreur commise, même en toute bonne foi, peut coûter cher. Alors comment s’approcher du risque 0 ? L’un des fondamentaux en matière de prévention des risques est la non banalisation de l’accident de travail.
Un accident de travail n’est pas anodin, il faut en parler et nous devons créer ces conditions. En améliorant la réactivité et la communication face à un accident, on peut réduire significativement son impact.
En tant qu’employeur nous devons assurer à nos équipes des conditions matérielles et organisationnelles propices à la réalisation de nos activités en toute sécurité. Concrètement il s’agit d’associer nos collaborateurs à nos actions de prévention telles que de travailler sur la dimension ergonomique des postes mais également concernant les équipements de protection individuels (EPI) mis à disposition.
Enfin, la culture sécurité passe également par un travail d’observation des risques et de sensibilisation-formation au respect des règles de sécurité en vigueur en sein de l’entreprise.
Pour les managers, l’évaluation des risques doit être la première étape dans la démarche de prévention. Pour être pertinente, cette évaluation doit être pragmatique, c’est-à-dire en phase avec l’observation des conditions de travail réelles. Le Document unique d’évaluation des risques (DUER), constitue un inventaire complet et réaliste des risques à un activité.
L’évaluation des risques permet en outre de combattre les risques à la source en organisant les flux de circulation engins/piétons, en aménageant les quais de chargement/déchargement ou en organisant le stockage pour faciliter la manutention par exemple.
A l’ère du e-commerce, supprimer l’humain n’est pas une solution
Une réflexion pourrait être « mais puisque l’humain est le problème, misons sur la mécanisation à outrance ». C’est une erreur.
Avec le e-commerce, nous sommes dans un monde d’incertitude où le besoin de réactivité est bien plus important. Croissances exponentielles, nouveaux produits, nouveaux besoins, impacts des réseaux sociaux, la transformation permanente des clients e-commerce a changé notre manière de travailler.
Dans ce cadre, la mécanisation est une aide indéniable, qui offre de l’agilité, que ce soit pour gérer de grands volumes, des charges importantes et absorber les pics d’activités avec pour finalité la sécurisation des employés avec notamment moins d’interactions humains /engins de manutention puisque ce sont désormais les colis qui viennent aux opérateurs.
La mécanisation doit permettre de remettre l’humain au centre du jeu en réduisant la pénibilité des taches et en lui permettant de se recentrer sur la personnalisation par exemple.
Car dans le cas du e-commerce, l’entrepôt se trouve désormais réellement en bout de chaine, presque en contact avec le consommateur final. Il acquiert désormais une dimension marketing et participe pleinement à la valeur ajoutée de notre qualité de service.
Il n’est plus un simple lieu d’expéditions des produits, il apporte une plus-value en mettant en scène les produits qui sont expédiés. Les standards et les stratégies marketing évoluant à la vitesse de leur consommateur, ce sont les collaborateurs de l’entrepôt qui sont les acteurs accompagnant cette transformation.
La clé de la performance réside dans le fait de trouver un juste équilibre entre mécanisation/humain. Cette clé, il faut la préserver du mieux possible et garder l’humain au cœur de nos préoccupations.
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