Vers zéro risque routier dans le BTP
L’OPPBTP lance sa nouvelle campagne « zéro risque routier dans le BTP » qui se tient du 9 mai au 17 juin 2022 et dont l’objectif est d’accompagner entreprises et salariés dans la prise en compte du risque routier professionnel.
Le risque routier, première cause de mortalité au travail en France
Selon les chiffres 2020 de la Direction générale du travail :
- 49 828 personnes victimes d’un accident de la route lié au travail, soit 11% des accidents du travail total ;
- dont 356 personnes tuées, soit 31% des accidents du travail mortels.
Ainsi, le risque routier professionnel est la première cause de mortalité au travail.
Nota. Le risque routier recouvre le risque trajet (domicile-travail et travail-lieu de restauration) et le risque mission (déplacements professionnels).
Et dans le BTP, c’est la deuxième cause de mortalité au travail
Selon les chiffres 2019 de la Cnam, le secteur du BTP (bâtiments et travaux publics), qui compte 8,8% des salariés en France, représente :
- 7% des accidents de mission ;
- et 6% des accidents de trajet.
Ce secteur a comptabilisé 51 accidents routiers mortels (12 en mission et 39 en trajet).
Le risque routier est la 2e cause d’accidents graves et/ou mortels dans le BTP, après les chutes de hauteur.
Paul Duphil, secrétaire général de l’OPPBTP, signale lors de la présentation de la campagne « Zéro risque routier dans le BTP » que « la sinistralité est très également répartie entre taille d’entreprises. En revanche, dans les accidents de trajet, il y a une sur-représentation des jeunes, y compris des apprentis ».
Il souligne également que le secteur du BTP génère énormément de déplacements et avec des véhicules particuliers.
Si le taux de fréquence (rapport du nombre d’accidents du travail avec arrêt au nombre d’heures travaillées) et le nombre de décès ont baissé pendant des années, depuis 2017, ils repartent à la hausse. « Ce qui suscite la mobilisation de l’OPPBTP sur le sujet », indique Paul Duphil.
Des objectifs communs avec la Sécurité routière
Cette nouvelle campagne sur le risque routier de l’OPPBTP se déroule du 9 mai au 17 juin 2022.
Les dates choisies correspondent à la 6e édition des Journées de la Sécurité routière au travail qui se tient du 9 au 13 mai 2022. « L’idée de ces Journées est de mobiliser toutes les entreprises pour organiser des moments de sensibilisation à la sécurité routière au travail, souligne Marie Gauthier-Melleray, déléguée interministérielle à la sécurité routière. Et l’objectif n’est pas seulement de mobiliser les très grandes entreprises ou les grands groupes mais aussi les petites. »
Une campagne « zéro risque routier » ambitieuse
L’objectif du zéro risque routier dans le BTP est particulièrement ambitieux. Mais, ainsi que le souligne le secrétaire générale de l’OPPBTP, « dans le domaine de la prévention, il n’y a pas d’autre objectif acceptable que le zéro ».
De nombreux partenaires sont associés à la campagne de l’OPPBTP : organisations professionnelles et syndicales, acteurs de la prévention, services de santé au travail… « L’assureur SMA est également partenaire et s’engage à prendre en charge la moitié du coût de formation engagé par ses adhérents dans le cadre de cette campagne », tient à préciser Paul Duphil.
Une campagne de terrain
Site internet dédié, affiches, vidéos, autotest conducteur, webinaires et réunions sont déployés pendant la campagne pour accompagner les entreprises du secteur. L’idée est d’aider les entreprises du BTP à changer les comportements sur la route.
Par ailleurs, 1 000 d’entre elles sont contactées par l’organisme afin d’évaluer leur niveau de prévention du risque routier. Ceci permettra de dresser une photographie de la gestion du risque routier dans le BTP et de proposer des actions futures.
Et parmi ce panel d’entreprises, environ 200 seront accompagnées plus spécifiquement sur le long terme afin de les faire progresser sur ce sujet.
Les messages portés par un employeur ont une particulière efficacité, avance Marie Gauthier-Melleray. Par exemple, concernant le téléphone au volant, « il peut y avoir de la part des salariés le sentiment qu’il y a une nécessité d’être joignable par son employeur. C’est donc un message très efficace de l’employeur de dire de ne pas utiliser son téléphone au volant ». Autre exemple évoqué par la déléguée interministérielle à la sécurité routière : les moments de repos dans les temps de trajets doivent être intégrés par l’employeur.
« On ne peut pas accepter de voir quelqu’un décéder dans la cadre de son travail. C’est l’engagement qui est pris par l’OPPBTP. Je voudrais saluer cet engagement constant de sa gouvernance et de ses équipes en matière de sécurité et de santé au travail. »
Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État chargé des retraites et de la santé au travail.
Martine Porez – Journaliste
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