Installations sprinkleurs : réchauffer l’eau des canalisations

Le pôle sécurité incendie d’Equans, une entité autonome du groupe Engie, vient de mettre au point un système de maintien hors gel des installations sprinkleurs. Il fonctionne par la circulation d’eau chauffée entre 5 et 10 °C dans le réseau sprinkleurs.

Baptisé Sprink’ECO, ce système allie le fonctionnement du sprinkleur avec le réchauffement de l’eau dans les réseaux pour éviter le risque de gel des zones stagnantes. Ceci se fait grâce à un échangeur pouvant être alimenté par une chaufferie existante ou dédiée.

Un circuit primaire apporte l’énergie aux échangeurs de l’installation selon les besoins. Le réchauffement de l’eau nécessite la création d’un bouclage. Un collecteur de bouclage est positionné en bout d’antennes et repris en charpente sur les poteaux et les murs. Lorsque le système est ramifié, l’installation est bouclée.

« Sprink’ECO peut être installé sur tout type de réseau. Cependant, plus le réseau est complexe, plus le système est coûteux », explique Hervé Roché, directeur technique et commercial d’Equans. Il précise que le contexte favorable est lorsque le réseau est maillé en toiture ou en rack.

D’une part, un avantage économique, avec la possibilité de ne pas surdimensionner les sources et de ne pas multiplier les postes de contrôle.

Écologique d’autre part, par rapport à d’autres systèmes hors gel (sous air ou glycol). Car ce système engendre en effet une faible consommation d’énergie par rapport au chauffage d’un bâtiment complet. En outre, l’énergie fatale peut être récupérée avec la possibilité d’aboutir à un CEE (certificat économie d’énergie) et ainsi obtenir un financement.

Pour le premier chantier bénéficiant de ce système de réchauffement de l’eau dans les réseaux sprinkleurs, Equans, a reçu le certificat de conformité APSAD N1 selon le référentiel APSAD R1. Et un avis de CNPP a été attribué pour un second chantier.

Des pistes de développement du système Sprink’ECO sont en cours, notamment pour les installations ESFR dans des espaces de stockage où l’utilisation du glycol est déconseillée et le sous air interdit. « Cette solution peut intéresser les assureurs car tous cherchent des alternatives en cas d’impasse technique sur certaines installations », souligne Hervé Roché.

Avec cette solution, un traitement anticorrosion est envisageable dans le but de préserver les réseaux et de les rendre opérationnels plus longtemps.

Cependant, selon David Duot de CNPP, les installations traditionnelles soumises aux traitements anti-corrosion ont des coûts de maintenance très élevés. La plupart des systèmes existants sont à ce jour à l’arrêt et ne sont plus maintenus depuis plusieurs années.