Météo-France va améliorer ses prévisions grâce à deux nouveaux supercalculateurs
Début juin 2021, Météo-France s’est doté de deux nouveaux supercalculateurs, Belenos et Taranis, qui permettront, d’ici l’année prochaine, d’affiner les prévisions et de gagner en anticipation.
Belenos et Taranis
Les deux nouveaux supercalculateurs de Météo-France ont emprunté leur nom au dieu gaulois du soleil (Belenos) et à celui du ciel, de la foudre et du tonnerre (Taranis).
Ces puissants ordinateurs ont été développés par Atos, spécialiste du numérique, basé à Angers.
Ils sont capables d’effectuer 21,48 millions de milliards d’opérations en une seconde. Ce qui multiplie par 5,5 la puissance de calcul des précédentes machines. Et depuis 1992, date du premier supercalculateur – qui faisait quand même 2 milliards d’opérations par seconde -, la puissance de calcul a été multipliée par plus de 10 millions… Des valeurs qui donnent le tournis…
Mais c’est essentiel, car les satellites géostationnaires Meteosat de troisième génération, qui seront opérationnels entre 2023 et 2025, fourniront bien plus de données à traiter.
Réduire l’impact des phénomènes météorologiques sévères
Ainsi, les prévisions météo seront plus fiables et plus précises. Elles seront affinées à une échelle de 1,3 km et gagneront 1 à 2 heures d’anticipation.
Météo-France indique qu’avec cette nouvelle échelle, les prévisions auraient par exemple permis de mieux anticiper l’intensité des pluies tombées lors de la tempête Alex sur les vallées de la Roya et de la Vésubie les 2 et 3 octobre 2020. Ainsi que leur localisation.
Par ailleurs, cette nouvelle résolution permettra aussi d’améliorer la prévision des fortes précipitations sur les îles des territoires d’Outre-mer. Et également d’établir les scénarios d’évolution des cyclones tropicaux.
Pour des situations à enjeux plus économiques et sur des domaines limités, une résolution de 500 m sera même possible. Par exemple pour prévoir le brouillard sur les aéroports parisiens.
Recherche sur le climat
Météo-France contribuant aux recherches du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, ces nouvelles machines seront également utiles pour quantifier l’impact du changement climatique. En effet, elles permettront d’améliorer les connaissances des interactions entre les différents milieux : atmosphère, océan, surfaces continentales…
Ainsi, les chercheurs pourront étudier l’évolution des émissions de CO2, le permafrost, les zones humides, les actions de la chimie sur le climat (par exemple le rôle des aérosols)… Ils pourront également mieux analyser les cycles de l’eau.
Le coût du projet
L’investissement total du projet est de 144 millions d’euros (montants annoncés par Météo-France en 2019). Ceci inclut notamment la location des supercalculateurs, les travaux d’infrastructures électriques et de refroidissement et la consommation électrique.
Le ministère de la Transition écologique et solidaire apporte sa contribution en octroyant une subvention de 27,1 millions d’euros.
Plus puissantes mais plus énergivores aussi…
Evidemment, ces machines ultrapuissantes sont également plus consommatrices d’énergie ! Et il faut les refroidir. Cela est fait avec une eau qui circule dans des circuits de refroidissement situés à l’intérieur des processeurs de calcul. Cette eau ressort à 46 °C et sert à chauffer certains bâtiments de Météo-France.
Martine Porez – Journaliste
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