Risques technologiques. L’accidentologie en baisse en 2020

29 juin 20214 min

L’inventaire des incidents et accidents technologiques survenus en 2020 a été publié par le Barpi. Dans le contexte de l’apparition du Covid-19, la période a été marquée par une baisse générale de l’accidentologie dans le secteur industriel. Une tendance brute décryptée au travers de l’évolution de plusieurs indicateurs, enrichie de faits marquants et d’effets indirects liés à la pandémie.

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Le Barpi de la Direction générale de la prévention des risques (DGPR) du ministère de la Transition écologique et solidaire vient d’éditer le très attendu « Inventaire des incidents et accidents technologiques survenus en 2020 ». Cette synthèse annuelle présente les événements technologiques marquants qui se sont produits en France au cours l’année précédente.

Au sein du ministère de la Transition écologique / Direction générale de la prévention des risques, le Bureau d’analyse des risques et pollutions industriels (Barpi) est chargé de rassembler, d’analyser et de diffuser les informations et le retour d’expérience en matière d’accidents industriels et technologiques.

Comme le rappelle en introduction Cédric Bourillet, directeur général de la prévention des risques au ministère de la Transition écologique : « L’année 2020 constitue, avec la survenance de la pandémie liée au Covid-19, une situation inédite vis-à-vis des activités industrielles. Il s’agit indéniablement du fait marquant le plus significatif qui se sera imposé aux entreprises par les contraintes que sont venues générer les nécessités de gestion de cette pandémie. »

Baisse générale de l’accidentologie

L’inventaire de l’accidentologie technologique propose une analyse quantitative et qualitative de 1 417 événements technologiques survenus en France et enregistrés dans la base Aria au 1er avril 2021, tous domaines d’activité confondus.

Pour rappel, 1 774 événements technologiques avaient été recensés dans l’Inventaire de 2019. Ce qui représente une baisse globale d’un peu plus de 20 % pour l’ensemble des sites industriels concernés. Un peu plus des trois quarts (76 %) des événements observés en 2020 ont été concentrés au sein des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE).

Le périmètre de collecte des événements comprend :

  • les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) ;
  • les canalisations de transport de matières dangereuses, du gaz et de sa distribution, de vapeur ;
  • le transport des matières dangereuses par route, rail, mer ou voie fluviale ;
  • les activités du sol et du sous-sol (carrières, mines), les stockages souterrains, les pollutions des eaux ;
  • l’utilisation du gaz ;
  • les ouvrages hydrauliques ;
  • les appareils à pression.

ICPE : évolution et répartition des accidents

Les établissements Seveso enregistrent une baisse significative des événements (-12,5%), plus légère concernant les accidents (-6,3%) et un nombre de six accidents annuels majeurs (ce qui reste compris dans la fourchette annuelle « normale »).

La tendance concernant les autres ICPE est comparable (-15,2% d’événements), avec cependant une chute plus nette des accidents (-31,4%).

Les secteurs des déchets et des eaux usées (22%), de l’industrie chimique et pharmaceutique (16%), de l’agroalimentaire (12%) et de l’agriculture (11%) restent les principaux contributeurs en matière d’accident. Ces secteurs d’activité ont représenté 61% des accidents en 2020. Les secteurs les moins touchés sont le raffinage et cokéfaction (2%), la construction mécanique (2%), le transport et l’entreposage (2%).

Les phénomènes dangereux associés consistent principalement en rejets de matières dangereuses et en incendies, les explosions intervenant dans une proportion bien moindre.

Le Barpi relève que « bien que la pandémie n’a pas été à l’origine de davantage d’incidents, elle a créé un contexte susceptible de favoriser la survenue d’éléments indésirables ».

L’impact du Covid-19 sur l’accidentologie industrielle

L’analyse plus fine de l’impact de la pandémie sur l’accidentologie de l’année 2020 conduit à distinguer 3 périodes :

  • une baisse significative due à l’arrêt d’activité (mars-avril) ;
  • un regain lors de la phase de reprise d’activité (mai-juin) ;
  • une accidentologie maintenue à un niveau bas (comparé aux 5 dernières années) lors du retour au régime normal (septembre-décembre).

De fait, bien que les accidents et incidents soient orientés à la baisse, le Barpi met en lumière les risques accrus lors des phases transitoires (mise à l’arrêt, redémarrage) d’exploitation, « particulièrement critiques dans la vie d’une installation ». Et pointe les principaux effets indirects induits par la pandémie, tels que le report de travaux planifiés, l’arrêt d’activités courantes participant à la prévention du risque ou encore la non-observation de consignes de sécurité habituelles (conséquence des effectifs réduits et/ou des restrictions sanitaires).

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Bernard Jaguenaud, rédacteur en chef

Bernard Jaguenaud – Rédacteur en chef

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