Intelligence artificielle, machine learning et deep learning, quelques notions

C’est un ensemble de techniques permettant aux machines d’imiter une forme d’intelligence humaine. Elle a pris naissance en 1950 avec le test de Turing mis au point par Alan Turing, un brillant mathématicien britannique (1912-1954). Il est parvenu à briser le code de la très sophistiquée machine à crypter Enigma utilisée par la marine allemande durant la Seconde guerre mondiale.

Il s’agit pour un être humain de dialoguer à l’aveugle avec un ordinateur et un autre humain et de déterminer, après cinq minutes de conversation, lequel de ses deux interlocuteurs est une machine. L’idée est ainsi de démontrer qu’une intelligence artificielle peut tromper un être humain en imitant son comportement.

Depuis, l’IA ne cesse de se perfectionner. Les machines mémorisent des comportements, ce qui leur permet ensuite de résoudre des problèmes.

Ainsi, le 11 mai 1997, le champion du monde d’échecs Garry Kasparov est battu par l’ordinateur Deep Blue. Les règles d’échec avaient été apprises par l’ordinateur qui avait également mémorisé toutes les parties jouées par Kasparov et les autres champions. « C’est de l’apprentissage de connaissances d’experts », indique Jean-Baptiste Ducatez, PDG de Foxstream, société d’édition logicielle spécialisée dans l’analyse et le traitement automatique d’images vidéo, créée en 2004.

À partir des années 2000, apparaissent des techniques d’apprentissage automatique. « Plutôt que d’apprendre des connaissances issues de l’homme, l’ordinateur apprend par lui-même avec les data brutes qu’on lui donne », note le PDG de Foxstream.

Peu à peu, les ordinateurs se perfectionnent. Ils peuvent mimer les actions du cerveau humain grâce à des réseaux de neurones artificiels. Dorénavant, ils sont capables de traiter et mémoriser un très grand nombre d’informations, comparer des situations et les analyser de façon beaucoup plus fine. Ils apprennent des situations vécues. C’est le deep learning ou apprentissage profond en français.

Le deep learning est aujourd’hui utilisé dans de nombreuses applications, comme en sûreté dans la vidéosurveillance. Avec cette nouvelle technique, la vidéosurveillance est passée dans une autre dimension.

Pour pallier cette difficulté, les catalogues d’images des fournisseurs de logiciels de gestion et d’analyse de la vidéo sont en permanence enrichis des archives vidéo des sites sur lesquels leurs solutions sont implantées.

La Commission européenne a annoncé le 21 avril 2021 vouloir faire de l’Europe le pôle mondial d’une intelligence artificielle digne de confiance. Elle propose de mettre en place un cadre juridique sur l’IA ainsi qu’un nouveau plan coordonné avec les États membres. Ceci pour garantir « la sécurité et les droits fondamentaux des citoyens et des entreprises, tout en renforçant l’adoption de l’IA, les investissements et l’innovation dans l’ensemble de l’UE ».

Afin d’accroître la confiance des utilisateurs, de nouvelles règles seront adoptées concernant les machines, notamment des dispositions relatives à la sécurité. « Le nouveau règlement sur l’IA garantira aux Européens qu’ils peuvent faire confiance à l’IA. »

Article extrait du n° 572 de Face au Risque : « Vidéosurveillance : les nouveaux usages » (mai 2021).