Les métiers de la sécurité et de la sûreté en entreprise à la loupe

12 février 20218 min

Missions, rémunérations, parcours professionnels : le Club des directeurs de sécurité des entreprises (CDSE) a publié, le 11 février 2021, la deuxième partie de son étude dédiée aux métiers de la sécurité et de la sûreté en entreprise. Voici les principaux enseignements.

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Identifier les rémunérations des salariés de la filière sécurité-sûreté et cartographier leurs parcours professionnels, tels étaient les objectifs de la deuxième phase de l’étude menée par la commission Carrière, Emploi, Formation (CCEF) du CDSE.

Il en ressort qu’avec un positionnement stratégique et un niveau de rémunération supérieur de 4% globalement au marché, la filière des métiers sécurité-sûreté corporate (SSC) semble particulièrement attractive pour les professionnels issus du régalien et les cadres d’entreprise.

Un référentiel des métiers

Pour rappel, le CDSE mène depuis 2018, avec deux cabinets de conseils spécialisés dans l’organisation et les études prospectives, et les ressources humaines, une étude sur les métiers de la filière sécurité-sûreté corporate pour définir ce que sont les métiers de la filière en entreprise et ce qu’ils seront demain.

En 2019, la première phase de l’étude avait permis de constater :

  • l’évolution de la direction sécurité-sûreté en véritable business partner, avec un rôle d’anticipation, de prévention et de protection ;
  • le rattachement de la direction sécurité-sûreté à la direction générale ou au secrétariat général dans 74% des entreprises ;
  • le profil type de la filière sécurité-sûreté corporate : 83 % des collaborateurs sont des hommes, âgés de plus de 50 ans dans 52 % des cas. 63 % d’entre eux ont été recrutés en externe. 71 % disposent d’un diplôme de niveau master, et 62 % d’un double diplôme.

Cette première phase avait aussi permis de dresser une cartographie des métiers de la filière répartis en 12 fonctions identifiées avec trois niveaux d’intervention complémentaires (gouvernance/pilotage, expertise/conseil/déploiement, veille/analyse/suivi), et un niveau opérationnel.

Étude sur les métiers de la sécurité: partie 2

La seconde phase de l’étude, lancée en 2020, vient affiner ces constats, préciser les pratiques de rémunération en vigueur et les perspectives de carrière à tous les échelons de la filière. Elle repose sur une analyse quantitative des niveaux de rémunération, complétée par un volet qualitatif provenant d’un sondage en ligne et d’interviews de directeurs sécurité-sûreté corporate.

30 entreprises (en tout 247 salariés) représentant quasiment l’ensemble des secteurs d’activité ont répondu au volet concernant la rémunération. Les parcours métiers ont été construits à partir du travail réalisé par 17 entreprises participantes au cours d’un atelier en ligne. Cet atelier s’inscrit dans une démarche d’enquête qualitative complétée par des entretiens avec 20 directeurs sécurité-sûreté corporate.

Identifier les rémunérations des salariés de la filière sécurité-sûreté et cartographier leurs parcours professionnels, tels étaient les objectifs de la deuxième phase de l’étude menée par la commission Carrière, Emploi, Formation (CCEF) du CDSE.

Il en ressort qu’avec un positionnement stratégique et un niveau de rémunération supérieur de 4% globalement au marché, la filière des métiers sécurité-sûreté corporate (SSC) semble particulièrement attractive pour les professionnels issus du régalien et les cadres d’entreprise.

Un référentiel des métiers

Pour rappel, le CDSE mène depuis 2018, avec deux cabinets de conseils spécialisés dans l’organisation et les études prospectives, et les ressources humaines, une étude sur les métiers de la filière sécurité-sûreté corporate pour définir ce que sont les métiers de la filière en entreprise et ce qu’ils seront demain.

En 2019, la première phase de l’étude avait permis de constater :

  • l’évolution de la direction sécurité-sûreté en véritable business partner, avec un rôle d’anticipation, de prévention et de protection ;
  • le rattachement de la direction sécurité-sûreté à la direction générale ou au secrétariat général dans 74% des entreprises ;
  • le profil type de la filière sécurité-sûreté corporate : 83 % des collaborateurs sont des hommes, âgés de plus de 50 ans dans 52 % des cas. 63 % d’entre eux ont été recrutés en externe. 71 % disposent d’un diplôme de niveau master, et 62 % d’un double diplôme.

Cette première phase avait aussi permis de dresser une cartographie des métiers de la filière répartis en 12 fonctions identifiées avec trois niveaux d’intervention complémentaires (gouvernance/pilotage, expertise/conseil/déploiement, veille/analyse/suivi), et un niveau opérationnel.

Étude sur les métiers de la sécurité: partie 2

La seconde phase de l’étude, lancée en 2020, vient affiner ces constats, préciser les pratiques de rémunération en vigueur et les perspectives de carrière à tous les échelons de la filière. Elle repose sur une analyse quantitative des niveaux de rémunération, complétée par un volet qualitatif provenant d’un sondage en ligne et d’interviews de directeurs sécurité-sûreté corporate.

30 entreprises (en tout 247 salariés) représentant quasiment l’ensemble des secteurs d’activité ont répondu au volet concernant la rémunération. Les parcours métiers ont été construits à partir du travail réalisé par 17 entreprises participantes au cours d’un atelier en ligne. Cet atelier s’inscrit dans une démarche d’enquête qualitative complétée par des entretiens avec 20 directeurs sécurité-sûreté corporate.

Un phénomène de “plafond de verre”

L’étude met en lumière plusieurs constats.

  • La filière est attractive pour les professionnels issus du régalien et les cadres d’entreprise, avec une rémunération supérieure au marché général (toutes filières de métiers confondues, à responsabilités équivalentes) de 4% globalement à 15% (pour les directeurs).
  • La filière est très masculine et doit encore se féminiser : les seuls métiers féminisés à plus de la moitié (57%) se situent à l’échelon de la “veille – analyse – suivi”, alimenté par des professionnels qui entrent dans la filière en tant que jeunes diplômés et via la mobilité interne de cadres d’entreprise, pour lequel les rémunérations restent au niveau du marché. “Les femmes sont en grande majorité dans les postes de juniors, mais ensuite elles disparaissent au fil du temps. Il y a clairement plus de directeurs sécurité-sûreté que de directrices”, souligne Natasha Léry, analyste sûreté à l’international chez Orange, membre de la CCEF et ex-membre du CDSE Lab.
  • Le phénomène de “plafond de verre” est plus marqué qu’au sein d’autres filières, en raison notamment d’un manque de reconnaissance des formations théoriques par rapport à une expérience régalienne. D’après l’étude, 9 directeurs sur 10 sont issus du monde régalien. La filière doit ainsi renforcer les parcours de formation technique dédiés afin de développer l’expertise et favoriser des parcours de carrière intégrant des mobilités externes. “Beaucoup de jeunes qui entrent dans la filière s’orientent ensuite vers d’autres secteurs car les postes à responsabilités sont difficiles d’accès, ajoute Natasha Léry. La formation est primordiale pour avoir une notion de sécurité globale et pouvoir évoluer au sein de cette direction sécurité groupe et dépasser le plafond de verre.”
  • Une possibilité théorique d’évolution en dehors de la filière mais encore peu pratiquée, sauf vers les métiers des risques et du contrôle interne.

Parcours métiers

L’étude a aussi permis d’identifier différentes catégories de métiers, avec notamment :

  • Des métiers pivots, qui facilitent les mobilités fonctionnelles et garantissent des mobilités verticales. Les postes d’adjoint sécurité-sûreté corporate et de responsable sécurité-sûreté d’entité permettent ainsi aux personnes d’évoluer plus facilement au sein de la filière.
  • Un métier pépinière, celui d’analyste sécurité-sûreté corporate (le seul ouvert aux jeunes diplômés), qui offre un nombre important de perspectives d’évolutions dans la filière et permet d’avoir des profils plus jeunes.
  • Des métiers à responsabilités reconnus comme les plus attractifs, notamment les postes de directeur sécurité-sûreté et responsable de pôle sécurité-sûreté.

« Une crise comme celle qu’on est en train de vivre ne fait que renforcer le rôle du directeur sécurité-sûreté et le besoin de transversalité, notamment avec la direction des systèmes d’information, la communication et la direction HSE. Durant les douze derniers mois, les Comex s’en sont rendus compte. On a constaté qu’un certain nombre de directeurs sécurité-sûreté qui n’avaient pas forcément accès au Comex y ont été très présents. »

Anne Girond, directrice générale du CDSE.

Gaëlle Carcaly – Journaliste

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