Santé au travail. Le télétravail, facteur aggravant pour la santé auditive ?

15 octobre 20203 min

La 5e édition de la « Semaine de la santé auditive au travail » se tient jusqu’au vendredi 16 octobre 2020. Selon une enquête Ifop réalisée pour l’association Journée nationale de l’audition (JNA), le télétravail aurait des conséquences négatives sur la santé auditive. La preuve en 3 chiffres.

Un récent sondage OpinionWay assurait que 80 % des dirigeants ont l’intention de changer le mode de fonctionnement dans leur entreprise en raison de la crise sanitaire… En misant notamment sur le télétravail.

En dépit de cela, les auteurs de l’enquête Ifop pour JNA alertent sur certains dangers de ce mode de fonctionnement. Plus particulièrement sur le fait que « le télétravail ne contribue pas à régler les impacts du bruit sur la santé auditive. Et peut même parfois les aggraver… ». Cette enquête Ifop a été menée entre le 11 et le 14 septembre 2020 auprès d’un échantillon de 1064 personnes, représentatif de la population française active occupée âgée de 18 ans et plus.

Les nuisances sonores plus impactantes en télétravail

53 %… Il s’agit de la part des actifs en poste de travail déclarant « être gêné par le bruit et les nuisances sonores sur le lieu de travail ». Soit plus d’un sondé sur deux. Cette part est néanmoins légèrement inférieure en comparaison de l’enquête de 2019. Elle s’élevait en effet à 59 % il y a un an, soit 3 sondés sur 5.

À noter néanmoins que chez les télétravailleurs, le taux grimpe à 66 %… Soit 2 sondés sur 3. Selon l’enquête, « 66% des télétravailleurs réguliers (2 à 3 jours par semaine) sont ainsi confrontés au bruit et aux nuisances sonores sur leur lieu de travail ».

Le bruit influe principalement sur le comportement

84 %… C’est le taux de sondés qui confient que « la gêne occasionnée par le bruit et les nuisances sonores sur le lieu de travail est susceptible d’avoir des répercussions sur leur comportement (fatigue, nervosité, agressivité, lassitude) ». Soit plus de 4 sondés sur 5.

Cette part oscille entre 80 % chez les « télétravailleurs réguliers » (2 à 3 jours par semaine) et 88 % chez les « télétravailleurs quotidien ou presque ».

Si l’on se fit à ce sondage, le comportement n’est pas le seul aspect chez les actifs en poste de travail à subir des modifications. Pour 73 % d’entre eux, « la qualité de leur travail (lenteur à exécuter les tâches à accomplir, difficultés de concentration, etc.) » ou encore « l’équilibre général de leur santé (somnolence, maux de tête, anxiété, etc.) » est impacté.

Ces chiffres sont davantage élevés chez les télétravailleurs puisqu’ils concernent respectivement 85% et 75 % des « télétravailleurs réguliers » sondés… Mais surtout 86 % et 80 % des « télétravailleurs quotidien ».

Enfin « l’apparition de troubles auditifs (bourdonnements d’oreilles, hypersensibilité au bruit, surdité) » est le dernier élément cité comme conséquence des nuisances sonores au travail (65 %). Cette part grimpe jusqu’à 71 % chez les « télétravailleurs quotidien » et 79 % chez les « télétravailleurs réguliers ».

1 télétravailleur sur 5 porte un casque au moins 2 heures par jour

62 %… Comme la proportion des actifs (soit plus de 3 sur 5) ayant « utilisé un casque ou des écouteurs au moins 1 heure par jour » pour télétravailler. Sur l’ensemble des sondés, 20 % des personnes ayant télétravaillé ont même porté un casque ou des écouteurs « au moins 2 heures par jour ».

Sur ces 62 % : 3 sondés sur 4 (75 %) ont moins de 35 ans. 73 % résident en agglomération parisienne. Et 70 % ont des enfants.

Autrement dit, ce sont essentiellement les jeunes actifs (avec des enfants à charge et implantés en région parisienne) qui ont – ou « ont eu » – recours à ces dispositifs durant leur période de télétravail.


Pour plus de détails sur cette enquête « Santé auditive au travail : comprendre la parole au travail, un défi ? » en cliquant ici.
Eitel Mabouong

Eitel Mabouong

Journaliste

Les plus lus…

Inscrivez-vous
à notre
newsletter

Recevez toutes les actualités et informations sûreté, incendie et sécurité toutes les semaines.