Lubrizol. Une enquête épidémiologique est lancée auprès de la population de Rouen
Santé publique France a été missionnée par la Direction générale de la santé pour évaluer l’impact sanitaire de l’incendie du 26 septembre 2019 des sociétés Lubrizol et Normandie Logistique à Rouen.

Un an après l’incendie des sociétés Lubrizol et Normandie Logistique, l’inquiétude de la population pour sa santé est toujours d’actualité. Les habitants ont été exposés à différentes nuisances : fumées, odeurs, débris de fibrociments, substances chimiques… Et une odeur nauséabonde persiste encore dans la ville. Certains habitants se plaignent toujours de maux de tête, de nausées, de stress…
Mesurer les conséquences de l’accident sur la santé
C’est pourquoi Santé Publique France a lancé, le 1er septembre 2020, une étude pour mesurer l’impact de l’accident sur la santé des habitants de Rouen et de sa région. Il s’agit d’une première étude qui analysera la perception de l’incendie par la population et l’impact sur sa santé.
Une zone d’étude d’environ 300 000 habitants
Cette enquête est menée par Ipsos auprès d’un échantillon représentatif d’habitants de 122 communes du département de la Seine-Maritime qui ont été exposées aux fumées et/ou aux odeurs. Ces communes, regroupant près de 300 000 habitants, sont divisées en 4 groupes selon les expositions subies :
- proximité avec confinement (moins de 700 m de l’incendie) ;
- proximité sans confinement (700 m à 1500 m) ;
- perception des odeurs et situation sous panache ;
- situation sous panache sans odeurs.
Rappelons que le vent soufflait vers le nord-est ce jour-là et que la pluie a précipité au sol les retombées du nuage de fumée. Des traces de suie ont été retrouvées jusqu’à 200 km, écrivions-nous dans la rubrique « Feu Instructif » de notre n° 557 de novembre 2019.
L’association Rouen Respire, collectif de citoyen pour la transparence sur l’accident et la défense des victimes, très active depuis l’incendie, a participé à l’élaboration du questionnaire.
« 4 000 adultes et 1 200 enfants, tirés au sort par l’Insee, vont être interrogés », explique Santé Publique France.
Et une zone témoin
En outre, pour compléter l’étude et comparer les résultats, la ville du Havre et sa périphérie nord, qui n’étaient pas sur le trajet du panache, ont été définies comme zone témoin. 1 000 adultes et 250 enfants de cette zone, également tirés au sort, seront interrogés.
Les premiers résultats seront disponibles fin 2020-début 2021. Ils permettront aux autorités publiques de prendre, si nécessaires, des mesures sanitaires. Ils serviront également à mieux adapter la gestion d’autres accidents industriels.

Martine Porez – Journaliste
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