Fraude commerciale : 5 chiffres qui montrent que le risque ne diminue pas
Une étude portant sur les cas de fraude commerciale entre 2016 et 2018 révèle que l’ensemble des entreprises reste grandement exposé à ce risque. Les conséquences peuvent être lourdes, tandis que la situation de pandémie liée au Covid-19 accroît la vulnérabilité des acteurs.
Cartographie réalisée par le groupe Stelliant (services à l’assurance) dans les entreprises commerciales et les institutions financières, à partir de 200 cas de fraude constatés entre 2016 et 2018 pour le compte d’assureurs français et de leurs clients, impactés auprès de leurs entités françaises et de leurs filiales à l’international.
Malgré des mesures de sécurité, de contrôle interne et de sensibilisation renforcées ces dernières années, les cas de fraude commerciales continuent de faire perdre des millions d’euros chaque année aux professionnels. La fraude constitue plus que jamais un fléau, la preuve en 5 chiffres représentatifs.
53
en pourcentage, c’est le poids des fraudes affectant les très grandes entreprises (plus de 1000 salariés) en 2018, les plus touchées par le phénomène. Cible de choix des fraudeurs du fait de leurs ressources importantes, le secteur des très grands comptes note cependant une amélioration, puisqu’en 2016 il concentrait 71 % de la fraude. Ce sont ensuite les moyennes entreprises (50 à 499 salariés) qui sont les plus impactées, à hauteur de 24 % (en nette hausse !).
24
entre 2016 et 2018, près d’un quart des fraudes relevaient du type fraude aux achats. Ce mécanisme frauduleux vise à profiter d’un bien ou d’un service vendu par une entreprise, sans s’acquitter de son prix d’achat. Viennent ensuite la fraude au président (20 % du total), par l’usurpation de l’identité d’un dirigeant de la société, et les détournements d’actifs (17 %), autrement dit la subtilisation de fonds ou de biens appartenant à l’entreprise victime.
« La crise sanitaire que nous traversons depuis le mois de février aura inéluctablement un impact sur le nombre de fraudes. »
Rajàa Aouina – Stelliant
33
la proportion des fraudes aux achats dépassant le montant de 500 000 euros. Ces détournements portent majoritairement sur l’achat de prestations en ligne permettant de faire perdurer le mécanisme sur plusieurs mois (achat d’abonnements téléphoniques et mobiles, consommation de cartes prépayées ou de coupons de réduction). Dans 13 % des cas, les sommes détournées dépassent le million d’euros.
22
en pourcentage, c’est le poids croissant de la fraude au fournisseur en 2019, puisqu’elle est passée en trois ans de 9 % à 22 %. Autre évolution notable sur la période : l’augmentation des détournements de marchandises, qui passe de 9 à 13 % des cas constatés.
72
dans 72 % des cas, le fraudeur est externe à l’entreprise. Ce qui veut dire que dans plus d’un quart des cas, le fraudeur est interne. Son profil-type ? Un homme, entre 30 et 50 ans, cadre diplômé de l’enseignement supérieur, doté de bonnes capacités relationnelles, réputé performant et fiable, occupant un poste au sein du département financier ou commercial, cumulant plusieurs années d’ancienneté.
Covid-19 : une opportunité pour les fraudeurs
Profitant de la crise sanitaire mondiale et de la tension sur le marché des fournitures de protection sanitaire (masque, gel hydroalcoolique, blouses…), des individus malveillants tentent un certain nombre de manœuvres frauduleuses.
C’est le cas d’une société française, spécialisée dans le domaine médical, qui a été victime d’une fraude au fournisseur (faux ordre de virement) en mars 2020 pour un montant de plus de 6,6 millions d’euros. La société a été en contact avec un individu usurpant l’identité d’un responsable commercial de l’un de ses fournisseurs français habituels. Ce dernier a promis la livraison rapide de masques et de gels en provenance d’Asie. Contournant tous les processus de contrôle interne, l’escroc a réussi à obtenir le règlement de la commande, versé sur le compte bancaire d’une société basée à Singapour. Il a été indiqué à la société française que le matériel promis avait été bloqué pour raison sanitaire. Puis il lui a été proposé un remboursement, qui n’a jamais été effectué.
L’intégralité de l’étude citée, portant sur les entreprises commerciales et les institutions financières, est à retrouver dans un livre blanc édité par Stelliant, où l’on retrouve également les bonnes pratiques et les mesures d’urgence à mettre en place pour lutter contre la fraude.
Bernard Jaguenaud – Rédacteur en chef
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