Bioterrorisme : quels sont les risques et comment s’y préparer ?
Des mesures de prévention sont à prévoir pour éviter un scénario dans lequel un terroriste kamikaze réussirait à se faire inoculer un virus à forte capacité de contamination.
Les attentats-suicides
Le terme kamikaze est utilisé pour désigner toute personne commettant un attentat-suicide.
Les premiers attentats-suicides ont été perpétrées pendant la guerre du Liban au début des années 1980 par le Hezbollah contre les États-Unis et contre la France. Puis par la suite contre Israël. Depuis, les attentats-suicides se sont largement répandus à travers le monde.
L’impact de ces actes terroristes « se limite » à la population locale et n’a pas réussi à ce jour à ébranler l’économie et l’ordre mondial.
Imaginons désormais un scénario dans lequel un terroriste kamikaze réussit à se faire inoculer un virus à forte capacité de contamination. En se déplaçant dans différents pays-cibles, il est en mesure, en seulement quelques jours, de propager ce virus à travers le monde. Avec les conséquences dramatiques que nous connaissons fort bien actuellement.
« Quelles sont les mesures de prévention pour éviter ce type de scénario ? Comment les mettre en place ? Comment les respecter ? »
Coopération internationale
Il semble évident que la réponse ne peut venir que de la coopération internationale et de l’investissement dans la recherche et développement pour être en mesure de faire face à ce type de menace.
Les mesures sécuritaires devront être adaptées pour tenir compte de l’expérience du Covid-19, mais aussi de l’évolution du terrorisme. Et notamment de la terreur biologique.
Au lendemain du 11 septembre 2001, les autorités aériennes – EASA (l’agence de sécurité aérienne européenne) et FAA (l’agence américaine) – ont demandé aux acteurs de l’aviation de travailler ensemble sur un système permettant de verrouiller le cockpit. Ceci afin que personne de l’extérieur ne puisse ouvrir la porte, même sous la contrainte d’une arme.
Identifier les porteurs grâce aux téléphones
Il est donc probable qu’il faudra imaginer des scénarios de détection de porteurs de virus asymptomatiques ainsi que des tests à grande échelle pour limiter la propagation de virus. La technologie jouera un rôle majeur dans la prévention des pandémies.
Des tests menés conjointement par un hôpital israélien (Assouta Ashdod) et la startup de haute technologie Luminati Networks portent la promesse de pouvoir identifier les porteurs asymptomatiques. Ceci grâce aux téléphones portables sur la base de niveau de saturation d’oxygène dans le sang. A terme, le grand public pourra effectuer ces tests indépendamment. Ou alors, ces tests pourront être effectués par des agents de sécurité avant de prendre les transports en commun par exemple.
Les caméras intelligentes
Aussi, l’approche de la vidéoprotection est susceptible d’évoluer. Les caméras vont intégrer de plus en plus les détecteurs de chaleur pour identifier les personnes avec de la fièvre comme l’explique cet article du Figaro sur le boom des caméras thermiques. Tout comme les applications de suivi des malades qui se multiplient. Avec, en parallèle, la question des libertés individuelles au cœur des discussions.
Ainsi, dans les mois et les années à venir, l’arsenal juridique devra être renforcé pour tenir compte des modifications de comportements des terroristes et inclure la menace par armes biologiques et les différentes utilisations possibles.
« Peut-il y avoir un dénominateur commun entre le bioterrorisme et les pandémies ? »
Exemples de mauvaises farces
A ce titre, on peut évoquer ce qui était, dans un premier temps, hors crise pandémique, une mauvaise farce. Une jeune américaine a été interpellée en juin 2019 par la police après avoir posté une vidéo. Celle-ci la montrait en train d’ouvrir un pot de glace dans un supermarché, de le lécher avant de le reposer. La jeune femme risque tout de même une peine de prison allant de 2 à 20 ans et jusqu’à 10 000 dollars d’amende pour « dégradation d’un produit de consommation ».
Puis, dans un deuxième temps, de crise pandémique, nous avons à titre de comparaison ce second exemple. En mars 2020, un américain s’est filmé en train de lécher des produits dans un supermarché Walmart en provocation du coronavirus. Celui-ci a été arrêté et placé en garde à vue. Cette fois-ci c’est pour « terrorisme au second degré » avec « mépris total quant au risque d’évacuation, de quarantaine et de fermeture ». Son audience est prévue en avril…
Protocoles de sécurité à adapter
En dehors de ces affaires de stupidité enfantine, les considérations à propos d’un acte similaire peuvent rapidement évoluer et prendre une ampleur considérable en fonction de la situation sanitaire, économique et sociale.
Les protocoles de sécurité devront ainsi être adaptés pour tenir compte des prochaines pandémies dont les origines seront à déterminer.
Plus tôt le point de départ d’un virus sera connu, plus vite nous pourrions nous préparer aux différents scénarios. Et mieux nous serons aptes à répondre collectivement à une crise d’origine naturelle ou terroriste.
Notre avenir dépendra donc de notre capacité à s’adapter à cette nouvelle réalité.
Marc Fesler
Expert sûreté, fondateur et CEO de Carinel. Carinel travaille avec les entreprises et les organisations publiques et privées dans leurs projets d’optimisation de leur niveau de sûreté et de sécurité physique en apportant une expertise globale, innovante et pragmatique.
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