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Il y a 10 ans, la plateforme pétrolière Deepwater Horizon explosait
Le 20 avril 2010, une terrible explosion se produit sur la plateforme pétrolière Deepwater Horizon à la suite d’une remontée de gaz. Un désastre humain et écologique.
La plateforme pétrolière Deepwater Horizon mesure 121 m de long et 78 m de large. Elle est la propriété du groupe suisse Transocéan. Située dans le golfe du Mexique à environ 70 km des côtes de la Nouvelle-Orléans, elle est exploitée par l’américain Halliburton pour le compte du groupe pétrolier BP.
L’explosion
Il est environ 22h le 20 avril 2010 quand une explosion se produit à la suite d’une remontée de gaz. Elle est suivie d’un gigantesque incendie.
Des navires interviennent pour éteindre l’incendie. Mais quelques heures après l’explosion, la plateforme coule. Elle contenait 2,6 millions de litres de pétrole.
11 personnes meurent ou disparaissent sur les 126 présentes sur la plateforme. 17 sont blessées dont 3 grièvement.
Colmater la fuite de pétrole
BP redouble d’efforts pour tenter de colmater la fuite de pétrole. Chaque jour, 800 à 2 000 m³ s’écoulent du puits et se répandent dans le golfe.
Dès le lendemain de l’explosion, une nappe d’hydrocarbure de 13 km² est observée.
Le 29 avril, elle est de 3 000 km² et elle atteint près de 10 000 km² le 30 avril.
Le pétrole arrive bientôt sur les côtes de la Louisiane puis du Mississipi et de l’Alabama et enfin sur celles de la Floride et du Texas.
Cette marée noire est déclarée catastrophe nationale par le Gouvernement américain.
Après plusieurs échecs, le groupe britannique parvient à capter une partie du pétrole. Mais ce n’est que le 20 septembre que le puits est définitivement obstrué par un mélange de ciment et de boue introduit par un forage incliné.
La nappe s’étend alors sur plus de 320 000 km²… Ce sont 760 millions de litres de pétrole brut qui auront été déversés dans le golfe du Mexique depuis l’explosion.
Huit milliards de dollars ont été engagés par BP pour colmater la fuite.
Le bilan écologique
Selon le Conseil américain de défense des ressources naturelles, plus de 1 700 km de zones marécageuses et de plages sont polluées.
Des barrages flottants sont positionnés avec une relative efficacité.
Le feu est mis à la nappe d’hydrocarbure et permet d’en brûler une partie (voir photo ci-contre).
Des dispersants chimiques sont diffusés pour transformer le pétrole en microgouttelettes mais ils sont dangereux pour l’écosystème marin et la population.
Plus de 6 000 oiseaux, des centaines de tortues et de dauphins sont morts dans cette catastrophe. Huit parcs naturels sont touchés.
C’est la pire catastrophe écologique que connaissent les États-Unis.
Les responsabilités
Les enquêtes montrent une succession de défaillances techniques et organisationnelles.
Le rapport des autorités fédérales américaines, publié après 17 mois d’enquêtes, pointe la responsabilité de BP, d’Halliburton et de Transocean. Mais c’est BP, en tant que propriétaire du puits, qui endosse la responsabilité de l’accident.
Le groupe pétrolier plaide coupable auprès de la justice américaine et verse 4,5 Mds$ de dommages-et-intérêts en contrepartie de l’abandon de poursuites pénales. Au total, à fin 2017, BP a payé près de 65 Mds$ (53,25 Mds€) d’amendes, d’indemnisations aux victimes et de nettoyage des côtes.
Renforcement de la réglementation
À la suite de cet accident, l’Europe réexamine ses procédures sur les forages d’hydrocarbures en haute mer.
Le 12 juin 2013, la directive 2013/30/UE du Parlement européen et du Conseil relative à la sécurité des opérations pétrolières et gazières en mer et modifiant la directive 2004/35/CE est adoptée. Son but est de prévenir les accidents majeurs et d’en limiter les conséquences par des exigences minimales de sécurité. À charge pour les États-membres de définir les sanctions en cas d’infractions.
En France, le 2 décembre 2015, la loi n° 2015-1567 renforce les exigences applicables aux activités d’exploration des forages pétroliers en mer. Les entreprises pétrolières et gazières doivent notamment démontrer qu’elles disposent des moyens financiers suffisants pour faire face à un éventuel accident.
Le 30 décembre 2017, la loi n° 2017-1839 met fin à la recherche et à l’exploitation des hydrocarbures. Ce texte prévoit l’interdiction de l’attribution de nouveaux permis de recherche d’énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon) et limite le renouvellement des concessions existantes à 2040.
Martine Porez – Journaliste
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